Une étude de l’Université de Colombia, à New York, semble donner raison à l’UNESCO qui préconisait de bannir les nouvelles technologies du cadre scolaire. Du moins, en partie… C’est une étude qui s’est penchée sur 49 élèves âgés entre 10 et 12 ans (âge considéré, selon les chercheurs du Teachers Collegue de l’Université de Colombia, comme une période charnière pour l’apprentissage de la lecture). La méthodologie est simple : les élèves lisent des textes éducatifs sur papier ou support électronique. Ils sont pendant ce temps couverts d’électrodes qui mesurent l’activité cérébrale au moment de la lecture. On leur pose ensuite des questions afin d’évaluer la compréhension. Les résultats sont assez clairs : il existe une nette différence dans la réactivité du cerveau en fonction du support utilisé. Ainsi, la lecture de texte sur support papier semble avoir permis un « codage sémantique » nettement plus important que celle sur support électronique. Le « codage sémantique », c’est tout simplement la capacité pour le cerveau d’associer le signifiant (le mot tel qu’écrit sur la page) et le signifié (le sens du mot). Pour le dire plus clairement, les élèves étudiés comprennent beaucoup mieux le texte quand celui-ci est écrit sur papier. Voilà qui semble confirmer l’idée soutenue par des organismes tels que l’UNESCO selon laquelle il faudrait bannir les nouvelles technologies des salles de classe. Un argument qui est aussi souvent avancé pour cela étant le harcèlement scolaire. Toutefois, il faut beaucoup nuancer ce que dit cette étude. En effet, celle-ci se contente de fournir une indication sur l’impact de la lecture sur un écran. Mais la lecture n’est pas le seul vecteur d’apprentissage. Les formats audios, vidéos, par image ou encore l’utilisation du jeu vidéo dans un cadre pédagogique n’ont pas été analysés par cette étude, et pourraient bien avoir des avantages (d’autant plus que dans le cadre du jeu, il permet d’apprendre en s’amusant, important vecteur pédagogique). Une conclusion qui apparaît donc comme beaucoup moins radicale et absolue que ce qu’il pourrait paraître au premier abord. Une fois de plus, il convient de faire preuve de nuance quand il s’agit de tirer des conclusions d’études. D’autant plus que l’échantillon de 49 élèves reste relativement limité. Mais si celles-ci s’avère effectivement exactes, alors il est probablement important de trouver un juste milieu entre l’adoption des nouvelles technologies et l’utilisation de supports plus traditionnels, particulièrement utiles afin de mieux maîtriser l’usage de la lecture…