A l’approche de nombreuses élections à travers le monde, le conseil de surveillance de Meta souhaite que les contenus manipulés, que cela soit par intelligence artificielle ou non, soient accompagnés d’une mention sur Facebook. Le climat est à la défiance envers les réseaux sociaux, comme le montre l’audition récente des patrons de Meta, TikTok, Snapchat, X et Discord devant le Sénat américain au sujet de la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs sur leurs plateformes. Ce lundi 5 février, dans un communiqué le conseil de surveillance du groupe Meta a déclaré que l’entreprise devait rapidement mettre à jour sa politique sur les contenus manipulés, avec ou sans intelligence artificielle. Le conseil s’est dit “préoccupé” par le règlement actuel de Meta, le jugeant “incohérent”, “dépourvu de justification convaincante” et “axé de manière inappropriée sur la manière dont le contenu a été créé, plutôt que sur les préjudices spécifiques qu’elle vise à prévenir“. Pour le conseil, “Meta devrait reconsidérer cette politique rapidement, étant donné le nombre d’élections en 2024.” De nombreux états craignent la multiplication de “deepfakes” et autre montages vidéo et/ou sonores utilisant l’IA, qui deviennent de plus en plus sophistiqués. Cette annonce fait suite à un recours portant sur un montage vidéo grossier du président américain Joe Biden, signalé de nombreuses fois sur Facebook, mais qui n’avait jamais été retiré, car la vidéo n’enfreignait pas la politique actuelle de Meta. “Elle interdit les vidéos modifiées qui montrent des personnes disant des choses qu’elles ne disent pas, mais n’interdit pas les messages montrant une personne faisant quelque chose qu’elle n’a pas fait. Elle ne s’applique qu’aux vidéos créées à l’aide de l’intelligence artificielle, mais laisse les autres contenus falsifiés s’en tirer à bon compte” a déclaré le conseil de surveillance du géant californien. En plus de revoir son règlement, le conseil recommande fortement à Meta d’étiqueter les contenus manipulés comme tels, pour prévenir les utilisateurs qu’il pourraient être induits en erreur. Ce genre d’étiquette existe déjà sur X pour combattre les fake news.