Dans le monde du jeu vidéo, il arrive qu’une œuvre plaise tellement qu’elle devient source de création d’un nouveau genre de jeu. C’est le cas des Soulslikes. Ces jeux au gameplay exigeant se vendent comme des petits pains. C’est donc l’occasion pour nous de vous présenter ce qu’est réellement un Soulslike, et ses origines. Demon’s Souls : Le premier d’une longue série Tout commence en 2009 quand sort le petit bijou développé par FromSoftware : Demon’s Souls. Très vite, le jeu va marquer par sa difficulté, ses boss mémorables et son atmosphère bien particulière. D’apparence pourtant à l’époque, Demon’s Souls n’est rien de plus qu’un mélange de RPG et de hack & slash au gameplay extrêmement exigeant. Pourtant, Demon’s Souls a lui-même été inspiré par un autre jeu : King’s Field. Sorti en 1994 sur la première PlayStation et développé par le même studio, ce jeu pose les toutes premières bases de ce qui définit un bon Soulslike : la mort est le centre du jeu, tout comme son ambiance pesante. Son système de gameplay est lourd, et demande du temps pour s’y adapter. En clair, les bases sont là, mais Demon’s Souls va les sublimer et en ajouter de nouveaux fondements, comme le système de point de sauvegarde et de réapparition des ennemis (on y reviendra plus tard). Si le jeu a étonné par sa difficulté, le directeur de Demon’s Souls Hidetaka Miyazaki révèle, dans une interview accordée au média game Informer que la difficulté n’était pas un objectif. “La difficulté n’est qu’une façon d’offrir un intense sentiment d’accomplissement en élaborant des stratégies, en surmontant les obstacles et en découvrant de nouvelles choses”, entame Hidetaka Miyazaki. “Notre objectif de sentiment d’accomplissement était la base du jeu depuis les premières étapes de développement, et nous ne nous en sommes jamais éloignés”. Les prémisses d’un nouveau genre Il ne sera pas étonnant de retrouver, deux ans plus tard, un autre jeu de la même trempe : Dark Souls. Ce nouvel opus conserve tout ce qui a participé au succès du premier. Le jeu propose un monde bien plus ouvert, et un accent mis sur la communauté. En effet, il est possible de se faire “envahir” par d’autres joueurs. Ceux-ci peuvent aussi nous laisser des indices primordiaux pour avancer dans le jeu. Ce deuxième volet s’écoule à plus de 2 millions d’exemplaires, et ouvre la porte à un second Dark Souls sorti en 2014, qui reprend trait pour trait les mêmes principes. Ensuite, l’envie de se renouveler va se faire ressentir chez FromSoftware. La sortie de la nouvelle PlayStation 4 est donc le moment parfait pour sortir Bloodborne en 2015. C’est réellement à partir de ce moment-là qu’on parle de Soulslike pour définir ces jeux complexes, aux mécaniques bien marquées. Des jeux comme Hollow Knight, Nioh, ou encore Dead Cells vont alors faire leur apparition. FromSoftware va aussi continuer à développer des jeux du même acabit : Sekiro en 2019 lauréat du meilleur jeu de l’année au Game Award, et Elden Ring en 2022, où FromSoftware a fait le pari gagnant de faire le jeu en monde ouvert. Résultat : Elden Ring devient le jeu le plus récompensé de tous les temps, et se vend à 20 millions d’exemplaires en un an. Les ingrédients d’un bon Soulslike Évidemment, tout Soulslike qui se respecte se doit d’être exigeant. Quand le joueur meurt, c’est sa faute. On doit apprendre de ses erreurs, maîtriser son personnage, et anticiper après plusieurs tentatives ce que fera le boss. FromSoftware n’a pas inventé la mort dans le jeu vidéo, des centaines de jeux plateformes l’ont fait bien avant eux. Dans un jeu de type Soulslike, la mort est au cœur du gameplay : on peut récupérer notre équipement et notre monnaie là où nous sommes morts auparavant, les ennemis se réaniment lorsque l’on sauvegarde pour maintenir la pression sur le joueur, ce qui contribue à l’atmosphère hostile des environnements. Dans un Soulslike, le récit doit être libre, dépourvu de cinématiques : le jeu progresse au fur et à mesure des boss vaincus et des interactions avec les PNJ. Le plus souvent, les soulslikes sont ancrés dans un monde d’heroic fantasy. Cela n’empêche toutefois pas les éditeurs à expérimenter avec un univers SF, comme par exemple avec The Surge et sa suite…