De gauche à droite : Thomas Dermine, Hugues Bayet, Tinne van der Straeten et Otto Kreiter

Début des travaux pour le nouveau data center de Google, à Farciennes

C’est dans une tente en bordure d’un chantier que s’est déroulé l’évènement célébrant le début des travaux du Data Center de Google à Farciennes. Nous y étions, voici notre récit.

C’est en compagnie de la ministre fédérale de l’Énergie Tinne van der Straeten, du secrétaire d’état fédéral pour la Relance et les Investissements stratégiques Thomas Dermine, du bourgmestre de Farciennes Hugues Bayet, d’Otto Kreiter de chez Google, qui est responsable des infrastructures globales pour l’Europe et l’Afrique, et de Frédéric Descamps, Data Center Lead pour la Belgique chez Google, que les débuts des travaux du Data Center de Farciennes ont été célébrés. A terme, le centre emploiera plusieurs centaines de personnes. Il sera l’un des plus gros data centers de Google en Europe. Mais il faudra être patient, car les travaux viennent tout juste de débuter.

L’évènement était placé sous le signe de l’écologie et de l’autonomie énergétique, même si la question des emplois n’a pas non plus été éludée. Chaque intervenant s’étant axé sur une optique légèrement différente.

C’est d’ailleurs la ministre Tinne van der Straeten qui, en sa qualité de ministre de l’Énergie, s’est le plus axé sur l’optique écologique (le centre s’appelle, après tout, un Écopôle), mais aussi de l’indépendance énergétique, avec même un petit mot sur la guerre en Ukraine, qui rend cette notion d’autonomie plus vitale que jamais. Le Data Center de Google est en effet conçu non seulement pour fonctionner (comme tous les Data Center de la compagnie) au moyen d’énergie renouvelable, mais surtout, elle permet la récupération de la chaleur émise par les serveurs pour chauffer non seulement le centre en lui-même, mais également les foyers de la région.

« Les centres de données belges jouent un rôle très important dans l’infrastructure mondiale de Google et dans la transition énergétique. Grâce à la numérisation, la transition énergétique se fera sans perte de confort pour les familles et les entreprises. Par ailleurs, je suis fière de soutenir les objectifs de neutralité climatique du centre de données de Google à Farciennes. Google est une entreprise inspirante pour la transition énergétique. En fournissant de l’énergie verte au centre de données, elle soutient également le développement des énergies renouvelables, la circularité grâce à un réseau de chauffage urbain, la communauté locale et en crée des emplois dans notre région. » a ainsi affirmé la ministre.

Thomas Dermine, le secrétaire d’état fédéral pour la Relance, a lui évoqué les opportunités pour l’économie au niveau régional. La région de Charleroi ayant connu, et connaissant encore en partie, une situation économique troublée en lien avec un passé industriel pourtant florissant, on peut comprendre l’importance de ce Data Center pour celui qui se définit comme un enfant du coin. Il a aussi abordé la question de l’importance des infrastructures de transport afin d’acheminer de l’électricité verte dans notre monde moderne.

Hugues Bayet s’est plutôt intéressé à la question des emplois, et bien entendu, en tant que Bourgmestre, sur l’impact positif que cette infrastructure pourrait avoir sur la région, évoquant entres autres un partenariat avec le FOREM. Il a aussi fait part de la volonté de créer une sorte de « ceinture verte » autour de Farciennes. C’est en ces termes qu’il accueille par ailleurs Google sur le territoire de sa commune : « C’est un jour historique pour Farciennes et Charleroi Métropole. Je tiens à saluer l’engagement de Google qui a choisi de s’inscrire pleinement dans la philosophie de l’Ecopôle, axée sur les trois piliers du développement durable : le social, avec des emplois locaux ; l’économie et l’écologie, notamment par la récupération de chaleur. Google a également exprimé sa volonté de collaborer avec le tissu local, notamment en s’investissant dans la vie associative et économique par le biais d’appels à projets dans le cadre de son Data Center Community Impact Program, en soutenant la mobilité douce, en soutenant des projets éducatifs et en luttant contre la fracture numérique. »

