Il existe des modes dans l’industrie du numérique. Une d’entre elles semble particulièrement courante chez les plateformes de streaming : l’ajout d’un « plus » dans leur nom. Mais pourquoi ? D’un point de vue de pur marketing, l’idée de l’ajout d’un « + » après le nom est assez facile à expliquer. Pour des entreprises comme Disney ou Apple, il s’agit de renvoyer un message assez évident : celui d’un extra, d’un bonus que l’on obtient en payant, par rapport à ce que l’on pourrait obtenir gratuitement ou par d’autres moyens. Logique, donc, mais cela n’explique pas la déferlantes de plateformes qui semblent toutes se copier, jusqu’à NASA+, le service de streaming de la NASA qui propose du contenu éducatif sur l’espace. Comme l’explique le New York Times dans un article consacré à la question, l’origine de cette pratique pourrait bien être française, avec la chaîne Canal+, qui est probablement le premier service du genre à utiliser le fameux +. On est certes encore bien loin des services de VOD, mais il y a déjà une certaine similarité avec les services que l’on connaît pour le moment, d’autant plus que la chaîne française finira elle aussi par se doter de son propre service de streaming à la demande. Du côté du pur Streaming, il faut plutôt chercher du côté de Hulu, qui de 2010 à 2015, utilisait le nom Hulu Plus. Paradoxalement, celle-ci s’est depuis débarrassée du « + » et est désormais dans la minorité des services de streaming qui ne suivent pas cette tendance. Viennent ensuite Disney+ et Apple TV+ qui apparaissent à quelques jours d’intervalle, en novembre 2019, alors qu’Hulu s’est déjà débarrassé de son « + » depuis plusieurs années. Disney+ est probablement néanmoins la première des deux à avoir utilisé le nom, puisque celui-ci est présenté dès 2018. Il ne faut pas non plus oublier les liens qui existent entre les deux entreprises (Steve Jobs a pour rappel fondé Pixar et été un des actionnaires majoritaires de Disney pendant des années), qui pourraient peut-être expliquer une certaine porosité des idées. À ce stade, le « + » apparaît surtout comme une mode du marketing. Une tendance que les médias comparent d’ailleurs beaucoup aux conventions de nommage qu’Apple a lancé, tels que le « i ». Car si l’on se souvient surtout des iPhones, iPad ou d’iTunes, la marque à la pomme n’a pas été la seule à donner dans le « i » minuscule. Il existait par exemple un « iGoogle », désormais défunt… Il n’y a pas de consensus sur le fait que ce « + » soit positif ou négatif. Du côté du New York Times, on voit cette mode comme plutôt paresseuse, et comme quelque chose qui empêche les services de streaming de se différencier. D’un autre côté, le site anglophone Fast Company pense au contraire que le + est un moyen pratique de signaler le genre de contenu auquel s’attendre.