L’univers des mangas et des animes est remplis de termes parfois un peu obscurs pour les néophytes. Alors voici un petit lexique pour mieux comprendre ce à quoi vous avez affaire ! Tout d’abord, commençons par le commencement : le manga, c’est la bande-dessinée japonaise qui se lit de droite à gauche, et l’anime (qui se prononce par ailleurs animé), c’est le dessin-animé qui est adapté dudit manga, sauf quand il est adapté d’un light novel, un roman illustré (les animes adaptés de light novel sont assez faciles à reconnaître : ils ont généralement un titre interminable). Souvent, le light novel commence par être édité sur le web sous la forme de web novel. Mais revenons-en aux mangas et aux animes qui en sont adaptés. Les mangas sont divisés en catégories éditoriales visant un public cible, mais attention : ce ne sont pas des genres, même si beaucoup confondent ces catégories avec des genres à part entière. Ces lignes éditoriales sont : Le shōnen: destiné à un public masculin de pré-adolescents et d’adolescents. Le shōjo : destiné à un public adolescent féminin Le seinen : destiné à un public plus adulte et masculin Beaucoup plus rare, le josei: le pendant féminin du seinen À cela, on peut rajouter le kodomo, qui n’est pas vraiment une ligne éditoriale, mais désigne les mangas destinés aux enfants. Notez au passage que le « ō » peut aussi se transcrire « ô » ou « ou ». Il n’est donc pas rare de voir les graphies « shônen » ou « shounen », par exemple. Cependant, notez bien que cette notion de public cible ne veut, en fin de compte, pas dire grand-chose, y compris au Japon. Les shōnen et shōjo sont appréciés par des fans adultes quel que soit leur genre, et le seinen prend généralement une connotation unigenre. Souvent, on emploie le terme shōnen ou « battle shōnen » pour désigner un genre en particulier : le nekketsu. Même si on peut remonter au manga La Nouvelle Île au Trésor d’Osamu Tezuka, c’est dans son acception moderne surtout un genre qui tire son histoire du roman classique chinois « La Pérégrination vers l’Ouest » qui a inspiré le « père » du nekketsu : Dragon Ball. Les mangas les plus célèbres (et les plus interminables) sont tous des nekketsu : One Piece, Naruto, Bleach, My Hero Academia, etc. Ces histoires sont marquées par un jeune protagoniste qui doit surmonter des obstacles afin de réaliser un objectif qui est très souvent de devenir le meilleur « quelque chose » au monde. Un autre genre qui inonde le monde des animes, surtout depuis quelques années, c’est l’isekai. Sur le papier, un isekai n’a besoin que d’un seul ingrédient : le protagoniste doit se retrouver propulsé dans un autre monde. Dans les faits, le genre est tout de même un peu plus codifié que cela : le plus souvent, le protagoniste meurt sur Terre (le cliché absolu : écrasé par un camion) et est réincarné dans un monde de Fantasy avec tous ses souvenirs intacts, et généralement avec un petit « plus », à savoir des pouvoirs spéciaux (exemple : Re:Zero). L’autre grande tendance : le protagoniste joue à un jeu vidéo tellement réaliste qu’il est transporté dans le monde du jeu, et que s’il meurt dans le jeu, cela lui arrive aussi dans la vraie vie (exemple : Sword Art Online). Le genre isekai est beaucoup critiqué car c’est un type de récits qui devient omniprésent dans les animes actuels, avec des scénarios qui sont parfois de piètre qualité. Il n’empêche qu’il existe également de très bons isekai. Du côté des shōjos, un genre bien codifié, c’est la magical girl : un genre qui tire à l’origine son inspiration de la sitcom américaine « Ma sorcière bien aimée » (croyez-le ou non) mais qui a pas mal évolué jusqu’à devenir ce que l’on connaît aujourd’hui : une jeune fille qui obtient un jour des pouvoirs magiques, souvent d’une adorable mascotte, et peut se transformer en une personnalité alternative qui va souvent porter une tenue iconique : une sorte de super-héroïne à la japonaise. Les exemples les plus connus : Sailor Moon, Sakura Cardcaptor ou dans un genre plus