13 ans après le dernier épisode, Top Spin fait son grand retour avec un rythme de sortie qui semble annuel, à l’instar de WWE2K et de NBA2K. Que vaut ce Top Spin 2K25 ? Cela faisait plus d’une décennie que les amateurs de tennis n’avaient plus eu de jeu potable à se mettre sous la dent. Malgré quelques propositions intéressantes, comme AO Tennis ou Tennis World Tour 2, aucun n’est parvenu à se hisser au niveau de la cultissime licence Top Spin. Créée par 2K Games en 2003, la franchise s’est rapidement imposée comme une référence en la matière, avec un gameplay très exigeant et un nombre impressionnant de licences officielles. Qu’à cela ne tienne, 2K Games s’est enfin résolu à remettre sur le devant de la scène l’une de ses licences phares enterrées. Avec Top Spin 2K25, ce n’est pas simplement un jeu qui sort. C’est une marque, une nostalgie, un sentiment inexplicable qui renaît, que seuls les fans de la balle jaune peuvent ressentir. Les attentes sont ainsi immenses sur cette sortie, encore faut-il que les promesses soient tenues. Contrairement à bon nombre de ses concurrents, Top Spin veut proposer des parties les plus réalistes possibles, tout en permettant aux joueurs de s’amuser. C’était le cas dans les précédents épisodes, et c’est à nouveau le cas ici avec ce nouvel opus. Dès le début, on ressent l’envie des développeurs de proposer aux puristes une expérience qui soit la plus fidèle possible à ce que l’on voit à la télévision, tout en permettant aux néophytes de découvrir un titre accessible mais exigeant. Le gameplay est très simple mais extrêmement précis. Quatre touches permettent de faire des coups différents, et une jauge de timing permet d’apporter puissance et précision au tir. Niveau contenu, on sent que Hangar 13 et 2K ont voulu proposer un titre qui soit le plus complet possible. Excepté la quantité de joueurs disponibles (nous y reviendrons plus loin), on retrouve un très grand nombre de sponsors et équipementiers, allant de BOSS à Perrier en passant par BNP Paribas ou Lacoste. Au niveau des licences, également, on sent qu’il y a eu du travail réalisé en amont. Si l’on retrouve bien évidemment les quatre tournois du Grand Chelem, sont également proposés le Madrid Open, le Miami Open, l’Internazionali BNL d’Italia ou encore le Rolex Monte-Carlo Masters. Des tournois de l’ATP Masters 1000 et d’autres moins connus mais tout autant intéressants à découvrir et très fidèlement reproduits comme à la tv. En revanche, l’un des plus gros problèmes de cet épisode, et non des moindres, est l’absence de grands noms de la raquette et de sa balle jaune. Rafael Nadal, Novak Djokovic, Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro, Simona Halep ou encore Venus Williams sont autant de très grands noms qui pointent aux abonnés absents. Et leur absence fait terriblement tache, puisqu’un match Federer-Nadal ou Serena-Venus Williams aurait été un must-have dans ce TopSpin. L’offre des légendes aurait également pu être plus généreuse. Si l’on retrouve les Steffi Graff, Andre Agassi et autres John McEnroe, il reste fort désolant de constater l’absence de grand(e)s champion(ne)s comme Kim Clijsters, Justine Henin, Bjorn Borg, Boris Becker. Il n’y a également aucun joueur français actuel ou ancien comme Noah ou Amélie Mauresmo… La plupart des grands joueurs et légendes sont présents, malgré quelques absents de marque. Une offre de joueurs famélique donc, qui se limite à 25 noms, mais qui devrait s’étoffer gratuitement dans les semaines à venir nous annonce 2K. En attendant, les noms déjà présents, même s’ils sont peu nombreux, promettent de très intéressants échanges de balles. Avec un moteur de jeu propre à la franchise, les développeurs de Hangar 13 sont parvenus à nous proposer un titre ultra réaliste avec des détails qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à ce que l’on peut voir à la télévision. Si les graphismes sont mitigés avec des joueurs pas toujours reconnaissables (dédicace spéciale à Andy Murray qui a pris cher) et un public totalement raté, c’est en revanche par les animations des joueurs et la réaction du court à leurs mouvements que nous avons été agréablement surpris. Les joueurs réagissent particulièrement bien à la position de la balle par rapport à leur corps et s’adaptent plutôt bien pour effectuer un revers, un smash ou un amorti. De plus, le