Quatre ans après le premier épisode de cette trilogie, le projet de remake de Final Fantasy VII est de retour avec une première suite intitulée “Rebirth”. Cet opus continue les aventures de Cloud en adaptant la suite du jeu original, et se permet même de renverser la formule installée par le précédent. Très attendu par les fans de Final Fantasy VII, Rebirth débarquera dans quelques jours en exclusivité sur Playstation 5. Faisant suite à Final Fantasy VII Remake, ce nouvel épisode est le second opus d’une trilogie consacrée à la refonte de l’épisode culte de la licence. Le but de Square Enix est de reproduire les événements du jeu original tout en approfondissant drastiquement l’univers. Un projet ambitieux qui avait su charmer une grande partie du public suite à la sortie du premier, et qui en avait aussi déçu beaucoup à cause de son aspect épisodique et des nombreuses différences avec l’original. Rebirth continue dans la direction empruntée par Remake tout en répondant à quelques critiques. Le premier épisode racontait les aventures de Cloud Strife, un mercenaire anciennement SOLDAT de la Shinra, une entreprise gérant l’apport d’énergie à travers toute la planète et en particulier dans le terrain de jeu de ce premier épisode : la ville de Midgar. Engagé par le groupe écoterroriste ”Avalanche”, Cloud découvre que la Shinra cache de sombres secrets et qu’elle participe activement à la destruction de la planète en y pompant des ressources à outrance. Démarre alors une aventure dans laquelle le sort du monde est en jeu, impliquant également l’antagoniste culte qu’est Sephiroth, le SOLDAT légendaire qui partage un passé commun avec le héros. De nouveaux éléments venaient aussi complexifier les choses et insinuer que cette trilogie n’allait pas nécessairement être une reproduction identique de Final Fantasy VII. En témoigne l’importance des filers, des entités mystérieuses jamais apparues auparavant et vaincues à la fin de Remake. Rebirth, lui, reprend directement après la fin de son prédécesseur. Cloud, Tifa, Barret, Aerith et Red XIII arrivent dans la ville de Kalm après une longue route. Le héros en profite pour raconter son histoire en commun avec Sephiroth et comment ce dernier est devenu l’antagoniste que l’on connaît. Ce flashback bien connu des fans sert de tutoriel à ce deuxième jeu, permettant d’ailleurs de brièvement contrôler le soldat légendaire. Suite à cela, le jeu s’ouvre en nous laissant vagabonder dans la ville de Kalm complètement ré-imaginée. De nouveaux événements se produisent cependant très vite et celles et ceux qui détestaient les changements apportés par Remake risquent d’être un peu déçus. Le scénario est pourtant palpitant et approfondit de nombreux moments de l’original en ajoutant beaucoup de contexte. Les fans de Final Fantasy VII savent à quoi s’attendre, mais le titre réserve aussi de nombreuses surprises et se permet également de prendre le temps d’aborder en profondeur les relations entre les personnages principaux. Tout comme Remake savait si bien le faire, Rebirth capture l’ambiance de l’épisode original à merveille, n’hésitant pas à alterner entre des moments très sérieux et des passages beaucoup plus légers et absurdes. Le titre démarre par le flashback culte de Final Fantasy VII. Abordons tout de suite la question épineuse de l’accessibilité de ce Final Fantasy VII Rebirth. Si le projet se vend comme un “Remake” de Final Fantasy VII en trois parties, il en est aussi une réécriture qui ajoute de nouvelles choses et qui prend en compte de nombreux éléments installés dans l’univers étendu développé après la sortie du jeu original. Le scénario de Rebirth reste compréhensible sans trop de contexte (une vidéo résumant Final Fantasy VII Remake est d’ailleurs disponible dans le menu principal du jeu, même si elle manque clairement de détails), mais il est probablement plus sage de connaître l’univers de Final Fantasy VII, le scénario du jeu original ainsi que les nombreux spin-offs pour saisir toutes les subtilités du scénario de Rebirth qui vient ajouter de nombreuses choses. La structure de Final Fantasy VII Rebirth se veut très différente de son prédécesseur. Là où Remake était un jeu qui nous forçait à rester sur les rails du scénario durant la majorité de l’aventure, le nouvel épisode propose bien plus de liberté. Pour la première fois, nos protagonistes ne sont plus cloisonnés dans la ville de Midgar mais vont cette fois explorer le monde extérieur. Le titre va alors alterner entre des passages scénarisés très dirigistes et la possibilité de se perdre dans de très grandes zones ouvertes. Si elles sont parfois un peu vides, ces dernières offrent de nombreuses activités annexes déblocables en activant des tours dans plusieurs zones. Un procédé peu original, mais bien justifié par l’univers présenté ici et qui offre un rythme très différent de Final Fantasy VII Remake. L’exploration est ici encouragée par un nouveau système de craft ou par certaines mécaniques de combats, et traverser l’univers de Final Fantasy VII a dos de Chocobo est très agréable. Nous avons aussi l’occasion de prendre part à de très nombreux mini-jeux dispersés dans ces zones ouvertes ou dans les villes. Les zones ouvertes offrent forcément plus de liberté et un rythme tout à fait différent de celui de Remake. Côté gameplay, Final Fantasy VII Rebirth reprend la majorité de ce qui faisait le charme de son prédécesseur, mais apporte des changements plus que bienvenus. Le titre propose un système de combat mélangeant des éléments de jeu d’action avec une couche de stratégie. Nos attaques, esquives et gardes sont