La vengeance est un plat qui se mange froid. Et Mizu, personnage principal du bijou d’animation de Netflix, Blue Eye Samurai, semble préférer la sienne glacée. Arrivée début novembre sur Netflix, la série d’animation Blue Eye Samurai fait l’unanimité parmi la critique. Attention, animation ne signifie pas adapté pour les enfants : cette série est très violente et réservée à un public adulte. “Nous voulons que les gens plongent la tête la première dedans, qu’ils soient captivés par l’histoire et la prouesse artistique et qu’ils oublient qu’ils regardent une série d’animation“, a déclaré Michael Green (Logan, Blade Runner 2049), co-créateur de la série, pour TUDUM, le média de Netflix. “Nous aimerions que cela s’adresse à tous les publics : si vous aimez The Witcher, l’animation, Game of Thrones, The Crown, les drames historiques, Shakespeare in Love, ou les films de Tarantino, il y a quelque chose pour vous dans Blue Eye Samurai“. A l’époque Edo (XVIIe siècle), les frontières du Japon sont fermées au monde extérieur, et il est interdit aux étrangers de poser le pieds sur le territoire nippon. Voir un visage autre que japonais est donc presque impossible, sauf dans de rares cas de commerce illégal. L’histoire de la série suit Mizu, jeune femme métisse aux yeux bleus, contrainte de cacher son genre et son origine pour assouvir son désir de vengeance : tuer les quatre hommes blancs présents au Japon lors de sa naissance, et ainsi laver le déshonneur de son existence. En chemin, elle fera la rencontre de Ringo, un cuisinier plein de rêves, Taigen, un samouraï arrogant et Akemi, une princesse en quête de liberté. La place des femmes à l’époque a une place centrale dans l’intrigue, et est explorée sous deux angles opposés. D’un côté Mizu, qui cache qu’elle est une femme pour pouvoir survivre, devenir samouraï et accomplir son objectif. De l’autre, Akemi, forcée d’épouser un homme choisi par son père, et privée de tout libre arbitre. L’écriture de tous les personnages est très fine et chacun évolue au cours de la série, de manière logique et réaliste. Rien n’arrêtera Mizu dans sa quête de vengeance A travers le présent et le passé de Mizu et de ses compagnons, que l’on découvre au fil des épisodes, nous explorons le Japon de l’ère des samouraïs, dans une série d’animation réalisée avec brio. “C’est une histoire de vengeance de la période Edo – Kill Bill rencontre Yentl” déclare Amber Noizumi, co-créatrice de la série. Elle a puisé dans son propre vécu pour écrire le personnage de Mizu : Noizumi est américano-japonaise. La série est aussi, à l’image de son héroïne, un mélange de cultures. Entre l’Amérique, le Japon, mais aussi la France, car Blue Spirit, le studio en charge de l’incroyable animation de la série est franco-canadien. Des heures et des heures de recherches et de documentation ont été nécessaires pour que les vêtements, l’architecture, les mouvements, les rites sacrés, les techniques de combats, et toutes les spécificités du Japon du XVIIe siècle soient fidèlement reproduites. Blue Eye Samurai est une véritable bouffée d’air frais dans le paysage de l’animation, et marque une évolution nette des techniques d’animation numérique, en mélangeant 2D et 3D, dans la lignée de Spider-Man : Into the Spider-Verse (2018), et ses suites, ou du Chat Potté 2. Même des grands noms du jeu vidéo, comme Hideo Kojima (Metal Gear Solid, Death Stranding) ont salué la qualité de l’animation et de l’écriture de la série. Just finished watching all 8 episodes of BLUE EYE SAMURAI! Well, everything is wonderful! Everything is all beautiful! Without a doubt, the best anime of the year! It is a visual work that transcends the common sense of animation!The new generation of CG-based animation reached… pic.twitter.com/pQT9eEIkdh— HIDEO_KOJIMA (@HIDEO_KOJIMA_EN) November 23, 2023 Si vous voulez vous faire votre propre avis, mais que vous n’avez pas Netflix, aucun souci ! Le premier épisode entier de la série est accessible directement sur YouTube, avec l’aimable autorisation de la plateforme, bien entendu. Pour tous les fans de Mizu et de sa quête de vengeance, une saison 2 est déjà prévue pour 2025, et un spin-off sur Ringo, son apprenti rêveur, serait également en réflexion. Les créateurs ont annoncé avoir pensé la série en quatre saisons, reste à voir si Netflix valide la suite et si le succès reste au rendez-vous.