Si avec l’IA et les deepfakes, on craint bien évidemment la propagation de fake news, l’utilisation d’IA a également un impact sur la confiance des gens dans l’information. Une étude de l’Université de Cork a mis en avant une réalité sur l’influence des images générées par IA et des deepfakes sur la population. En effet, si l’on craignait surtout un excès de crédulité face à des images fausses, la sensibilisation de la population a l’existence de celles-ci a au contraire l’effet inverse : le scepticisme bien compréhensible des gens les amène également à mettre en doute des informations parfaitement véridiques. En d’autres termes : les gens ne croient plus en rien. C’est ce qui ressort d’une étude analysant 1200 tweets sur l’invasion russe en Ukraine, comme l’explique le site anglophone Fast Company. « À bien des égards, les deepfakes sont une arme à double tranchant » explique ainsi John Twomey, un des chercheurs qui a participé à l’étude. « Cela va également accroître notre méfiance à l’égard des médias réels. » « C’est ce que nous avons constaté quand les gens parlent de “deepfakes” à tout bout de champ comme si c’était un mot à la mode » explique-t-il encore. Des acteurs n’hésitent ainsi pas à faire passer du contenu réel pour des deepfakes. Cela pourrait représenter un réel danger pour la démocratie. Aussi important, en fin de compte, que l’effet inverse. Car si plus rien n’est réel, comment prendre une décision collective dans une réalité fragmentée ?