Test – Eiyuden Chronicles Hundred Heroes : un JRPG très classique

Si vous vous souvenez de Suikoden, ou même de la sensation d’un vieux Dragon Quest ou Final Fantasy, alors Eiyuden Chronicles : Hundred Heroes est fait pour vous ! Cette suite spirituelle de Suikoden créée par le regretté Yoshitaka Murayama ne conviendra toutefois pas à ceux qui cherchent quelque chose de nouveau…

Suikoden est un JRPG sorti en 1995 sur la toute première PlayStation, et qui a eu droit à quatre suites officielles jusqu’en 2006. Sa formule est assez simple : une intrigue particulièrement axée sur la politique, et un nombre incalculablement grand de personnages jouables ! Le jeu étant inspiré d’un roman traditionnel Chinois intitulé Au Bord de l’Eau et qui relate les histoires de cent huit personnages, il y en a autant dans les jeux Suikoden.

Après avoir quitté Konami, Yoshitaka Murayama a néanmoins décidé de revenir, des années plus tard, avec une suite spirituelle à son magnum opus : Eiyuden Chronicles : Hundred Heroes. Et pour nous mettre l’eau à la bouche, le créateur du jeu avait même sorti en 2022 l’excellent Eiyuden Chronicles : Rising, qui nous permettait de découvrir les grandes lignes de l’univers dans un A-RPG en side-scrolling.

Malheureusement, Yoshitaka Murayama décéda le 6 février 2024, à peine trois mois avant la sortie du jeu que l’on découvre en ce moment.

Alors, est-ce que c’est bien, Eiyuden Chronicles ? Eh bien oui ! Plutôt très bien, même ! Mais attention : c’est un jeu à l’ancienne. Voyez-y plutôt le travail d’un artisan qui a appris à peaufiner son art pendant des années plutôt que celui d’un innovateur de génies. La formule est quasiment identique à celle des jeux Suidoken, mais désormais soutenue par d’assez magnifiques graphismes HD-2D (ou plutôt 2.5D) que l’on pourrait comparer à Octopath Traveller. Toutefois, cette comparaison ne serait pas tout à fait juste : les graphismes d’Eiyuden Chronicles se veulent en effet, en dehors des personnages, plus « réalistes » et moins « rétros » que ceux d’autres production en HD-2D, et on est plutôt ici sur un effet « maquette » pour les décors, un peu à la Link’s Awakening (le remake sur Switch). Il faut le dire : Eiyuden Chronicles : Hundred Heroes est assez splendide visuellement ! (Notons toutefois quelques gimmicks visuels qui peuvent rendre l’expérience un peu désagréable par moments).

Les graphismes en 2.5D sont très réussis.

En terme de scénario, on suit le personnage de Nowa, qui est la « nouvelle recrue » d’une bande de mercenaires dans un monde qui est dominé par un type d’objet qui constitue à la fois une partie du cœur du scénario et un élément de gameplay : les « lentilles runiques » qui donnent des pouvoirs puissants à leurs utilisateurs. Le tout mêlé à une intrigue politique bien complexe. Une histoire finalement assez bien chargée qui vous permettra bien entendu, de recruter une centaine de héros (d’où le titre !). Notons toutefois que celui-ci prend un peu de temps à décoller, et l’on ne commence à être vraiment pris dans l’intrigue qu’après quelques heures de jeu. Notons que c’est loin d’être le seul jeu du genre.

Une intrigue politique tout de même bien présente à la manière de Suikoden

Niveau gameplay, on est vraiment en terrain connu avec un JRPG classique au tour par tour, à l’ancienne. Vous disposez d’une bande de six personnages (un nombre massif qui peut, il faut le reconnaître, rendre les combats un tantinet lourdaud) qui disposent tous (ou presque) d’une lentille runique (attention : vous ne pourrez pas utiliser la lentille runique à chaque round, car son utilisation dépend de l’utilisation de points). Tout naturellement, vous pouvez faire varier, dans la mesure où le scénario vous y autorise, la composition de votre équipe pour un peu plus de stratégie.

