Dune 2 : 5 différences entre le roman et le film

Une fin différente, la naissance d’un enfant, une sœur quasiment effacée, les différences entre ”Dune, Partie 2” et le roman sont multiples. Voici 5 différences notables entre le film et le roman.

Adapter la saga littéraire Dune de Frank Herbert a longtemps été considéré comme une mission impossible. Dans les années 70, Alejandro Jodorowsky a tenté une adaptation qui a abouti sur un projet avorté et un documentaire dorénavant célèbre. En 1984, David Lynch a proposé une adaptation qui n’a pas vraiment convaincue et qui, il faut le dire, a mal vieillie. Au début des années 2000, nous avons même eu droit à une série télévisée Dune. Mais là aussi, le projet n’a pas convaincu.

Adapter Dune est donc devenu synonyme de projet à éviter, mais cela était sans compter sur Denis Villeneuve. Globalement, le réalisateur québécois a réussi à adapter une œuvre considérée comme inadaptable. Cependant, nous pouvons constater que le réalisateur de Blade Runner 2049 a tout de même pris certaines libertés lors de la conception de ”Dune, Partie 2”. Voici quelques exemples. Bien entendu, cet article contient des spoils sur ”Dune, Partie 2”.

Alia, la sœur de Paul Atréides

Alia, la petite sœur de Paul Atréides, est bien présente dans ”Dune, Partie 2”, mais cela ne saute pas forcement aux yeux. Nous voyons tout d’abord Alia sous forme de fœtus. Celle-ci acquiert des pouvoirs de vision lorsque sa mère, Dame Jessica, boit L’Eau de Vie, une substance qui permet d’accéder à la mémoire des ancêtres. Plus tard dans le film, nous pouvons apercevoir une nouvelle fois Alia en tant que jeune femme adulte et incarnée par Anya Taylor-Joy (Le Jeu de la dame). Le plan dure quelques secondes et le personnage disparait ensuite du film.

Dans le roman, Alia est une petite fille d’environ 4 ans qui occupe une place particulièrement importante. En effet, grâce à ses capacités psychiques, Alia est une redoutable adversaire. Et en ce qui concerne ce point, il faut reconnaitre que le Dune de David Lynch est plus fidèle.

Alia dans le Dune de David Lynch

Quoi qu’il en soit, le personnage d’Alia incarnée par Anya Taylor-Joy devrait occuper une place de choix dans le troisième film réalisé par Denis Villeneuve. Du moins, si l’adaptation respecte cet aspect de l’histoire, mais vu la popularité d’Anya Taylor-Joy, il y a de fortes chances que cela soit le cas.

La mort du baron Harkonnen

Nous venons de le voir, Alia, la petite sœur de Paul Atréides, est principalement présente sous forme de fœtus dans ”Dune, Partie 2”. Pourtant, dans le roman, Alia joue un rôle majeur. Pour cause, c’est elle qui tue le baron Harkonnen à l’aide du Gom Jabbar (l’aiguille empoisonnée utilisée par les sœurs du Bene Gesserit), et non Paul Atréides.

En soi, cette modification s’inscrit dans une certaine logique. C’est le baron Harkonnen qui tue le père de Paul Atréides (le duc Leto) au travers du coup d’État sur Arrakis. Il est donc plus cohérent que Paul Atréides aille au bout de sa quête de vengeance en tuant le baron de ses propres mains. D’autant plus que cette scène se déroule dans la cité d’Arrakeen, un lieu pris de force aux Atréides par le baron et ses armées. La symbolique est donc totale en ce qui concerne la quête de vengeance de Paul Atréides.

De son côté, David Lynch a opté pour une adaptation plus stricte du roman en montrant la confrontation entre Alia et le baron.

Paul et Chani ont un enfant

Eh oui, Paul et Chani ont un enfant dans le roman, quelque temps après s’être rencontré. Malheureusement, le nourrisson baptisé Leto II perd la vie sur Arrakis lors d’une attaque menée par l’Empereur et les Harkonnen contre les Fremen.

Denis Villeneuve a choisi de ne pas évoquer cet évènement dans son film. Ce choix s’expliquerait principalement par une question de temporalité. Les films Dune 1 et Dune 2 se déroulent sur quelques mois, là où le roman couvre plusieurs années. Il était donc impossible d’y incorporer la conception et la naissance d’un enfant dans ”Dune, Partie 2”. Denis Villeneuve aurait donc fait ce choix pour garder un certain rythme dans la narration, tout en focalisant la soif de vengeance de Paul sur le meurtre de son père.

En tous cas, dans le roman, le décès du très jeune Leto II a un impact pour le moins majeur sur l’arc narratif de Paul Atréides.

Le parcours de Chani

Nous arrivons sans doute ici à la plus grande différence entre le roman et le film. Dans le film de Villeneuve, Chani est une femme forte et indépendante. C’est elle qui s’oppose au statut de messie de Paul Atréides, ce qui amène leur histoire à un déchirement : Paul endosse totalement son nouveau rôle d’Empereur, tandis que Chani s’apprête à chevaucher un ver des sables afin de partir de son côté, dévastée.

Dans le roman, ce point est totalement différent. Chani ne s’oppose à aucun moment au Lisan al-Gaib. Pire, elle se range à ses côtés et endosse sagement le rôle de concubine, la Princesse Irulan (Florence Pugh) étant l’épouse de Paul Atréides.

Nous n’allons pas ici spoiler la suite, mais la fin de ”Dune, Partie 2” entre totalement en contradiction avec le deuxième roman (Le Messi de Dune). Dans tous les cas, il sera intéressant de voir comment Denis Villeneuve compte développer cette différence. En toute logique, Chani, incarnée par Zendaya, se dressera sur le chemin de Paul, ce qui marquera un changement de cap conséquent par rapport aux romans.

La politique dans Dune

Enfin, terminons sur un point plus général. La saga littéraire Dune de Frank Herbert met principalement en avant des manœuvres politiques, des trahisons et des joutes verbales. Certes, les scènes de guerre sont bel et bien présentes (ou évoquées), mais nous n’avons pas affaire à des romans d’action.

De son côté, Denis Villeneuve propose bien souvent des films contemplatifs qui présentent des atmosphères particulières, comme en témoignent Blade Runner 2049 et Premier Contact. À ce titre, le réalisateur québécois a récemment déclaré : « Honnêtement, je déteste les dialogues. Les dialogues, c’est pour le théâtre et la télévision. Je ne me souviens jamais d’un film pour une bonne réplique, mais pour une image forte. Je ne m’intéresse pas du tout aux dialogues. Simplement l’image et le son, c’est ça le pouvoir du cinéma […] ».

Lors de cet entretien accordé au Times, Denis Villeneuve s’en est pris aux séries télévisées, mais cette déclaration démontre tout de même un point de rupture entre son cinéma et les romans de Frank Herbert.

Quoi qu’il en soit, cela nous donne une bonne raison de (re)lire la saga littéraire Dune.

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