Test – War Hospital : gérer un hôpital de campagne et faire des choix… pas si difficiles que prévu

Vous cherchez un jeu de gestion de ressources et de personnel avec des choix cornéliens ? Ce n’est pas War Hospital qu’il vous faut.

Au cœur de la Première Guerre Mondiale, vous incarnez le major Henry Wells, médecin de guerre britannique à la retraite, qui après le décès de son fils au front, va reprendre du service pour diriger un hôpital de campagne, au plus près des lignes de front. Il va falloir traiter et soigner les blessés de la guerre, avec peu de moyens humains et financiers. Il faudra faire des choix afin d’assurer la survie d’un maximum de soldats pour soutenir l’effort de guerre et, malheureusement, on ne pourra pas sauver tout le monde. Nous avons affaire ici à un jeu de gestion, mêlant stratégie, survie économique et quelques éléments de jeu de rôle, avec des évènements qui viennent ponctuer le quotidien pas du tout paisible de l’hôpital.

Notre objectif pour chaque chapitre, c’est de survivre. C’est à dire, avoir assez de ressources (bandages, médicaments, nourriture, alcool, etc.) et de personnel pour soigner assez de soldats pour défendre les tranchées et maintenir le moral des troupes. Tout cela renvoyant assez de soldats à l’état major pour recevoir des autorisations de constructions et pouvoir recruter plus de médecins, infirmières, ingénieurs et brancardiers.

War Hospital se veut complexe moralement. Tout l’enjeu de gérer un hôpital de guerre réside dans l’impossibilité de sauver tout le monde et de devoir faire des choix difficiles. Mais ici, la mayonnaise ne prend pas.

On voit bien la pression théorique que subit le personnel de l’hôpital et le major Wells, mais elle ne nous impacte pas du tout. La mort des soldats, faute de soins, fait baisser un peu le moral, mais il est facile de le faire remonter. Tant que le nombre de soignés est plus important que celui des décès, il n’y a pas vraiment de conséquences. Le jeu tente tant bien que mal d’humaniser les patients. Certains soldats ont des enfants, d’autres sont mariés, parfois ils sont appréciés de leurs camarades, d’autres fois beaucoup moins. Mais toutes ces informations sont notées dans un dossier qu’il n’est pas du tout nécessaire d’ouvrir. Toutes les informations importantes à la gestion de l’hôpital sont notées sur une petite carte : l’état du patient (bon, stable, critique ou terminal), le temps et la difficulté de l’opération, et surtout l’impact de l’opération sur la fatigue des médecins.

Des soldats à soigner… traités comme des dossiers et non des êtres humains

La fatigue du personnel. L’information la plus importante, car si une infirmière, un ingénieur ou un brancardier est trop épuisé, il ne peut plus travailler… Et sans personnel, les patients finissent par s’empiler, tels des dossiers en retard, et on se laisse vite déborder. Vous voyez le problème ? Il manque une connexion émotionnelle au personnel et aux patients. On finit donc par les gérer uniquement sur la base de leurs statistiques notées sur leur carte, ce qui prive le jeu de la complexité morale qu’il souhaite clairement dépeindre.

Seul point positif en ce sens, les patients dit “VIP”. Il peut y avoir de nombreux profils différents : fils d’un haut gradé que son père veut voir déchargé de ses fonctions pour qu’il rentre vivant, héro de guerre dont le retour au front boosterait le moral des troupes, duo de frères brancardiers qui rejoindront votre hôpital si vous les sauvez. Ces dossiers particuliers demandent plus de réflexion et touchent enfin à cette corde sensible que l’on perd sur le reste du jeu.

Renvoyer les soldats au front, au QG ou les démobiliser ? Telle est la question

Niveau gameplay, on alterne entre les différentes fenêtres de gestion du poste de secours, de la salles d’opération, de centre de rééducation, du cimetière, de la gare et des autres lieux de la ville. C’est assez rapidement répétitif, et visuellement lassant. Surtout que certains choix au niveau de l’interface utilisateur rendent son utilisation laborieuse. Par exemple, dans la fenêtre d’affectation du personnel, il n’est pas possible de voir le niveau de fatigue des employés, du moins pas avant qu’ils soient déjà épuisés. Si l’on souhaite affiner sa gestion des effectifs, il faut donc faire des aller-retours entre la fenêtre d’information sur le personnel et celle d’affectation, ce qui devient vite pénible.

Ici, aucun indicateur sur la fatigue des employés avant qu’il ne le soient trop.

En revanche, de nombreux évènements viennent ponctuer la boucle de gameplay de la gestion de l’hôpital. Train qui déraille et qui empêche donc l’approvisionnement en matière premières durant toute sa réparation, brancardiers qui souhaitent se rendre aux funérailles d’un ami, et bien d’autres, si War Hospital peut avoir tendance à être répétitif, il sait cependant nous garder investis. C’est en partie grâce à un arbre d’améliorations et de progression satisfaisant et une difficulté bien dosée, ni trop facile, ni trop dure.

Une jolie ville… si on oublie la guerre et la pluie évidement

L’ambiance générale assez grise et morose, associée à une musique et ambiance sonore relativement discrète mais efficace, donne tout de même du charme au jeu. Le doublage anglais des personnages principaux est également une addition agréable pour l’immersion dans le jeu et l’attachement aux personnages. Pour un jeu à 29,99€ (déjà en promo sur Steam à 26,99€ à la publication de cet article), War Hospital est un jeu sympathique mais un peu cher au vu de ce qu’il propose.

Conclusion

Dans l’ensemble, War Hospital est un jeu de gestion correct, mais pas transcendant. Le gameplay fonctionne bien (malgré son côté répétitif) et nous garde investis assez longtemps pour avancer dans les chapitres. De nombreux événements viennent ponctuer la boucle de gameplay, l’arbre d’améliorations et de progression est très satisfaisant, et le jeu n’est pas trop facile. Cependant, la complexité morale que le jeu souhaite dépeindre et qui vient avec la direction d’un hôpital de guerre, n’est pas présente. Les patients deviennent des dossiers à traiter et l’attachement émotionnel aux soldats et au personnel manque cruellement. 

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War Hospital

Gameplay 5.5/10
Contenu 6.5/10
Graphismes 6.5/10
Bande son 7.0/10
Finition 6.0/10
6.3

On aime :

Des événements intéressants qui ponctuent le gameplay

Un arbre d'améliorations et de progression satisfaisant

L'ambiance sonore et visuelle

Une volonté d'hommage au personnel médical en temps de guerre

On aime moins :

Pas d'attachement aux soldats et au personnel

Une boucle de gameplay répétitive

Une interface pas optimale

Les graphismes des cinématiques en jeu