Test – Tekken 8 : un renouveau sous l’Unreal Engine 5

La série phare de Namco Bandai revient avec un épisode qui pourrait enfin mettre tous les fans d’accord.

2023 aura été marqué par la sortie des derniers Mortal Kombat et Street Fighter. Et 2024 démarre sur les chapeaux de roue pour les fans de baston avec la sortie de Tekken 8. Mais comment renouveler une formule qui marche ?

Tout d’abord, il faut, mais cela est tellement évident que l’on pourrait presque ne pas en parler, se renouveler graphiquement. Un défi que Tekken, tout comme Mortal Kombat 1 l’année passée, a décidé de relever grâce au sempiternel Unreal Engine. Mais cette fois-ci, il s’agit bel et bien de l’Unreal Engine 5 ! Un moteur dont on parle en permanence depuis des années, qui est accessible pour ainsi dire gratuitement à tout le monde, et qui commence seulement pourtant à se démontrer dans des jeux qui sortent en ce moment, car il en faut du temps, pour faire un jeu vidéo.

Et à ce niveau-là, on peut déjà saluer Tekken 8 ! Car si on complimente souvent l’Unreal Engine 5 pour son haut niveau de qualité graphique, il arrive souvent qu’il donne lieu à quelques petits défauts en termes de fluidité (grain un peu trop prononcé dans l’image, texture et niveau de profondeur un peu étrange, etc.) Mais avec Tekken 8, rien de tout cela ! Le jeu est beau, même s’il garde une esthétique « over the top » typique de Tekken qui ne plaira pas à tous les joueurs. Par rapport à un Mortal Kombat toutefois, il faut bien reconnaitre que Tekken 8 est un cran en-dessous. Les modélisations paraissent plus sommaires et surtout les environnements manquent parfois un peu de détails.

On retrouve le casting des précédents volets.

Pour se renouveler dans un genre très codifié, Tekken 8 introduit une nouveauté : le système de « heat ». On l’avait testé à l’époque de la bêta ouverte, et l’on avait alors une certaine critique : ces cinématiques que l’on peut déclencher une fois par tour pouvaient vraiment déséquilibrer le cours de la partie, en la transformant en un concours de « qui appuiera au meilleur moment ». Et il en était de même pour les « rage arts », déjà présents dans Tekken 7, et que l’on peut déclencher alors que l’on est tout près de la défaite pour renverser le cours de la partie.

Ou bien cela a été corrigé, ou bien nos critiques étaient trop acerbes, car avec cette version finale de Tekken 8, les dégâts causés par les « heat burst » et les « rage arts » semblent avoir bien moins d’effet que lors de cette bêta où l’on avait l’impression, parfois, d’une réelle injustice. Il en reste une mécanique sympathique qui ajoute un élément de stratégie à intégrer au combat, mais sans que ce soit celui-ci qui définisse toute la partie.

Pour les combats entre joueurs (qui représentent 90% de l’intérêt de ce genre de jeu), notre impression se maintient, et est même exacerbée : Tekken 8 est beaucoup plus jouissif que son prédécesseur (mais moins que pendant la bêta, justement parce qu’il semble avoir été équilibré), et une nette amélioration dans un genre aux principes pourtant très étriqués.

Difficile de réinventer une formule comme celle de Tekken

Maintenant, parlons un peu du reste du jeu en lui même. Tout d’abord le mode histoire. Celui-ci présente quelque chose de très présent dans la saga Tekken, et encore renforcé après 8 opus : pour les nouveaux venus de la franchise, l’histoire de Tekken 8 est tout simplement incompréhensible. Il faut dire que le conflit entre les Mishima et les Kazama est tout de même un poil tarabiscoté, et qu’on en est après 8 épisodes dans une Uchronie extrêmement bizarre qui s’est tellement éloignée du monde réel qu’il faut juste se laisser porter par le flow. À côté de ça, le mode histoire reste bien évidemment très simple puisqu’il enchaine les combats.

Une simplicité que l’on retrouve également dans les combats 1v1 en solo contre l’ordinateur. Le mode « ultra difficile » est le seul dans lequel l’ordinateur tente un minimum de se battre, au lieu de se laisser rouer de coups. C’est un défaut qui existe également dans Tekken 7, certes, mais c’est un problème qui n’a pas été réglé.

