Est-ce qu’on va assister au clap de fin pour les IPTV ? Les opérateurs sont prêts à bloquer les flux illégaux utilisés par des centaines de milliers de belges. Si le service d’IPTV est illégal, il est de plus en plus populaire en Belgique. Ces abonnements pirates proposent une offre alléchante de chaines premium, mais à moindre coût, avec un boitier à relier à votre téléviseur, comme un décodeur classique. Les grands perdants dans cette histoire ce sont les opérateurs télécoms. Proximus, Voo, Telenet, voient tous leurs clientèles se réduire comme peau de chagrin pour se tourner vers ces offres à bas prix, avec un catalogue presque infini, mais souvent de moindre qualité. Jusqu’à maintenant, la loi ne permet pas aux opérateurs de contrattaquer. “On a les moyens technologiques de bloquer massivement ces flux, et les éditeurs de contenus qui perdent de l’argent ne demandent que ça, mais pour le moment, ça bloque à cause de la cohérence administrative et judiciaire. Mais ça va changer” avait déclaré le PDG d’Orange Belgique, Xavier Pichon, à nos confrères de la DH et de La Libre il y a quelques jours. Les opérateurs l’assurent : ils sont parfaitement capables “d’identifier et bloquer” les flux illégaux. Mais actuellement, ce n’est pas encore légal. Ils attendent donc avec impatience un arrêté royal qui viendrait valider une loi de 2022, et leur permettrait de débrancher de nombreuses chaines pirates sans besoin de demander d’autorisation au SPF économie. La rédaction de cet arrêté est actuellement en cours. Selon la Cour de justice de l’Union européenne, visionner de contenus illicites et les diffuser en streaming peut tomber dans le champ d’application du droit de reproduction qui est soumis à autorisation. Le streaming est assimilé à du téléchargement. Il y également des risques pour les utilisateurs. En utilisant un décodeur IPTV pour regarder des chaines illégalement, vous pouvez être poursuivi au pénal pour contrefaçon. Pour ce délit, vous encourez jusqu’à 5 ans de prison, et entre 3.000€ et 600.000€ d’amende. Dans la réalité, le risque de condamnation est faible, car il faut prouver une “intention méchante et frauduleuse”.