Entre pêche en plongée, gestion de restaurant, et mini-jeux en veux-tu en voilà, le jeu du studio Mintrocket propose un gameplay très diversifié et complet. Ajoutez un second degré un peu décalé et du pixel art bien léché, et voilà ! Une recette bien pensée à se mettre sous la dent. Si le jeu que nous avons testé pour vous, ne fait pas partie des nouveautés de ce début d’année, (il est sorti en juin 2023), il est revenu sur le devant de la scène récemment en dépassant la barre de 3 millions d’exemplaires vendus dans le monde. Ne vous laissez pas trompez par le pixel art et sa nomination de “Meilleur jeu indépendant” aux Game Awards, Dave The Diver est développé par le studio Mintrocket, une filiale du géant coréen Nexon, propriétaire de MapleStory and Dungeon & Fighter. On voit mal comment un projet soutenu par une entreprise à plus de 1,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2021 pourrait être considéré comme “indépendant”. Dans ce jeu, on incarne Dave, un pêcheur plongeur (jusque là, ça colle au titre), dont le vieil ami, Cobra, qui a toujours plus d’un tour dans son sac, lui demande d’écourter ses vacances pour venir l’aider à lancer son nouveau restaurant de sushis. Au fourneaux, Bancho, un chef taciturne et bourru, mais possédant un talent fou, concocte à la tombée de la nuit des plats savoureux avec la pêche de la journée de Dave. En dehors de faire tourner le restaurant, Dave va rencontrer de nombreux personnages, avec leurs histoires propres et quêtes à suivre. Tous plus clichés les uns que les autres, mais ça marche. Entre les cinématiques stylisées et exagérées, rappelant un peu Ace Attorney, et des dialogues remplis de second degré, le jeu se moque de Dave, de ses amis, et d’à peu près tout le monde dans cet univers. Bansho maitrise l’art du sushi Le gameplay s’articule autour de ces deux temps : plongée et pêche en journée, gestion d’un restaurant de sushi au soir. Il peut paraître simple de premier abord, mais Dave The Diver est extrêmement riche. On passe de la gestion de son oxygène sous l’eau, de son inventaire, de son équipement et des batailles avec des créatures sous-marines, à la gestion du personnel, du stock, des améliorations des recettes et de la décoration au restaurant. Chaque environnement apporte son lot de mini-jeux, parfois amusants, vite redondants, mais quasi tous évitables, ouf. Visuellement, le mix entre pixel art et 3D rend le jeu très nostalgique, avec une touche de modernité bienvenue. C’est parti pour le rush de 21h ! Pour ceux qui aime les jeux avec une routine, c’est pour vous ! Pas de panique pour les autres, il y a constamment des évènements, des quêtes et des morceaux d’histoire qui viennent ponctuer cette routine (donc on ne s’ennuie pas trop vite). On navigue dans cet univers via un téléphone portable avec de multiples applications : un équivalent d’Instagram, “Cooksta”, pour ramener des clients; un système de cartes à collectionner pour chaque poisson de la baie, comme des Pokémons; des succès journaliers pour aider les activistes écologistes du coin, et bien d’autres fonctionnalités. Dave s’inventera même archéologue des profondeurs, en explorant les vestiges d’un ancien peuple marin qui, d’après la légende, aurait vécu dans les tréfonds de la baie il y a bien longtemps… Mais que leur est-il arrivé ? Et ont-ils réellement disparu ? Oh, la jolie mosaïque ! Petit bémol pour la musique. Si certaines sont agréables de prime abord, elles deviennent (très) vite redondantes et finissent par agacer. Tout particulièrement le thème du bateau de Cobra, qui fait penser à une musique d’ascenseur et devient rapidement insupportable. Un bon trigger warning, également, pour les amis des animaux : la pêche au harpon peut être assez dérangeante. Les poissons se débattent et des nuages de sang viennent colorer la mer à chaque touche. Les sushis végétariens ne sont pas vraiment au programme, et Dave abat requins, murènes, méduses, poissons-clown et calamars sans aucune gêne. Il pille algues, coquillages, coraux, épaves et temples mystérieux du peuple des profondeurs. Pour le respect des fonds marins, on reviendra. Par ici, petit petit ! Heureusement, la mécanique du jeu vient alléger notre conscience quelque peu : nous sommes dans le Trou Bleu, un lagon magique où chaque jour la faune, la flore et même l’environnement tout entier, changent et se réinitialisent. En plus, Dave se bat contre les méchants pécheurs industriels, donc pas d’états d’âme à avoir : nous sommes du côté des gentils ! Enfin… si on oublie que Cobra semble tremper dans des affaires louches et que Bancho refuse de parler de son passé… D’après le site How Long to Beat de IGN, qui ressence le temps nécessaire pour terminer un jeu, la quête principale de Dave The Diver dure un peu plus de 23 heures. Les plus complétistes mettront jusqu’à 46 heures pour tout finir. On est donc sur un jeu de moyenne haleine, pour un prix très honnête de 19,99€, parfait pour ceux qui ne souhaitent pas passer des mois devant leur PC, mais qui s’attendent tout de même à une durée de vie correcte. Conclusion Avec un gameplay très diversifié et complet, Dave The Diver du studio Mintrocket propose une expérience de jeu extrêmement riche. On adore le côté relaxant de la routine, entre pêche en journée et gestion de restaurant de sushi le soir. Tout cela contrebalancé par des évènements et des quêtes qui apportent constamment de la nouveauté. Attention, cependant, ce jeu n’est pas l’ami des animaux, et Dave va pêcher au harpon et piller sans vergogne le Trou Bleu, un lagon où toute la faune et la flore réapparait magiquement chaque nuit. Mais l’humour décalé et le visuel nostalgique et moderne, alliant pixel art et 3D, viennent atténuer l’impact des actions du plongeur. Dave The Diver est un très bon jeu, avec un concept original et un gameplay prenant. Il a même développé récemment un contenu additionnel en collaboration avec Dredge, un autre jeu de pêche qu’on aime beaucoup.