Nous sommes en ce moment en plein milieu d’un cycle solaire dont le pic devrait être atteint en 2025, voire en 2024. Mais que risquent vos appareils en cas de tempête solaire exceptionnelle ? Vous ne vous en êtes probablement pas rendu compte, mais vous avez déjà subi quelques tempêtes solaires ces dernières années. En effet, nous nous rapprochons dangereusement du pic d’activité de notre astre, dans un cycle qui dure environ 11 ans. Mais si nous en avons déjà subi les effets, pourquoi en parler ? Eh bien tout est une question d’envergure. En effet, si une éruption solaire comme celles que vous traversez régulièrement sans vous en rendre compte n’est pas très dangereuse (tout au plus peut-elle brouiller un peu votre signal GPS ou diminuer temporairement la qualité de votre connexion Internet), ce qui est le plus à craindre, c’est une éruption solaire exceptionnelle et directement dirigée vers la Terre. Un phénomène rarissime mais qui s’est tout de même produit pour la dernière fois en 1859. Et les effets sur la faible technologie de l’époque laissent présager le pire. Quelle technologie ? Le télégraphe, pardi ! Ce qui était alors la seule technologie (ou presque) à fonctionner à l’électricité a été fortement impacté par la tempête solaire : certains télégraphistes ont été électrocutés en essayant de faire leur métier, tandis que d’autres postes furent victimes d’incendies. On raconte même que certains opérateurs sont parvenus à envoyer des messages avec un réseau débranché. On peut donc comprendre que l’on soit particulièrement inquiet si un tel événement venait à se produire dans notre société hyperconnectée. Il y a quelques jours seulement, la coupure de réseau d’une bonne partie de l’Australie pendant plusieurs heures, avait paralysé la société du pays. Alors imaginer un tel événement à l’échelle mondiale et avec des dommages irréversibles aux infrastructures a de quoi effrayer. La première source d’inquiétude est au niveau des satellites, car ceux-ci sont situés hors de la protection de l’atmosphère, et seraient donc les premiers impactés par une tempête solaire de cette envergure, ce qui pourrait par exemple perturber très fortement le trafic aérien, voire provoquer des accidents. Sur Terre, on ne serait pas à l’abris de coupures de courant généralisées : en 1989, une éruption solaire a par exemple causé une panne généralisée à presque toute la province du Québec. Un réseau trop endommagé pourrait par ailleurs être long à réparer, maintenant ainsi la panne pendant plusieurs jours, et la société sans internet, électricité ou GPS. Néanmoins, relativisons les risques. Premièrement, il faut le répéter, mais le risque d’une éruption solaire d’une telle ampleur est très faible. L’être humain a néanmoins tendance à avoir un biais de négativité qui tend à lui faire surestimer le risque quand celui-ci a une probabilité infinitésimale de se produire. Pas de panique, donc… Ensuite, nous ne connaissons pas réellement les conséquences d’une tempête comme celle de 1859 sur notre société moderne, tout simplement car un tel événement n’a jamais eu lieu à notre époque. Si les craintes sont fondées, elles ne sont pas une fatalité, d’autant plus que les fabricants et constructeurs d’infrastructures et les compagnies aériennes tiennent compte du risque pour mieux se préparer qu’auparavant. Qui plus est, si nous nous approchons du pic, une fois celui-ci passé, nous devrions être relativement en sécurité jusque dans les années 2030. Rassurez-vous, le risque sera bientôt derrière vous !