Si vous avez TikTok ou Instagram, vous avez peut-être entendu parler des “Sephora kids”, cette trend venue des Etats-Unis. Des jeunes enfants, principalement des petites filles, se mettent en scène et filment leur “routine beauté” à grand coup de produits très chers et potentiellement non-adaptés à leur peau. La trend des “Sephora kids”, ça désigne initialement des enfants, principalement des petites filles entre 9 et 13 ans, se mettant en scène et filmant leur “routine beauté” pour imiter les influenceurs qu’elles suivent sur les réseaux. En soi, ça ne fait de mal à personne, alors pourquoi ça dérange autant ? Pour plusieurs raisons : tout d’abord, la surexposition aux réseaux sociaux des plus jeunes. Les fillettes qui participent à cette trend sont très jeunes, parfois jusqu’à 5 ou 6 ans. Cela pose la question complexe du consentement des mineurs à apparaitre en ligne et des enfants influenceurs. Rappelons que la plateforme TikTok est interdite au moins de 13 ans, mais mais qu’elle a récemment été accusée de ne pas supprimer les comptes de mineurs si la description mentionnait une supervision parentale. Ensuite, il y a le souci de la surconsommation et du prix des produits utilisés. Les pré-adolescentes se ruent chez Sephora outre-Atlantique ou chez nos voisins français, et dépensent sans compter dans des marques connues, mais aussi très chères, comme Drunk Elephant, dont la crème pour le visage, virale sur les réseaux, est à 69€. Mais ce qui inquiète le plus, c’est le danger de ces produits destinés à des adultes, sur la peau fragile et fine des enfants. Le rétinol, la vitamine C ou l’acide hyaluronique sont des ingrédients que l’on retrouve dans les cosmétiques, et bénéfiques sur une peau adulte. Mais pour un enfant, leur utilisation peut provoquer des rougeurs, des boutons ou des allergies, et même créer des problèmes cutanés à long terme. Le dermatologue américain Danilo Del Campo a expliqué à l’AFP fin février, qu’il voyait de plus en plus de jeunes enfants en consultation pour “des réactions cutanées et des soucis résultant d’un mésusage de ces produits“. Il déplore le manque d’encadrement de l’usage de ces produits cosmétiques. “Beaucoup des parents que je reçois n’ont même pas idée qu’il y a un risque et font plus confiance aux ‘influenceurs beauté’ qu’à leur médecin“. Si la chaine de magasins Sephora n’est pas présente en Belgique, de nombreuses enseignes similaires existent, et les petits belges ne sont donc pas à l’abri de cette tendance sur les réseaux.