Enfin, Otto Kreiter a tenu à rappeler quelques grandes avancées de Google, comme le fait que la compagnie est parvenue en cinq ans à tripler la puissance de calcul produite avec la même quantité d’énergie. D’ici à 2030, explique-t-il, l’objectif de la firme de Mountain View, qui est déjà théoriquement neutre en carbone, veut parvenir à ne plus utiliser d’énergie fossile du tout, et ce quel que soit le moment de l’année. Passer de « carbon neutral » à « carbon free », en quelques sortes, même s’il reconnaît que certaines des technologies nécessaires pour faire cette avancée n’existent pas encore à l’heure actuelle.

Il a aussi rappelé à quel point on tend à ignorer la quantité d’énergie que l’on consomme quand on utilise Internet. Pour rappel, selon Google, une simple recherche sur le moteur de recherche équivaut, énergétiquement, à allumer une ampoule de 60 watts pendant 17 secondes. Insignifiant ? Peut-être. Mais mettez bout-à-bout toutes les recherches de tous les utilisateurs de Google, et vous arrivez à des quantités astronomiques d’énergies. Et ce n’est là que la métrique proposée par la firme de Mountain View, tandis que d’autres chercheurs pensent que la quantité d’énergie nécessaire pour une seule requête (et la pollution qui va avec) est beaucoup plus importante. Ce qui est sûr, c’est que les moteurs de recherche, et toutes les données qui circulent sur le Web, représentent une consommation énergétique inimaginable, ce qui pourrait tordre le cou à certaines idées reçues. Par exemple, on a souvent l’impression que le format numérique est plus écologique que le format papier, car il produit plus de déchets. Mais des études plus approfondies laissent sous-entendre qu’en réalité, l’impact écologique des deux médiums pourrait être à peu près équivalent.

Otto Kreiter avait aussi quelques grandes annonces à faire… L’IA a été évoquée, mais contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, ce n’est pas tant pour son caractère novateur que pour parler du stockage de données. En effet, le centre de Farciennes se devra d’intégrer pas mal de données essentielles de natures bien différentes, et c’est pourquoi il représente un investissement d’un milliard d’euros qui viennent s’ajouter aux quatre milliards déjà investis par Google en Belgique. Mais ce n’est pas tout, car Google promet d’aussi aider les businesses belges sur le chemin de la décarbonation, car, pour reprendre la métaphore d’Otto Kreiter : « Si on atteint la Lune tout seul, ça ne sert à rien ».

Le Data Center, quant à lui, est encore loin d’être visible dans le chantier qui n’a pas véritablement encore débuté. Et il faudra probablement encore être patient avant de pouvoir le voir sortir de terre. Un aménagement qui se fera probablement très progressivement, avec des agrandissements progressifs, comme nous avons pu l’entendre de la part de Frédéric Descamps qui répondait à plusieurs questions lors de l’évènement.

« Alors que la population adopte de plus en plus de services numériques, les organisations et gouvernements en Belgique augmentent leur utilisation du cloud. En annonçant aujourd’hui notre deuxième site pour un centre de données dans notre pays, après celui de Saint-Ghislain, nous contribuerons à répondre à la demande croissante pour nos services d’intelligence artificielle (IA) et de cloud et à fournir une capacité de traitement de données cruciale aux entreprises dans tout le pays. En outre, nous continuerons à soutenir activement les ONG locales, les associations communautaires, les écoles et les entreprises de la région, en mettant l’accent sur les compétences numériques, ouvrant ainsi les opportunités de l’IA » explique par ailleurs Frédéric Descamps, comme repris dans le communiqué de presse qui a été diffusé quelques heures après l’évènement.

L’heure est désormais au travail des pelleteuses et des bulldozers afin d’élever ce Data Center qui viendra s’ajouter à celui de Saint-Ghislain, qui emploie à l’heure actuelle 400 employés à temps plein. Il semble que quand il s’agit de s’installer dans le plat pays, Google privilégie particulièrement la province du Hainaut.

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