Yuzu est un célèbre émulateur pour la Nintendo Switch… qui vient de cesser ses activités suite à un accord avec Nintendo. Comment jouer aux jeux Nintendo quand on n’a pas de console Nintendo ? Ou encore, comment jouer aux vieux jeux de la marque, ceux qui ne fonctionnent que sur des consoles qui ont cessé leur existence ? Dans un cas comme dans l’autre, jusqu’à présent, la réponse était assez simple : les émulateurs. Mais malheureusement pour tous les amateurs d’émulation, cette pratique pourrait bientôt disparaître. La principale raison, c’est la disparition de Yuzu, émulateur de la console Nintendo Switch. En effet, Nintendo accusait les concepteurs des émulateurs Switch, dont Yuzu est le principal représentant, de piratage à grande échelle. Une accusation qui se comprend, car si les émulateurs ne constituent pas en eux même une forme de piratage, beaucoup de joueurs sur émulateur s’adonnent au piratage, avec au moins un million de téléchargements illégaux pour Zelda : Tears of the Kingdom. Nintendo a ainsi décidé d’attaquer Tropic Haze, la société responsable de Yuzu, en justice au mois de février. Une affaire qui n’aura pas duré bien longtemps, car la compagnie a accepté de régler l’affaire à l’amiable, en payant 2,4 millions de dollars à Nintendo et en mettant définitivement fin à Yuzu, en s’assurant de ne plus diffuser l’émulateur sous aucune forme que ce soit. Mais ce n’est pas que Yuzu qui est touché, car Tropic Haze était aussi responsable de Citra, le plus gros émulateur pour la Nintendo 3DS, c’est donc un deuxième émulateur qui cesse en même temps son existence. Celui-ci était un peu plus nécessaire que le premier, car il permettait d’émuler une console qui avait cessé sa distribution depuis bien des années. Et alors que l’eShop de la 3DS vient de cesser de fonctionner, les émulateurs seront bientôt l’un des seuls moyens de jouer aux jeux de la console. Néanmoins, pour le moment, les autres émulateurs de consoles Nintendo, que ce soit pour la Switch, la 3DS ou tout autre console, n’ont pas encore été impacté par cette décision. Il n’empêche que cela crée un dangereux précédent pour l’émulation Nintendo, et ce même si les émulateurs ne sont pas considérés comme illégaux. Cela ne suppose pourtant pas la fin du piratage sur Nintendo, d’autant plus que le code source de Yuzu est probablement encore dans les mains de quelques pirates. C’est donc surtout l’émulation légale sur Switch qui est paradoxalement menacée, alors que le piratage a encore de beaux jours devant lui… C’est aussi un gros danger pour le futur de la préservation du patrimoine vidéoludique, sachant que contrairement à d’autres développeurs et fabricants de consoles, comme Sony ou Microsoft, Nintendo crée des jeux pour une seule génération de console, même si certains titres marquants font parfois l’objet d’un remaster sur une console plus récente, ou se retrouvent dans la console virtuelle Nintendo.