Ce 18 janvier, Microsoft dévoilait son nouveau line-up de jeux pour l’année 2024. Et après une année 2023 assez riche, 2024 s’annonce assez léger… C’était pourtant l’une des promesses du grand patron des studios Xbox : le rachat massif de studios permettra, à terme, de proposer de nouvelles exclusivités à un rythme beaucoup plus rapide. Un par trimestre, si pas plus. En 2023, Microsoft était parvenu à proposer plusieurs grosses exclusivités avec l’excellent Hi-Fi Rush, un reboot de Forza Motorsport, le très attendu Starfield et le très décevant Redfall. A ces quelques titres s’étaient ajoutés de nombreux DLC et portages de jeux comme Age of Empires IV, qui était pour la première fois disponible sur console, ou le légendaire Goldeneye 007. Certes, le line-up 2023 de Xbox n’a pas fait l’unanimité, mais il faut avouer que face à Sony, qui a commercialisé une seule exclu first-party vraiment marquante (Spider-Man 2) au cours de l’année, Microsoft a tout de même mis les bouchées doubles. 2024 s’annonçait sous les meilleurs auspices avec l’arrivée de jeux comme Fable, Perfect Dark ou Hellblade 2. En début d’année, Microsoft a coupé court aux rumeurs et annoncé les titres qui seraient présentés lors de l’événement. Et cette année, pas de grosse licence au programme. Gears, Halo, Forza et Fable sont rangés au placard. Microsoft mise sur de nouvelles IP et quelque part ça a quelque chose de rafraichissant. L’ennui, c’est que déjà, sur les quatre jeux présentés, un ne sortira pas sur Xbox. ARA: History Untold, un jeu de stratégie qui s’inspire assez ouvertement de Civilization, ne sortira que sur PC. Le jeu s’annonce certes prometteur, et plein de bonnes intentions, mais cible également un public de niche. Les joueurs Xbox devront donc se contenter de trois titres majeurs – contre quatre en 2023. Le premier n’est autre que le très attendu Hellblade 2, un jeu narratif développé par le studio Ninja Theory, qui a beaucoup fait parler de lui pour sa réalisation splendide. Visuellement, le titre nous en met plein les yeux avec un photoréalisme saisissant. Mais attention à ne pas faire grimper la hype trop haut… Microsoft a déjà calmé les ardeurs de certains joueurs en annonçant que le titre ne serait disponible qu’en digital – pas de sortie physique donc. Rappelons-le, si le premier volet était une bonne surprise, c’était également un petit jeu indépendant. Sa suite nous en mettra peut-être plein les yeux mais il ne faut pas s’attendre pour autant à un jeu triple-A. Ninja Theory donne déjà le ton : le jeu aura une longévité comparable à celle du premier volet. Soit entre 6 et 8 heures. Quant aux vidéos de gameplay dévoilées, il faut bien avouer que cela a tout de même de quoi nous faire très peur. Car clairement le premier volet était un walking simulator déguisé, dans lequel venaient se glisser quelques séquences de combat pas franchement réussies. Et jusqu’à aujourd’hui, Hellblade 2 n’a pas vraiment montré un visage très différent. L’autre gros jeu de l’année devrait être “Indiana Jones et le grand cercle”, une production du studio suédois MachineGames, responsable notamment des derniers épisodes de la franchise Wolfenstein. Assez étrangement, le studio a opté pour une vue à la première personne, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre puisque ce que de nombreux joueurs Xbox attendent, ce sont de gros jeux d’aventure comme on en trouve aussi sur PlayStation (God of War et Last of Us pour ne citer qu’eux). Indiana Jones sera un FPS dans lequel se mêleront séquence de shoot, d’infiltration et résolutions d’énigmes. Visuellement, le jeu a l’air costaud. Xbox a signé un joli chèque pour qu’Harrisson Ford reprenne le rôle (virtuel) – mais pas pour son doublage. La présentation n’a toutefois pas totalement convaincu tous les joueurs, la faute à des choix un peu douteux au niveau du casting, du titre du jeu, du gameplay et des séquences dévoilées. Et puis bien sûr il y avait le nouveau jeu d’Obsidian, le prestigieux studio à qui l’on doit Fallout: New Vegas, l’excellent Grounded ou le génial Pentiment. Prenant place dans l’univers de Pillars of Eternity, l’une de ses franchises cultes, Avowed est un RPG se jouant entièrement à la première personne qui se rapproche d’un Elder Scrolls ou d’un Outer Worlds. L’univers très coloré du jeu, son design atypique, lui permettent de se démarquer des autres productions. Les séquences de gameplay montrées n’ont toutefois pas fait l’unanimité elles non plus : visuellement, le jeu a certes évolué dans le bon sens depuis sa dernière présentation, mais c’est surtout au niveau des combats et du feeling des armes que cela semble poser problème aux gamers. Alors oui, Avowed pourrait bien être une excellente surprise. Personne ne s’attendait à ce que Grounded devienne un si bon jeu à sa sortie. Obsidian a de l’expérience et est capable de livrer de solides jeux. Mais le risque est qu’Avowed souffre aussi du symptôme “Outer Worlds”, un RPG galactique réussi mais qui souffrait également de nombreux petits défauts. Quelle que soit le titre du line-up qu’on regarde, difficile d’y trouver le jeu triple-A qu’on attendait pour cette année. On ne demande toutefois qu’à être – très agréablement – surpris.