Chaque round se présente un peu comme son petit mini-combat. Petite particularité des combats : pour chaque tour vous allez devoir choisir votre attaque avant le début du tour, à la manière, par exemple, des vieux Dragon Quest. Un système un peu désuet de nos jours, et auquel il va falloir se réhabituer. Il existe aussi un mode auto que vous pouvez activer si vous en avez marre de sélectionner en permanence vos mouvements à chaque attaque. Du reste, vous pourrez à chaque tour faire les actions que l’on attend généralement d’un JRPG au tour par tour, de l’attaque à l’utilisation des traditionnels consommables…

Notez également que les points nécessaire pour faire vos actions sont un peu plus divisés que d’habitude : vous avez d’un côté les SP, qui sont les points vous permettant d’utiliser votre lentille runique, et qui semblent se renouveler en fonction des tours, et de l’autre les classiques MP, qui sont les points de magie. Si votre “lentille runique” ne vous donne pas de pouvoirs magique, tant mieux, vous n’aurez pas trop à y réfléchir. Si toutefois, elles est directement associée à votre magie, alors quand vous l’utilisez, vous dépenserez à la fois des SP et des MP, et si vous n’en avez plus, vous MP deviendront tout simplement inutilisables…

Tout le Gameplay est à l’ancienne, et on y trouve donc des logiques de Gameplay qui peuvent s’avérer quelques peu frustrantes, comme par exemple au niveau des points de sauvegarde. Car comme dans beaucoup de vieux jeux, on ne peut sauvegarder qu’à certains points bien particuliers, ce qui pouvait fournir un niveau de difficulté intéressante dans les années 1990, alors que les limitations des systèmes ne permettaient pas de sauver n’importe où, mais qui dans un jeu moderne, fait que quelqu’un un peu occupé sera vite réticent à toucher au jeu à moins de disposer de plusieurs heures devant lui, empêchant ainsi une consommation “par petites bouchées”. Alors certes, le problèmes disparaît complètement pour ceux qui opteront pour la version Switch, puisque cette console permet de mettre le jeu en pause et la console en veille sans avoir à se soucier d’une quelconque surchauffe ou coupure de courant potentielle, mais tout de même…

Niveau bande-son, on est sur quelque chose de très agréable, et plutôt bucolique, voire un peu celtique. En soit, assez représentatif du genre du JRPG en général, qui a toujours des OST très soignés. Toutefois, la bande-son ne rappelle pas tant que ça le style de Suikoden, si c’est ça que vous attendez de cette suite spirituelle…

Mais des combats pas toujours au top.

Niveau finition, on est sur quelque chose de très propre, à première vue, et nous n’avons factuellement remarqué aucun bug.

Enfin, le prix. Avec un prix de 49,99€ sur Steam en précommande, Eiyuden est proposé à un tarif très décent, très loin des habituels 69,99€. Mais ce qui va surtout changer la donne pour beaucoup, c’est le fait que le jeu est inclus dans le Game Pass. Donc si vous avez une Xbox et que vous êtes fan de JRPG, foncez, car vous pourrez l’essayer gratuitement !

Conclusion

Eiyuden Chonicles : Hundred Heroes est un très sympathique JRPG à l’ancienne qui saura ravir tous les fans du genre, surtout s’ils étaient auparavant amateurs de Suikoden et du travail de Yoshitaka Murayama. Il aura toutefois tendance à diviser chez les joueurs, surtout ceux qui le découvriront grâce au Game Pass, car il est par définition très classique et ne plaira pas à ceux qui cherchent une expérience plus moderne ou originale. Du reste, le jeu est magnifique et le gameplay sympathique, même si ses combats peuvent être un peu lents. Si l’histoire prend un peu de temps à devenir vraiment engageante, elle surprend à plusieurs reprises… Sans marquer l’histoire du JRPG, Eiyuden Chronicle est un solide jeu de rôle qui plaira indubitablement aux puristes. 

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Eiyuden Chronicles : Hundred Heroes

Gameplay 6.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 8.0/10
7.5

On aime :

Le jeu est très joli et agréable

Un jeu solide et nostalgique

Une belle bande-son qui contribue à l’ambiance

Une intrigue tout de même plus complexe qu’il n’y paraît

On aime moins :

Difficile de s’attacher avec autant de personnages

Les combats sont un peu lourds

Certains effets visuels gênants