sombre, Puella Magi Madoka Magica. Quelques autres genres iconiques : Le slice of life, des tranches de vie (le cas le plus connu est probablement Spy x Family, mais c’est en fait un assez mauvais exemple qui fait encore beaucoup la part belle à l’action). Le CGDCT, « Cute Girl doint cute things », soit « des filles mignonnes qui font des trucs mignons ». Exactement ce que ça veut dire. Le harem. Ne paniquez pas, cela veut juste dire un personnage qui est entouré de plusieurs partenaires potentiels. Tout le suspense consiste à savoir qui sera l’élu(e) de son cœur. Un super-triangle amoureux, en somme… Les animes de mechas : tout ce qui inclut des robots géants et des armures exosquelettiques, l’exemple typique : Gundam. Le yaoi et le yuri : le premier désigne une romance homosexuelle entre hommes, le second entre femme. Les iyashikei: des mangas paisibles « pour guérir l’esprit », souvent des tranches de vie, souvent poétiques, parfois tristes. Les mangas de sport : en soit, à première vue assez classiques, mais ceux-ci intègrent généralement des éléments de Nekketsu et vont souvent pousser les choses à l’extrême en termes d’intensité et d’enjeu. Le respect des règles est souvent assez optionnel. Il faut aussi noter tout un tas d’anime qui ne sont pas basés sur des sports, mais sur d’autres activités (cuisine, jeu de carte, etc.), tout en reprenant les codes du sport. Et bien entendu, le manga/anime a également tous les genres habituels (policier, fantasy, super-héros, science-fiction, etc.) La grande majorité des mangas font d’ailleurs partie d’un de ces genres plus « traditionnels ». Il faut aussi parler de trois termes un peu particuliers. Tout d’abord le fan service : si dans le monde occidental, il désigne des références faites pour les fans, pour les contenus produits au Japon, ça désigne surtout la présence de contenu volontairement « affriolant ». Si la majorité des animes et mangas n’ont pas de fan service, il n’empêche que la pratique reste assez courante pour « appâter le chaland » des spectateurs. On ne peut non plus passer sous silence l’existence du contenu ecchi, c’est-à-dire érotique, et du hentai, soit les animes et mangas pornographiques… Certains mangas et animes font le choix de ne pas traduire les termes honorifiques japonais à la fin des noms et de les laisser tel quels. C’est un choix qui peut s’expliquer afin de ne pas supprimer le sens d’une phrase et son contexte culturel, mais cela fait plus de vocabulaire à retenir : -San: le plus courant, utilisé pour s’adresser aux gens en général. -Kun: utilisé pour s’adresser aux hommes, et à des personnes plus jeunes/inférieures sur le plan hiérarchique. -Sama : très respectueux, utilisé pour parler à un supérieur hiérarchique, très solennel. -Senpai : utilisé pour parler à quelqu’un qui a plus d’expérience dans un domaine, surtout dans un contexte scolaire. -Sensei : pour s’adresser à un maître de son art ou à un enseignant. -Dono : plus utilisé dans la vraie vie, pour s’adresser à un seigneur dans le cadre du Japon féodal. Notons enfin les variation –chan et –chama, qui sont des déformations de « -san » et « -sama » qui font plus enfantines. Enfin, terminons ce lexique non-exhaustif par une petite bizarrerie : les « -dere ». Ce sont des types de personnages (souvent féminins, mais pas toujours) qui ont des personnalités bien tranchées : L’archétype le plus connu, la (ou le) tsundere : à l’origine hautain(e), froid(e) voire violent(e), elle (il) dévoile son côté tendre au cours de l’histoire. Le terme est un peu devenu synonyme de « soupe au lait » Son contraire, beaucoup plus dérangeant, la (le) yandere : tendre à première vue, il ou elle dévoile un caractère obsessionnel, psychotique et violent. Il ou elle peut facilement transformer un manga romantique en histoire horrifique ! Kuudere : un personnage stoïque et sans émotion, qui reste calme en toute situation. Dandere : un personnage timide, qui ne parle pas, mais qui peut se révéler très bavard si on le met à l’aise.