Si on dit souvent que le blocage de contenus pirates est une bataille perdue d’avance, une étude tend à démontrer qu’en effet, les pirates ne sont pas le genre à débourser quand les sites illégaux sont bloqués… Le combat mené par Netflix et les autres plateformes de streaming contre le piratage n’aurait que très peu d’impact, du moins si on en croit une étude réalisée par deux universités américaines, l’université Chapman et l’université Carnegie Mellon, comme rapporté par TorrentFreak, site spécialisé dans l’actualité du piratage, du streaming illégal et de l’IPTV. L’étude a en effet porté sur d’importantes vagues de blocages ayant eu lieu au Brésil et en Inde ces dernières années. Les chercheurs ont ensuite vérifié si on pouvait observer une augmentation des abonnements à des plateformes de streaming à la suite de celles-ci, et si un effet s’est fait ressentir, celui-ci n’est que très léger. Le premier blocage en Inde, qui a eu lieu en 2019, a par exemple mené à une augmentation de 8,1% des visites sur des sites légaux. La seconde vague de blocage dans le même pays, en 2020, à une plus modeste augmentation de 3,1%. Dans un cas comme dans l’autre, cela ne veut pas nécessairement dire que le nombre d’abonnés a grandi. Visite est différent de visiteur. Les données présentées témoignent d’une hausse du nombre de visites. les universités n’ont toutefois curieusement pas constaté d’augmentations des visites sur d’autres sites pirates pas encore bloqués. Le Brésil affiche des résultats similaires avec une augmentation du nombre de visites sur les sites de streaming légaux de 5,2% suite à un blocage de 174 sites pirates en 2021. D’autres études ont, par le passé, dévoilé des résultats nettement moins convaincants. Les chiffres présentés par l’université Chapman et l’université Carnegie Mellon sont donc à nuancer. D’autant plus qu’ils portent sur deux pays bien particuliers et ne prennent pas en compte toute une série de facteurs qui ont pourtant bien des effets sur les abonnements, comme la diffusion de nouveaux contenus, les promotions diverses ou la disparition de formules d’essai…