Comment fonctionne l’implant Neuralink

Fin janvier, Elon Musk annonçait la première pose d’un implant cérébral Neuralink chez l’humain pour l’entreprise. La première mondiale avait été réalisée quelques mois avant par l’entreprise néerlandaise Onward Medical. Mais comment ça fonctionne une “interface cerveau-machine” ?

Est-ce qu’on est en train d’assister à l’arrivée des humain augmentés et aux débuts de la société transhumaniste de Deus Ex ? En tout cas, l’implant Neuralink pourrait être un premier pas vers cela. Essayons d’y voir un peu plus clair.

Tout d’abord, cet implant c’est quoi exactement ? C’est ce qu’on appelle une interface électrique cerveau-machine implantée sur la forme d’une puce directement dans le cerveau. Cette technologie promet des avancées majeures pour comprendre le fonctionnement du cerveau, mais également pour compenser ou remplacer des fonctions perdues suite à un accident ou une maladie neurodégénérative, comme la vision, la motricité, la synthèse vocale ou l’écriture digitale.

Et concrètement, comment ça fonctionne ? L’implant, aussi appelé “neuroprothèse”, va reproduire le fonctionnement du système nerveux du cerveau autour de lui, en envoyant et en recevant des informations, comme des neurones.

Il est constitué d’électrodes en contact avec le tissu neuronal, qui sont ensuite reliés à un système électronique. Les données collectées par les électrodes sont ensuite envoyées vers une interface utilisable par un être humain, comme un ordinateur, pour être enregistrées et traitées. Enfin, l’information décodée est envoyée là où elle est prévue, sur un écran d’ordinateur pour être affichée, ou vers un bras robotique permettant ainsi à son propriétaire de l’utiliser comme un bras classique.

Actuellement, ces technologies sont loin de nous transformer en humains bioniques, mais certains voient déjà les possibilités d’augmentation des capacités humaines qu’elles pourraient proposer à l’avenir, comme la vision nocturne ou la capacité de taper du texte par la pensée. Si la plupart de ces projections restent très loin de la réalité, certaines sont plus atteignables, comme la vision dans l’infrarouge ou l’ultraviolet.

Il reste pourtant de nombreuses limites à la démocratisation de cette technologie. Par exemple, son utilisation peut se faire uniquement dans des cas cliniques précis, quand le bénéfice potentiel pour le patient est plus important que les risques liés à la pose de l’implant souple.

En effet, introduire un corps étranger dans le cerveau est une opération délicate et risquée. Il faut faire attention de ne rien endommager durant la pose, l’implant doit également prendre le moins de place possible, pour éviter le rejet. A noter, qu’avec le temps, le système nerveux viendra créer une gangue de protection autour de l’implant, ce qui pourra aussi perturber la communication entre les électrodes et les neurones.

D’un point de vue technique, produire cet implant est également un défi. Si sa très petite taille ou ses matériaux nouveaux, ou rares, sont déjà des obstacles, les principaux verrous technologiques sont sa durée de vie et sa surchauffe. A l’heure actuelle, la technologie flexible de l’implant est sensible à l’eau sur le long terme, complexe lorsqu’il est placé dans le corps humain, qui en est constitué à plus de 60%. Enfin, les électrodes chauffent lorsqu’elles sont nombreuses à transmettre un signal, et ce n’est évidemment pas bon pour les neurones.

On est donc loin d’utiliser ces implants dans notre vie de tous les jours pour contrôler notre smartphone, jouer à un jeu vidéo sans manette ou améliorer nos capacités. C’est pourtant vers cette démocratisation que tend Neuralink et son travail.

_
Suivez Geeko sur Facebook, Youtube et Instagram pour ne rien rater de l'actu, des tests et bons plans.

Recevez nos dernières infos directement sur votre WhatsApp en vous abonnant à notre chaine.