S’il est bien un pays qui a un rapport ambigu avec la technologie, c’est bien le Japon. Ce pays qu’on pense souvent comme à la pointe de la technologie vient seulement d’arrêter l’usage des disquettes dans l’administration. On imagine souvent le Japon comme un pays futuriste à la pointe de la technologie où même les toilettes sont des objets hautement avancés. Une image qui s’explique bien entendu en bonne partie par la pléthore de mangas, animes ou jeux vidéo qui racontent des histoires futuristes prenant place dans le pays, par le genre cyberpunk qui tire une bonne partie de son esthétique du Japon, mais aussi par l’existence de compagnies technologiques de premier plan comme Sony. D’un autre côté, le Japon, c’est aussi un pays assez réfractaire à l’IA ou aux voitures électriques, et où on utilise encore régulièrement le fax dans l’administration. Un paradoxe très marqué qui vient encore de se vérifier avec une nouvelle insolite : la bureaucratie japonaise abandonne enfin l’usage des disquettes et des CD-Roms. Pour ceux qui ne se souviennent pas de la disquette (par exemple parce qu’ils sont trop jeunes), disons qu’il y a une raison pour laquelle le logo de sauvegarde a l’apparence que l’on connaît, et il s’agit de la disquette, un support de stockage disparu dans le début des années 2000, et qui prenait la forme d’un fin disque souple à l’intérieur d’une coque de protection généralement carrée. Très archaïque, ce support qui contenait son lot de vulnérabilités était pourtant encore obligatoire dans les procédures de l’administration japonaise jusqu’à lundi passé… C’est seulement en 2022 que le pays a commencé sa transition, et il reste au pays la tâche ardue de mettre à jour environ 2000 procédures…