Toutefois, il existe un mode de jeu nouveau, et qui semble ajouter un petit peu de défi en jeu solo : le mode « Arcade Quest ». À première vue, il y a quelque chose de très surréaliste dans celui-ci. En démarrant le mode Arcade Quest, vous aurez l’impression d’être transporté dans le petit monde nostalgique de la Wii, car on se croirait presque dans un jeu comme Wii Sport. Vous verrez en effet évoluer votre personnage qui ressemble beaucoup à un Mii, allant d’arcades en arcades pour affronter d’autres « pseudo-Mii » à Tekken dans un scénario digne de Yu-Gi-Oh !

On se croirait sur un jeu Nintendo !

Finir ce mode « Arcade Quest », à la difficulté très inégale, vous permettra de débloquer le mode Super Ghost Battle. Un mode de jeu qui vous permet d’affronter une IA basée sur le style de combat d’un joueur bien réel (vous ou un de vos amis qui partage la même console). C’est sympa mais en soi très dispensable, à l’image du nouveau mode solo de Street Fighter 6.

Parlons ensuite des nouveaux personnages. La liste de personnages over-the-top de Tekken s’allonge encore un peu plus avec trois petits nouveaux. Azucena Milagros Ortiz Castillo est le premier personnage péruvien de Tekken et la reine du café ! Sérieusement, le café est un running-gag un poil agaçant pour ce personnage au style MMA.

Azucena : la reine péruvienne du café !

Nous avons aussi droit à un nouveau personnage français : Victor Chevalier. Un gentleman plutôt âgé mais terriblement distingué, espion des force indépendantes de l’ONU doublé par Vincent Cassel.

Enfin, potentiellement le plus intéressant des trois nouveaux personnages : Reina, un personnage au passé théoriquement mystérieux (on ne va pas vous en parler par principe, mais il n’y a pas vraiment de grand mystère, d’autant plus que tous les médias qui parlent de Tekken 8 n’ont pas hésité à révéler la nature de son identité réelle, et si vous ne commencez pas par le mode histoire, le jeu vous spoilera peut-être également).

Enfin, notre critique ne serait pas complète sans parler de la bande-son et de la finition. Pour cette première, elle est très correcte. La musique de l’écran d’accueil est toutefois dans un décalage assez comique avec le ton général de Tekken, mais pour le reste, tout est très bon.

Et en termes de finition, nous n’avons été confrontés à aucun bug. Néanmoins, comme nous n’avons pas encore pu faire l’expérience des serveurs tels qu’ils seront peuplés lors du lancement, nous pouvons nous attendre à ce qu’il y ait quelques lenteurs dans le matchmaking, d’autant plus que c’est quelque chose qu’on avait pu FORTEMENT reprocher lors de la bêta ouverte : il fallait alors parfois de longues minutes avant de trouver un adversaire, et ce alors même qu’il y avait beaucoup de monde sur les serveurs.

Conclusion

Tekken 8 surfe sur le succès de son ainé tout en apportant quelques petits nouveautés. On est là sur un opus dans la parfaite lignée des précédents opus de la franchise, et qui fera plaisir autant aux fans de la première heure qu’aux nouveaux venus, même si ceux-ci auront probablement du mal à rentrer dans le mode histoire qui donne l’impression de commencer une série à la huitième saison. Tekken 8 vaut le détour pour son nouveau moteur graphique qui le rend beaucoup plus joli que son prédécesseur, ses 3 personnages inédits et ses nouvelles attaques très spectaculaires qui permettent de renverser l’issue des combats. Globalement, cet épisode fédère. On lui reprochera toutefois un mode solo pas très intéressant, quelques nouveaux modes de jeu assez plats et un scénario surtout absolument impossible à suivre si vous n’êtes pas un fan absolu de la saga.

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Tekken 8

Gameplay 8.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 8.0/10
7.8

On aime :

Les « Heat Bursts » qui semblent plus équilibrés que lors de la bêta

Un joli upgrade graphique

La personnalité des personnages se ressent beaucoup

Des nouveaux personnages plutôt sympas

Un épisode globalement solide

On aime moins :

Un mode histoire difficile d’accès pour de nouveaux joueurs

L’IA est une passoire

De nouveaux modes de jeu peu intéressants