Le piratage ? L’Europe n’en veut pas ! Ce jeudi 21 mars 2024, la Commission européenne a exposé une série de nouvelles recommandations visant à combattre le téléchargement illicite. Blocages répétés des plateformes de téléchargement illégales, annulation des contrats bancaires, etc. : l’Europe appelle à des sanctions systématiques pour les particuliers. Il y a quelques années, le téléchargement illégal a subi un déclin logique. Netflix est entré sur le marché, offrant aux téléspectateurs la possibilité de regarder légalement leurs films et séries préférés sans publicité, et ce pour seulement quelques euros par mois. Oui, mais voilà, nous sommes désormais en 2024 et la situation a considérablement évolué. Face à une concurrence de plus en plus acharnée, l’offre légale de streaming vidéo s’est considérablement fragmentée. Afin de bénéficier d’un catalogue complet, varié et satisfaisant, il est devenu nécessaire de souscrire à plusieurs abonnements en même temps. Parallèlement, les plateformes ont durci le ton, augmentant fortement leurs tarifs et imposant pour la plupart une quantité importante de publicités. Conséquence : le téléchargement et le streaming illégal connaissent une recrudescence. Les services IPTV rencontrent notamment un succès de plus en plus grand. Une situation difficile à gérer, estime l’Union, qui a déclaré ce jeudi 21 mars : “La contrefaçon et le piratage sont devenus des préoccupations urgentes, minant les investissements et l’innovation des entreprises de l’UE, et représentant des risques pour les consommateurs et l’environnement”. Pour autant, l’Europe pense avoir les moyens de mettre à mal les pirates du dimanche. Première solution : bloquer de manière répétée les plateformes de téléchargement illégal telles que Torrent411 ou Yggtorrent. Cette mesure profiterait grandement à des services tels que Disney+, Netflix, Prime Video, etc. : si le piratage devient trop contraignant pour les utilisateurs, ces derniers seront davantage enclins à opter pour des solutions légales. Seconde solution : entraver les actions des pirates en ciblant directement les moyens légaux qu’ils utilisent pour télécharger du contenu en ligne de manière illégale. Par exemple, en empêchant certains services de paiement de collaborer avec des sites frauduleux ou des services IPTV. Dans le cadre de son engagement continu dans la lutte contre le piratage illégal à l’échelle européenne, la Commission a en effet adopté ce jeudi 21 mars des recommandations visant à promouvoir la collaboration entre les détenteurs de droits, les prestataires de services et les autorités répressives. Si l’Europe vise à limiter autant que possible le téléchargement illégal, ce projet de la Commission européenne révèle également une action qui compromet la protection des données personnelles en ligne. En effet, les fournisseurs d’accès à Internet seront bientôt tenus de divulguer des informations sensibles, telles que l’adresse e-mail, le numéro de téléphone ou l’adresse IP, en réponse aux demandes des autorités concernant les contrevenants au téléchargement illégal. Ainsi, cette initiative suscite des inquiétudes quant à la protection de la vie privée en ligne et nécessitera probablement une attention particulière pour trouver un équilibre entre la lutte contre le piratage et le respect des droits individuels.