Utilisé principalement dans le domaine du marketing, le concept de FOMO a pris une toute autre dimension avec l’avènement des réseaux sociaux. Par ailleurs, ce concept s’est également développé dans le monde du travail. Pourquoi certaines personnes sont-elles dépendantes à leur smartphone ? Les raisons peuvent être multiples, mais un élément revient fréquemment pour expliquer cette dépendance : le concept de FOMO. ”FOMO” est l’acronyme de Fear of Missing Out. Concrètement, ce concept désigne la peur de rater un évènement ou une information. En d’autres termes, si une personne rate un évènement, une information ou une discussion, elle se sentira exclue d’un groupe social. Ce concept a été défini pour la première fois en 1996 par Dan Herman, expert en marketing. En 2004, comme le souligne Le Monde, le concept a été popularisé par Patrick McGinnis alors étudiant à la Harvard Business School. L’étudiant avait publié à l’époque un article dans le journal de l’école qui questionnait le rythme effréné de certains étudiants (réunions, matchs, soirées dans une même journée). Selon Patrick McGinnis, ce rythme effréné s’expliquait, en partie, par la peur de rater quelque chose que ressentaient certains étudiants et par l’avènement des SMS. Et en parlant de nouveaux moyens de communication, les réseaux sociaux ont donné une tout autre dimension au concept de FOMO. Ainsi, certains utilisateurs de smartphone ont ”peur” de le lâcher par crainte de rater une conversation, une information, une tendance ou encore un évènement en ligne. À ce titre, une récente étude menée par le Becker Friedman Institute of Economics et l’Université de Chicago a mis en lumière le concept de FOMO. Selon cette étude menée auprès de 1.000 étudiants, 58% d’entre eux ont déclaré qu’ils préféraient vivre dans un monde où les réseaux sociaux n’existeraient pas. Dès lors, qu’est-ce qui les empêcherait de tout simplement désinstaller ces réseaux sociaux ? La réponse est simple : la peur de rater quelque chose en désinstallant TikTok, Instagram ou Facebook. Par ailleurs, le concept de FOMO ne s’applique pas seulement aux réseaux sociaux. Nous l’avons vu, ce concept date des années 90, et c’est principalement dans le domaine de la publicité qu’il s’est développé. Ainsi, certaines publicités mettent sous pression les potentiels consommateurs : « il ne vous reste plus que quelques minutes pour profiter de cette offre, ne passez pas à côté ! ». Au travers de ce mécanisme, la cible ressentira donc une crainte de rater une bonne occasion. De la même façon, le concept de FOMO s’est développé dans le monde du travail. Certains employés veulent participer à toutes les réunions tout en se tenant informé de tout. Car, selon cette logique, rater une information pourrait être synonyme de réprimande ou, pire, de licenciement (et donc d’une certaine forme d’exclusion sociale). Que cela soit dans le domaine des réseaux sociaux, de la publicité ou dans le secteur du travail, la peur de rater quelque chose engendre inévitablement de l’anxiété. Et pour répondre à cette anxiété provoquée par le syndrome de FOMO, une nouvelle tendance a fait son apparition : JOMO (Joy of missing out). Comme son nom l’indique, il s’agit d’accepter le fait de rater quelque chose et d’en retirer une certaine satisfaction. Dans tous les cas, en ce qui concerne les réseaux sociaux, il est sans doute préférable de rater certaines ”informations” pour se reconcentrer sur soi. Par ailleurs, notre monde personnel ne s’arrêtera pas de tourner si l’on désinstalle un réseau social, bien au contraire.