Massacrer du zombie accompagné d’un zombie, ça vous tente ? C’est l’audacieux pari relevé par Nacon avec Welcome to ParadiZe. Si tout n’est pas parfait, nous allons voir que le titre est un excellent défouloir. Habitué à éditer toutes sortes de jeux allant de la simulation à l’action-aventure, le Français Nacon n’est pourtant pas un gage d’excellence. Il s’agit bien souvent de titres AA, développés par des studios indépendants et portés par l’éditeur français pour les faire connaître à l’international. Avec Welcome to Paradize, le système économique est le même. Soft 100% frano-français, il est développé par Eko Software, basé à Paris et dont les lettres de noblesse se sont faites avec Adibou et les Saisons magiques ou encore des jeux de handball. Changement de registre total donc. Ici, le concept est tout particulièrement original. Dans ce hack n’ slash, vous vous battez contre des hordes de zombies aux côtés … d’un zombie. Face à cette invasion d’êtres mi-morts, mi-vivant, l’être humain est parvenu à créer une technologie capable d’avoir l’ascendant sur les morts et d’en faire des esclaves. Grâce à une espèce de serre-tête, le zombie travaille désormais pour l’homme en récoltant des ressources, en soignant son maître ou encore en servant de cible face aux ennemis. Il devient ainsi votre “zombot”. Welcome to ParadiZe, concrètement, c’est un mélange de trois genres. Intrinsèquement, le jeu est un hack n’ slash dans lequel vous aurez à faire face à des hordes de zombies qui s’en prendront à vous dans la forêt ou dans les villes abandonnées. À cela s’ajoute une petite once de survie. Le froid et la chaleur sont des aspects à prendre en compte pour le bien-être de votre héros et la création de votre QG n’est clairement pas à prendre à la légère. Vous installerez votre campement dans la forêt, créerez des protections et amasserez des ressources pour construire un pylône, générer de l’énergie… L’aspect RPG vous demande de personnaliser votre zombie et de lui assigner des tâches. Au départ, la récolte des ressources sera laborieuse, voire pénible. Le level-design ne facilite en effet pas le repérage de certaines ressources, et il est parfois ultra compliqué de trouver du bois ou de simples cordelettes. Ainsi, vos premières heures dans Welcome to ParadiZe risqueront de vous sembler interminables. Mis à part les premières heures de la création de votre abri, l’aspect survie/gestion sera très rapidement relégué au second plan. C’est un problème récurrent dans Welcome to ParadiZe, puisqu’à force d’aller manger à tous les râteliers, les développeurs se sont un peu perdus quant à l’identité réelle de leur jeu. Au-delà de l’aspect survie, le jeu d’Eko Software se définit comme un RPG-lite. Un arbre de compétences assez mal conçu vous propose d’améliorer votre hacking, vos méthodes de combat et votre survie. Les compétences à débloquer offrent des avantages uniquement passifs, qui n’ont de réel impact sur votre partie qu’une fois arrivé à un niveau très avancé. Vous pourrez également “améliorer” votre zombot avec du skin, mais également des armes. En revanche, et c’est ce qui est dommage, vous ne pourrez pas modifier votre personnage, si ce n’est l’équipement qu’il tient en main et son arme secondaire. Mis à part les points de compétence, vous ne pourrez changer son look à aucun moment dans l’aventure. Enfin, et c’est la troisième composante du jeu, Welcome to ParadiZe est un hack n’ slash. Entendez par là que vous devrez dézinguer du zombie à tout-va et que les vagues ne s’arrêteront réellement jamais tant que vous n’aurez pas détruit les pylônes. Ce sont eux qui permettent aux zombies de revenir sans cesse sur le terrain. Très clairement, c’est cette partie du titre qui est la plus réussie. Vous pouvez vous battre au corps-à-corps ou à distance, demander à votre zombot d’attaquer tel ou tel ennemi en priorité… Ultra divertissant et défoulant, cet axe du titre est génial. Une grande diversité des ennemis vous permet même de devoir choisir une approche différente en fonction de ceux qui se dressent devant vous. Toutefois, on a constaté un manque d’équilibre entre les niveaux des zombies. Vous pourrez ainsi vous retrouver dans une zone où tous sont incroyablement faibles et peu résistants au moindre coup. En revanche, vous passerez dans la zone suivante et serez très vite submergés par des ennemis surpuissants sur lesquels un gros coup de batte ne fera pas grand-chose. Un cycle jour/nuit est imposé, lors duquel les zombies se montrent plus virulents une fois la nuit tombée. Vous remarquerez également que le level-design du titre n’est pas des plus inspirés. Au-delà du manque de clarté pour repérer certaines ressources, vous vous apercevrez que la conception des environnements est assez redondante. Des grillages abandonnés témoignent toujours d’un camp dévasté au sein duquel se trouve un trésor, tandis que des grillages en bon état sont synonymes d’un campement allié. La forêt ne propose que très peu de surprises, et c’est bien dommage compte tenu du potentiel qu’avait Welcome to ParadiZe… C’est également le constat que nous pouvons faire des graphismes. Vraiment très vilains, on remarque une sorte de pixellisation de l’écran lorsque nous sommes en mouvement. La modélisation des personnages est complètement datée, et les animations d’un autre temps eux aussi. Un moteur de jeu tristounet donc, qui n’est pas non plus aidé par une bande son peu inspirée, auquel vient s’ajouter l’absence d’une traduction VF. Conclusion Avec ce concept assez particulier, Nacon et Eko Software parviennent à proposer un hack n’ slash intéressant qui ne parvient malheureusement pas à aller au bout de ses idées. Certaines sont excellentes, comme le combat, qui est un excellent défouloir avec ce zombot qui vous accompagne partout. En revanche, d’autres aspects du titre sont beaucoup moins réussis et manquent d’ambition. C’est notamment le cas de l’aspect survie, qui manque d’éléments permettant de vraiment placer le jeu dans cette catégorie. Le côté RPG est lui aussi trop peu ambitieux, avec un arbre de compétences très passif, aux avancées pas assez marquées sur notre héros et son zombot. Visuellement, le jeu est également très décevant, avec des graphismes datés et des personnages 3D dignes de la PS4, voire de la PS3. Vendu 39,99€, Welcome To ParadiZe doit avant tout être choisi pour son aspect coopération hack n’ slash très réussi. Si vous cherchez en revanche un titre mêlant RPG et survie, alors passez votre chemin.