La Commission européenne (CE) souhaite la création d’un marché unique des télécommunications en Europe pour faciliter son projet de géants paneuropéens. Ce mercredi, la CE a plaidé en faveur de la création d’un marché unique des télécommunications au sein de l’Union européenne, afin de faciliter l’émergence de géants paneuropéens dans ce secteur stratégique. Ainsi, cela permettrait le développement des réseaux à très hauts débits à travers l’Europe en encourageant les investissements. La législation actuelle régissant les opérateurs de télécommunications au sein de l’UE, bien qu’efficace, est considérée comme obsolète, remontant à l’ère des réseaux de cuivre. Pour remédier à cette situation, la Commission européenne a publié un livre blanc présentant ses grandes orientations et a ouvert un dialogue avec toutes les parties prenantes jusqu’à la fin juin, en vue de réformer le cadre réglementaire de l’UE. L’objectif principal est de faciliter le financement des investissements nécessaires à hauteur de 200 milliards d’euros d’ici 2030 pour construire des réseaux à très haut débit. “On a le plus large marché numérique intérieur du monde libre, une fois et demi plus gros que le marché américain, il faut qu’on puisse en bénéficier pour déployer ces très larges infrastructures” a souligné Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur. Il a plaidé en faveur de la création “d’un véritable marché numérique européen pour faciliter l’émergence d’acteurs paneuropéens“, regrettant la fragmentation actuelle du cadre réglementaire avec 27 législations nationales différentes. Ce nouveau cadre réglementaire devrait établir des conditions de concurrence équitables entre les opérateurs de télécommunications, qui sont soumis à une forte régulation, et les entreprises du cloud qui offrent des services de stockage de données à distance. Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence, a également plaidé en faveur de l’émergence de géants européens plus forts, capables de bénéficier d’économies d’échelle plus importantes. Dans le cadre de cette stratégie, la Commission européenne a également examiné la question des fusions transfrontalières d’opérateurs télécoms. Elle a récemment autorisé la fusion des activités espagnoles des opérateurs Orange et MasMovil, tout en veillant à renforcer leur concurrent Digi pour éviter toute position dominante abusive. Cette approche vise à encourager une consolidation du marché pour réduire la concurrence et accroître la rentabilité, notamment à l’heure où d’importants investissements sont réalisés dans la 5G et la fibre optique. Bien que les opérateurs télécoms aient salué les efforts de la Commission européenne pour favoriser l’innovation et les investissements, ils ont exprimé leur déception quant à l’absence d’une contribution financière imposée aux géants du numérique pour financer les coûts du trafic de données qu’ils génèrent. De leur côté, les géants de la tech ont espéré que le livre blanc de la Commission mettrait un terme à l’idée préjudiciable de redevances de réseau. En conclusion, l’initiative de la Commission européenne en faveur d’un marché unique des télécommunications vise à créer un environnement favorable à l’émergence de champions européens dans ce secteur vital, tout en encourageant les investissements nécessaires pour assurer la connectivité à haut débit à travers l’Europe.