utilisées en temps réel, mais ce ne sera généralement pas suffisant pour venir à bout des gros ennemis qui nécessitent un peu plus de réflexion. Nos actions remplissent petit à petit des jauges que l’on peut dépenser dans l’utilisation de compétences propres à notre personnage, d’objets ou de matérias. Ces dernières sont des objets à équiper à nos armes et qui donnent la possibilité de réaliser différents types d’actions, et notamment de faire de la magie. Le but est alors de comprendre les faiblesses des ennemis avant d’effectuer les bonnes actions pour les déstabiliser et en finir. Un système de combat qui fonctionne toujours aussi bien qu’en 2020 et qui se permet même d’être encore plus intéressant grâce aux nouvelles matérias, et encore plus précis manette en main aussi. De petits ajustements ont été effectués dans ce deuxième jeu pour rendre l’action plus dynamique, comme la présence d’une garde parfaite pour tous les personnages, permettant aux aficionados de jeu d’action de se retrouver un peu plus dans ce système de jeu. Nous affrontons les boss iconiques du jeu original. Il faut y ajouter que chaque personnage jouable possède ses propres spécificités, et que les quatre héros du premier sont rejoints par d’autres figures emblématiques du jeu original. C’est notamment le cas de Red XIII accessible dès le départ, ou encore de Yuffie (que l’on a déjà pu contrôler dans le DLC de Remake) qui nous rejoint rapidement. Rebirth introduit également un tout nouvel arbre de compétence presque entièrement dédié aux actions synchronisées. Cette nouvelle mécanique permet à deux personnages d’agir ensemble complètement gratuitement en effectuant des attaques inédites dont les spécificités diffèrent selon la combinaison de personnage. Une nouvelle jauge apparaît aussi sur l’interface, celle-ci peut être dépensée dans des compétences synchronisées qui sont des attaques en tandem plus puissantes encore. Ce deuxième épisode nous laisse encore plus de choix dans notre approche des combats. Le titre propose un mode facile, normal, ainsi qu’une difficulté supplémentaire s’adaptant à notre niveau. Il semble que Rebirth ait revu sa copie sur le sujet, puisque ce deuxième opus paraît souvent beaucoup plus simple que le premier. C’est notamment le cas des combats contre les nombreux ennemis trouvables dans les zones ouvertes, mais les boss ainsi que les affrontements issus de quêtes annexes et de contrats de chasse viennent relever le niveau et nous demandent réellement de planifier nos stratégies. Le défilé militaire de Junon est l’occasion d’effectuer un mini-jeu de rythme. Tout comme Remake l’a été, Rebirth est un véritable bonbon pour les fans de l’épisode original qui peuvent désormais se balader dans des décors que nous n’avons vus qu’à travers la technologie de la PS1, et revivre des scènes cultes avec une mise en scène très travaillée. Il est tout de même dommage de voir quelques petits soucis visuels apparaître de temps à autre, quelques textures datées ou quelques soucis d’éclairage. Le titre s’en sort beaucoup mieux dans son mode “performance” mais qui a pour contrepartie de baisser le framerate très stable du mode “fluidité”. Il est cependant possible que notre jugement soit obsolète dès la sortie du titre, Square Enix a déjà annoncé un patch qui sera disponible dès le jour de la sortie pour améliorer la qualité graphique générale du jeu. Il est, par contre, difficile de reprocher quoi que ce soit à sa bande-son qui offre des morceaux originaux très sympathiques ainsi que de nombreuses reprises des excellentes musiques originales. S’il le titre n’invente pas grand-chose, reprenant une structure et de nombreuses idées qui ont marchés dans d’autres jeux vidéo, Final Fantasy VII Rebirth réussit tout de même l’exploit de faire passer l’épisode précédent, au demeurant très bon, pour un simple brouillon. Rebirth est une amélioration sur à-peu-près tous les niveaux et une expérience de jeu qu’on ne peut que conseiller aux fans de RPG japonais. Les derniers jeux de la licence ont souvent divisé le public, ce nouvel épisode devrait en rabibocher plus d’un avec les aventures de la franchise culte de Square Enix. Conclusion Final Fantasy VII Rebirth est un titre à la fois très fidèle à Remake, tout en proposant une expérience différente. Nous retrouvons Cloud et les protagonistes du dernier jeu qui arrivent dans la ville de Kalm après un long voyage. L’occasion de démarrer cette aventure avec le flashback de Nibelheim, événement particulièrement populaire du jeu original. Si Rebirth continue de suivre le scénario de Final Fantasy VII, il va lui aussi proposer de nombreux changements qui approfondissent l’univers du jeu. Quitter Midgar est aussi l’occasion de proposer de nombreuses zones ouvertes à traverser à pied, à bord de véhicules ou à dos de Chocobo. Ces grands espaces parfois un peu vides réservent tout de même de très nombreuses activités et mini-jeux qui diversifient l’expérience. Côté combat, le système de Remake est de retour dans une version améliorée avec une difficulté ajustée, ce qui permet encore plus de possibilités. Très réussi aussi artistiquement, le jeu souffre de quelques soucis visuels et techniques qui seront peut-être corrigés dès sa sortie officielle. Malgré un scénario qui se montre parfois peu accessible pour celles et ceux qui ne se sont pas plongés corps et âme dans l’univers étendu du septième épisode, Rebirth est un excellent JRPG et une véritable amélioration de l’épisode précédent. On regrettera toutefois qu’il s’agisse du second chapitre d’un jeu qu’on aurait préféré avoir en un seul morceau…