Il y a un peu plus de 16 ans, le premier opus d’une des plus grandes licences de l’histoire du jeu vidéo a vu le jour : Assassin’s Creed premier du nom. Pourtant, des personnages emblématiques comme Altaïr, Ezio Auditore, ou Edward Kenway ont failli ne jamais exister. Pourquoi ? et bien parce que Assassin’s Creed devait être un Spin-Off de Prince of Persia. Une envie de changement On est en 2003. Prince of Persia : the sands of time sort sur PC, PlayStation 2, Xbox, et Game Cube. Très vite, le jeu rencontre un succès critique et commercial : il va s’écouler à plus de deux millions d’exemplaires. Il sera lauréat de plusieurs prix et aura même droit à son adaptation au cinéma, où le prince de Perse est campé par nul autre que Jake Gyllenhaal. Après un tel succès, il était logique de vouloir relancer la machine et repartir sur un prochain opus. Avec la nouvelle génération de consoles qui allait arriver, Ubisoft voulait pousser le curseur encore plus loin et proposer un Prince of Persia en monde ouvert, et sous un nouveau moteur graphique. Les équipes d’Ubisoft ont toutefois cette envie de proposer quelque chose de neuf. Patrice Désilets, directeur créatif des Prince of Persia, s’est souvenu alors d’un livre qu’il avait lu sur les sociétés secrètes. Celui-ci faisait référence à un ordre d’assassins musulmans, les Ḥashshāshīyīn, qui vivaient dans les montagnes Perses entre 1090 et 1275 après JC. L’inspiration ne se tenait qu’à ça : la volonté était de faire un jeu dans lequel le protagoniste serait un assassin, qui partirait à la recherche du prince de Perse, alors enfant. Le jeu allait se situer à Jérusalem, ville dans laquelle le héros devait affronter des templiers. Ce nouvel opus avait même un nom : Prince of Persia : Assassin. Deux franchises similaires Au début du développement, certains éléments qui font l’ADN d’Assassin’s Creed existaient déjà, grâce à Prince of Persia : le parkour, les combats à l’arme blanche, la vue en 3ᵉ personne, et l’univers historique. Si le jeu a commencé à s’éloigner de l’idée principale, c’est parce que l’idée de l’enfant-prince à sauver enthousiasmait de moins en moins les développeurs. C’était un choix qui a été difficile, surtout pour Ubisoft, qui comptait surfer sur le succès de Prince of Persia. Ensuite, une fois l’idée approuvée, l’histoire était en marche, et les développeurs n’ont pas manqué d’ingéniosité pour créer un nouvel univers de toutes pièces. Il est étonnant de voir que dès les premiers instants du développement, des idées qui marqueront la licence seront de la partie : la furtivité sociale, la lame secrète, l’Animus qui vous pousse dans la vie de vos ancêtres, la pomme d’Eden, etc. L’ambiance du premier Assassin’s Creed dénote totalement des Prince of Persia. Un pari gagnant pour Ubisoft En 2007, Assassin’s Creed sort, et c’est une vraie claque. Le jeu est acclamé pour son univers, son gameplay, mais davantage pour ses graphismes, particulièrement novateurs pour l’époque. Le jeu a aussi été à l’origine d’éléments de gameplay qui marqueront le secteur du jeu vidéo : les points d’intérêt, la vision d’aigle, le parkour modernisé et plus réaliste… Ces concepts novateurs pour l’époque, seront repris par bon nombre de studios, et sont encore utilisés aujourd’hui. Alors qu’Ubisoft avait pour l’habitude de ne pas prendre de risque et de multiplier les opus de ses franchises phares comme les Splinter Cell, Prince of Persia ou Rayman. Le studio va cette fois-ci aller à contre-courant et proposer une nouvelle expérience. Ce sera un pari risqué, mais gagnant. L’avènement des Assassins a par contre été synonyme de déclin pour Prince of Persia. C’est bien simple, un épisode est sorti en 2010, et il faudra attendre 2024 pour voir un nouvel opus sortir.