Sorti sous le label de jeux indépendants d’Electronic Arts EA Originals, Tales of Kenzera : Zau est le tour premier projet de Surgent Studio. Il s’annonce comme l’une des bonnes surprises de ce début d’année 2024. Tales of Kenzara : Zau est un jeu de type Metroïdvania en 2.5D. Il narre l’histoire de Zau, un jeune chaman qui part à l’aventure dans l’espoir de faire revenir son défunt père d’entre les morts. Vous devrez arpenter des décors colorés de l’Afrique, qui rappelleront à certains le Wakanda dépeint dans les Black Panther de chez Marvel. À la conception, on retrouve Abubakar Salim, que vous connaissez peut-être pour avoir prêté sa voix à Bayek dans Assassin’s Creed Origins. Abubakar raconte, à travers le héros, le deuil qu’il a vécu à la suite du décès de son propre père. Ce jeu est porteur d’une thématique forte, qui ne laisse pas le joueur indifférent. C’est bien simple, si vous vivez actuellement une période difficile liée à la mort d’un proche, Tales of Kenzera pourrait vous servir de thérapie. Le gameplay est efficace, mais ne révolutionne pas le genre. Les phases de combat sont énergétiques et par moments assez complexes, mais les affrontements pèchent par leur répétitivité. Le jeu propose deux “modes” de combat, un à distance et un au corps-à-corps. On peut passer de l’un à l’autre en actionnant la touche L1. Certains ennemis sont insensibles à certains coups, il faudra donc souvent alterner les deux. Malheureusement, on a l’impression de continuellement faire la même chose, à savoir matraquer le carré ou le triangle pour attaquer et le rond pour esquiver. Heureusement que la difficulté de certains passages nous oblige à être inventif, et à, par moments, modifier notre façon de jouer, en s’aidant des décors ou du double saut. Le parkour est également un élément central du gameplay. Celui-ci peut être difficile, avec des plateformes fragiles, des rochers qui tombent et des pièges mortels. Ces éléments, associés au double saut et au dash, forment un cocktail efficace, mais peu original, déjà vu dans de nombreux jeux. Si Tales of Kenzera est avant tout un jeu couloir, il offre des zones secondaires qui permettent d’améliorer nos héros. De nouveau, ce n’est pas quelque chose de révolutionnaire, mais celles-ci sont particulièrement corsées. Une chose est sûre, vous allez devoir vous y prendre à plusieurs fois pour améliorer votre héros. Comme la grande majorité des jeux, Tales of Kenzara propose un arbre de compétences. Celui-ci se compose de deux branches, une pour améliorer les attaques à longue portée et l’autre pour les attaques à courte portée. Il sera nécessaire d’être stratégique dans le choix des compétences, étant donné qu’il faut maîtriser les deux types d’attaques pour se défaire de tous les ennemis. Il n’est donc pas judicieux de seulement améliorer le corps-à-corps ou la distance. À travers plusieurs établis qui parsèment la carte, il est possible d’ajouter un avantage à Zau. Ces avantages sont trouvables dans des endroits cachés de la carte. C’est donc assez complet. Il est dommage que le jeu ne propose pas davantage de combos dans l’arbre de compétences, ce qui aurait largement atténué l’aspect répétitif des combats. Visuellement, Tales of Kenzera est aussi une belle réussite, même si son style ne plaira pas à tous. C’est bien simple, certains paysages sont à couper le souffle, en grande partie grâce à leur profondeur. Le jeu propose aussi des passages dans des mines. Si cela peut paraître décourageant de passer du temps dans des espaces restreints au sein d’un jeu si beau, Tales of Kenzera parvient à se démarquer en y offrant également des décors impressionnants de qualité. Petit point noir au niveau du visuel, il est parfois compliqué de déceler ce qui est au premier plan et au second plan. Autrement dit, on pense de temps en temps être confronté à un obstacle, qui n’en est pas un. La bande-son accompagne avec brio les aventures du héros, et il est important de le souligner. On se prend très vite d’affection pour le personnage principal, excellemment bien doublé par Abubakar Salim lui-même. On sent réellement l’attachement qu’il porte à ce jeu et le souci du détail des développeurs. D’ailleurs, pour une expérience plus immersive, il est possible d’y jouer en kiswahili, une des langues les plus parlées en Afrique subsaharienne. Il est important de préciser que Tales of Kenzara se trouve à un prix très abordable, puisqu’il est vendu au prix de 19,99€. Il n’est pas court, il faut compter au minimum dix heures pour venir à bout du jeu, ce qui reste dans la moyenne du genre. Conclusion Tales of Kenzera est un metroidvania très sympathique qui brille par ses décors et ses environnements léchés, porteur d’une histoire qui prend aux tripes et particulièrement prenante pour toute personne qui traverse une période de deuil. Malgré un gameplay efficace, le titre peine toutefois à totalement convaincre sur la partie gameplay avec du vu et du revu, et certains éléments de gameplay pauvrement intégrés. Il n’empêche que ZAU a été fait avec le cœur et on le sent. Si vous disposez d’un abonnement Playstation Plus extra ou premium foncez, vous pourrez y jouer gratuitement.