Dans la vie, deux choses sont éternelles : les diamants et tout ce qui est posté sur Internet. Attention à votre présence sur les réseaux, elle pourrait bien vous coûter votre job de rêve. Aujourd’hui les réseaux sociaux sont partout et il est de plus en plus rare de rencontrer quelqu’un qui n’a pas un compte sur au moins un d’entre eux. Chacun y partage des choses différentes : son quotidien, ses états d’âme, ses coups de gueule, ses pizzas à la burrata ou tout ça en même temps. Mais votre présence en ligne n’intéresse pas que vos amis et votre famille. Les entreprises s’en servent également pour obtenir des informations sur leurs candidats à l’embauche. Si des photos de vacances à la mer ne risquent pas trop de dissuader votre futur employeur, des tweets politiques, en revanche, pourraient vous coûter le poste. La grande majorité des entreprises effectuent un “background check” sur leur futurs employés, parfois eux-mêmes, ou en sous-traitant à une entreprise d’investigation spécialisée. Selon étude de 2021 de la société Skynova, 62% des recruteurs consultent régulièrement les profils des candidats sur les réseaux sociaux, principalement pour obtenir des informations complémentaires sur leur expérience professionnelle. Réalisée auprès de 1000 employés et 200 recruteurs aux États-Unis, l’étude explore les implications des opinions politiques en ligne sur la recherche d’emploi. En ce qui concerne les opinions politiques, 39% des recruteurs estiment que cela n’a pas d’impact, tandis que plus de 20% pensent que cela peut être défavorable pour le candidat. Cependant, pour 40% des recruteurs, cela pourrait être un avantage. En revanche, les opinions jugées extrémistes sont généralement mal perçues. Par exemple, 27% des recruteurs estiment qu’un soutien affiché à l’ancien président Donald Trump pourrait être préjudiciable pour un candidat. Ce risque est cependant souvent sous-estimé. “Si vous êtes un enfant de la classe moyenne supérieure et que vous avez des aspirations dans la vie, vous savez que chaque vidéo que vous mettez en ligne sur TikTok, tout ce que vous écrivez sur Twitter, tout ce que vous mettez sur Facebook va vous être rappelé lors d’un entretien d’embauche.” déclarait Yanis Varoufakis, économiste et ancien ministre des finances de la Grèce, dans une interview pour Fortune. L’universitaire s’intéresse tout particulièrement à la génération Z, c’est à dire les personnes nées entre 1997 et 2010. “Il n’y a plus de séparation nette entre le travail et les loisirs. Et cela ne peut pas laisser cette génération intacte. Cela empoisonne vraiment leur façon de communiquer les uns avec les autres, car même cela va faire partie de votre CV“. Cette disparition de la frontière entre vie professionnelle et vie privée impacte donc les chances potentielles d’embauche. Mais concrètement, est-ce qu’un employeur a le droit d’utiliser vos réseaux sociaux dans un processus d’embauche ? Oui et non. Il est tout à fait légal de faire un background check sur un futur employé potentiel, mais cela reste soumis au Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’entreprise doit, par exemple, consulter uniquement des données strictement nécessaires et pertinentes pour l’exécution du travail pour lequel le candidat postule, et elle doit obligatoirement en informer le candidat. Dans les faits, il reste cependant presque impossible de savoir si un employeur a consulté vos réseaux s’il ne vous le dit pas. Que cela soit avant, pendant, ou après l’embauche, vous pouvez donc considérez que votre présence en ligne peut impacter votre vie professionnelle. Si vous ne souhaitez pas que votre (futur) patron puisse voir vos photos de soirées, ou savoir pour qui vous votez, il est important de faire attention à vos paramètres de confidentialité.