Des chercheurs suédois ont mis au point un sol bioélectronique qui permet de booster la pousse des plantes en culture hors-sol. Une nouvelle avancée vers l’agriculture du futur ? Si vous vous intéressez un peu à l’agriculture de demain, vous connaissez peut-être déjà l’hydroponie. Vous savez, ce type de culture où les plantes ne poussent pas dans le sol, mais sur des structures élaborées dans un substrat neutre (comme le sable, les billes d’argile ou la laine de roche). Si l’image de ces rangées de verdure, dans des serres où tout est contrôlé (lumière, humidité, température, apport en nutriments) peut rappeler une dystopie de science fiction, la technique est loin d’être nouvelle, et remonte au jardins suspendus de Babylone. Ce qui est nouveau en revanche, c’est le “sol bioélectronique” développé par des chercheurs de l’université de Linköping en Suède. Comment ça marche ? En stimulant électriquement les racines des plantes et leur environnement à faible tension (0,5 V environ). L’eSoil est composé de substances organique et d’un polymère conducteur, le PEDOT, ou poly(3,4-éthylènedioxythiophène) pour les plus scientifiques. Son composant principal est la cellulose, un biopolymère bien connu, car il compose le bois, le papier, ou les textiles naturels (chanvre, lin, coton). Electrocuter des plantes peut paraitre étrange et contre productif, mais sur leur 15 jours d’étude sur une production d’orge, les chercheurs suédois ont observé une augmentation évidente de 50% en moyenne de la croissance des plantes. Il semblerait que la stimulation électrique a permis à l’orge de mieux traiter les nutriments à sa disposition, l’azote principalement. Quels avantages ? Cette étude ouvre de nombreuses possibilités à l’amélioration du rendement des cultures de manière durable. En effet, l’hydroponie est souvent citée comme une alternative à notre agriculture traditionnelle. Son utilisation est particulièrement appréciée dans les villes, afin de rapprocher la production des consommateurs et ainsi réduire la distance de transport, tout en végétalisant les espaces urbains. Pour les chercheurs de Linköping, “les régions où les terres arables sont limitées, où la qualité du sol est médiocre et où les conditions environnementales sont difficiles peuvent bénéficier de la production alimentaire hydroponique.” Des problèmes de plus en plus présents dans nos sociétés avec le réchauffement climatique. Reste a savoir si une tomate ayant poussé par stimulation électrique a le même goût et les mêmes nutriments qu’une ayant poussé dans un champ ou dans votre potager.