joueur se met parfois à glisser pour chercher à frapper la balle et, sur de la terre battue, provoque alors un petit nuage de poussière qui ajoute un peu en immersion. Sur un terrain dur, en revanche, on entend le couinement des semelles sur le sol. L’Académie TopSpin, gérée par la légende John McEnroe, vous permet de vous familiariser avec toutes les commandes. Un détail important, puisque si l’on s’attarde sur le public, l’ambiance sonore en match ou les graphismes, ce n’est guère folichon. Le public, d’une part, est totalement daté et ressemble à celui d’un vieux jeu de sport du milieu des années 2000. Très vilain visuellement, il réagit de manière aléatoire aux coups et n’apporte pas beaucoup de relief aux matchs. Il ne faut pas non plus espérer des commentateurs lors des parties. Excepté le speaker qui présente les joueurs au début du match et l’arbitre qui annonce les fautes ou les points, il faudra se contenter des coups de raquette et du cri des joueurs in-game. Niveau immersion, 2K nous avait déjà habitué à mieux dans les WWE 2K et les NBA 2K. Comme dans ces jeux, on aurait par exemple aimé faire une célébration à l’aide des touches de la croix directionnelle après un échange de balles pour haranguer la foule ou jeter sa raquette sur le sol à l’image d’un certain McEnroe. John McEnroe, qui gère de son côté d’une main de maître l’Académie TopSpin. Grâce à une pléthore de “chapitres”, vous apprendrez à vous familiariser avec les nouvelles commandes du titre et connaîtrez les moindres astuces pour battre les plus grands joueurs une fois sur le court. C’est plutôt rapide à réaliser, et le tout est plutôt bien expliqué par le joueur américain. L’ennui, c’est que ce n’est pas forcément passionnant. Pas plus passionnant d’ailleurs que le mode carrière, qui vous permet de créer un joueur et de suivre le calendrier officiel. La formule est très proche de ce que proposait Nacon avec ses jeux de rallye WRC : on gère l’agenda, le staff, on s’entraîne, on réalise les contrats pour les sponsors, on grimpe de niveau et on progresse dans les classements. L’ennui, c’est que si tout cela s’annonçait très séduisant sur le papier, la progression est très scolaire, pour ne pas dire carrément totalement ennuyeuse. Vous passerez en effet beaucoup plus de temps dans les menus que dans les matchs, et devrez régulièrement passer par des séances de jeu peu excitantes comme les entrainements ou défis pour faire progresser votre joueur… Il y a certes quelques bonnes idées, comme la possibilité de faire évoluer son joueur avec les points d’expérience gagnés ou l’ajout du coach, mais tout cela était-il réellement nécessaire ? Car en définitive, on a l’impression que cette abondance de contenu vient polluer un mode carrière déjà surchargé, et étonnamment fade. Notez au passage qu’il ne faudra pas s’attendre à une narration – pas même dans les matchs puisque le jeu n’intègre aucun système de commentaire (sic!) Peu engageant en solo, le titre ne prend d’intérêt qu’en multijoueur. D’ailleurs, le mode Carrière, Pass Central Court, qui sont pourtant des modes solo, requièrent une connexion au compte 2K et, donc, une connexion permanente à internet (la coupure des serveurs dans quelques années fera encore des déçus). Durant notre test, nous avons été confrontés à un gros bug dans le jeu, nous empêchant de nous connecter à notre compte 2K et de jouer à certains modes de jeu avant un petit temps. Même après deux mises à jour, les développeurs n’avaient toujours pas corrigé le bug. De plus, lorsque l’on regardait sur les forums de Reddit, nous n’étions pas les seuls impactés. En jouant sur une autre plate-forme, les modes se sont débloqués. Conclusion Top Spin rate son retour dans la cour des grands, la faute à un mode Carrière fade et inintéressant (jouable uniquement une fois connecté à son compte 2K), à une réalisation décevante et un réel manque de finition. Si le jeu reste plaisant à jouer, grâce à ses animations réalistes et son gameplay exigeant, difficile de fermer les yeux sur des défauts vraiment handicapants, qu’il s’agisse du nombre très limité de joueurs disponibles dans le casting, du contenu globalement peu engageant ou de l’absence de commentateur. Les bases d’un très bon jeu de tennis sont là, mais il faudra sans doute quelques éditions avant que 2K propose une formule assez convaincante…