Adapté à un gameplay en VR, le très réussi MADiSON ressort cette année sur PS5 et PC. Que vaut ce portage en réalité virtuelle ? L’immersion est-elle totale ? C’est un grand oui. Il y a bientôt deux ans, les joueurs frissonnaient sur PC et consoles avec MADiSON, un survival horror indépendant développé par les Argentins de Bloodious Games. Maintes fois primé par les magazines et énormément plébiscité, le jeu connaîtra un succès retentissant, grâce notamment à un gameplay fortement inspiré de Resident Evil 7 ou encore de la démo P.T. de Kojima. Une ambiance sombre, un gameplay réaliste et une DA héritée des films les plus angoissants, un trio gagnant pour un portage du titre en réalité virtuelle. C’est donc ce 2 mai que débarque MADiSON VR sur PS VR2 et PC. L’histoire reste bien entendu la même que dans le jeu d’origine, c’est juste le gameplay qui a été adapté. On retrouve Luca, un jeune homme amnésique qui retourne dans la maison de ses grands-parents. On ne sait pas vraiment ce qu’il y fait ou ce qu’il se passe dans cette maison, mais Luca va tenter de le découvrir. Ce qu’il va découvrir, toutefois, c’est que des démons reviennent dans le monde des vivants afin de s’en prendre à ceux-ci. Mais ce qu’on va se rendre compte, c’est qu’on n’est pas tout seul dans cette maison. Des événements paranormaux s’y produisent, comme des pièces qui muent en fonction de notre avancée, ou une statue de la Vierge qui nous suit et qui, quand on se tourne, disparaît comme par enchantement. La maison est possédée, et Luca doit comprendre ce qu’il se passe. Rituels sataniques et contacts avec les morts sont notamment au programme, pour une ambiance ultra pesante. Rituels sataniques et ambiance pesante permettent à MADiSON de plonger le joueur dans un stress permanent. Tout au long de notre aventure, les développeurs sont parvenus à nous faire ressentir un sentiment de malaise permanent et pesant, qui nous rend mal à l’aise. Aidé par une bande sonore légère mais qui, paradoxalement, fait tout le travail, le titre jouit d’une ambiance tout simplement excellente. À l’instar d’un P.T., la démo de Hideo Kojima sortie il y a déjà 10 ans, tous les environnements sont ultra angoissants, avec des bruits environnants, des couloirs étriqués et qui paraissent, au premier abord, vides, mais qui sont pourtant habités… De la maison on passe dans des égouts ou dans un cimetière en pleine nuit… Tout au long de notre aventure, nous avons rencontré d’innombrables jumpscares. Le titre fait peur, très peur même, et les développeurs usent d’habiles stratagèmes pour constamment nous surprendre et nous effrayer. Deux principaux accessoires ont participé activement à cette ambiance horrifique : un appareil photo et un briquet. L’appareil photo de Luca lui permet ainsi de révéler des éléments masqués du décor, voire de découvrir des esprits cachés dans l’environnement. Et ce qui est très sympa, c’est qu’il s’agit d’un instantané. On prend le décor en photo, un flash apparaît et l’on doit secouer la photo nouvellement développée pour laisser apparaître le cliché. Pour les jeunes, c’est un chouette moyen de découvrir ces appareils photo d’un autre temps. L’appareil photo instantané fait partie intégrante du gameplay. Il révèle des éléments cachés du décor et permet de progresser dans l’aventure. L’autre outil qui nous servira à de nombreuses reprises est un briquet. Comme dans la réalité, celui-ci vient à s’éteindre par moments et il est alors nécessaire de le rallumer pour revoir dans la pénombre. Un autre moyen pour les développeurs de proposer des jumpscares en série et de surprendre le joueur. Que ce soit grâce à l’appareil photo ou le briquet, ce sont de nombreuses énigmes qui nous sont proposées. Souvent bien imaginées, les énigmes nous obligent à faire de nombreux aller-retour dans les couloirs de la maison, et donc, de faire face à de nouveaux jumpscares. Vous l’aurez compris, MADiSON est quasiment entièrement basé sur l’exploration, la résolution d’énigmes et le survival horror. Trois éléments qui font mouche dans un jeu en réalité virtuelle, et il faut bien admettre que MADiSON est tout particulièrement adapté à ce type de gameplay. C’est, ici, une franche réussite. Nous sommes immergés dès les premiers instants dans ce faux univers et n’avons que très rarement envie d’en sortir, si ce n’est pour échapper à ces décors effrayants. En revanche, si nous avions quelque chose à redire quant au gameplay adapté à la VR, ce sont les nombreux problèmes de collision et d’interactions avec les objets. Nous avons, par exemple, essayé d’attraper un objet qui semble pourtant à portée de mains, et il nous a fallu nous y reprendre plusieurs fois avant d’y arriver. La maison regorge de détails importants et très malsains. Du côté des graphismes, le résultat est franchement très convenable. Les effets de lumière apportent, bien sûr, beaucoup à l’ambiance, et viennent sublimer certains décors franchement très jolis. Certes, tout est noir et sombre, mais la réalisation de la maison est de qualité. Sans être sublime, MADiSON VR se situe dans le haut du panier des jeux en VR, et ça, pour un titre indépendant, c’est un détail important. De plus, on notera les très réussis effets sonores. La musique est presque inexistante, et pourtant, il existe un son constant et sourd, qui rend l’ambiance plus pesante encore. Pour découvrir le titre en long et en large, comptez un peu plus de 7 heures de jeu, lors desquelles vous découvrirez le scénario, mais collecterez également les quelques collectibles présents dans les couloirs de la maison et ses alentours. Pour un titre vendu un peu moins de 40€ et avec une expérience aussi prenante, on ne se sent pas du tout volés. C’est d’ailleurs la durée de vie idéale pour un titre VR… Conclusion Il en aura fallu du temps pour que le PS VR2 dispose enfin d’une aventure en réalité virtuelle immersive. Près de deux ans après sa sortie sur consoles, MADiSON revient en réalité virtuelle pour un portage impressionnant de réalisme et stressant au plus haut point. En nous immergeant dans cet univers à l’ambiance pesante, les Argentins de Bloodious Games démontrent qu’il est tout à fait possible de développer un survival horror ambitieux pour la réalité virtuelle avec un budget plus limité. Les jumpscares sont ultra nombreux sans pour autant nous lasser et l’ambiance, aidée par des jeux de lumière et un son d’ambiance pesant, est très travaillée. Malgré un scénario bancal assez vite relégué au second plan, on comprend bien que Luca, le héros, n’est pas au bout de ses surprises, et nous non plus…