Bien des années après les derniers jeux “Monsters” (en particulier si on ne prend en compte que les sorties occidentales), la licence Dragon Quest nous livre un nouvel épisode en revenant aux sources. Exclusif à la Switch, “Le Prince des ombres” est un opus sympathique, mais bien trop modeste. Déjà derrière le Dragon Quest Treasures sorti à la même période l’année dernière, le studio Tose Software nous fournit cette fois un Dragon Quest Monsters, un nouvel épisode de la série de spin-offs basée sur la licence historique de JRPG. Véritablement nommé “Dragon Quest Monsters 3” au Japon (un titre numéroté qui n’a pas beaucoup de sens par chez nous puisque cette série a toujours eu du mal à s’exporter), ce nouveau jeu marque donc le vrai retour des spin-offs “Monsters” depuis le début des années 2000. Une série débutée sur Game Boy et qui était, à l’époque, une réponse au succès massif de Pokémon. Les épisodes “Monsters” nous invitent généralement à partir à l’aventure en recrutant des monstres pour former une équipe. Cet épisode se déroule dans l’univers de Dragon Quest IV puisqu’on y incarne Psaro, un antagoniste de cet épisode. Nul besoin d’avoir fait l’opus en question pour comprendre l’intrigue puisque celle-ci est une histoire alternative, nous racontant la jeunesse du prince des ombres. Enfant du roi des monstres et d’une humaine, Psaro est frappé par une malédiction l’empêchant de combattre des monstres par lui-même. Notre protagoniste va alors apprendre à devenir un meneur de monstres pour pouvoir s’attaquer à son paternel. Le jeu propose beaucoup de phases d’explorations. Si son scénario prend du temps à se lancer, il nous fait tout de même vite comprendre qu’il va surtout servir de moteur à cette aventure. Si quelques personnages récurrents vont accompagner le prince, l’intrigue préfère généralement se concentrer sur son gameplay. Ce qui n’est peut-être pas plus mal quand on voit à quel point le budget du jeu semble serré. La mise en scène des cinématiques est loin d’être convaincante et le reste de la présentation laisse aussi à désirer. Ce n’est pas très beau, ni très vivant, et le jeu peine parfois à afficher un framerate stable malgré tout. L’ambiance sonore est cependant plus sympathique, mais réutilise de nombreuses musiques d’autres jeux de la série. Ce Dragon Quest Monsters se rattrape cependant par son gameplay. Le système de combat est classique, mais aussi très automatique. Très proche de Pokémon dans son concept, nous pouvons apprivoiser environ 500 créatures uniques qui possèdent différents types, sorts et capacités passives, ainsi que des résistances et faiblesses à d’autres types de monstres. Le but est de créer une équipe assez compétente pour nous permettre de monter les échelons des arènes de combat. Pour ce faire, il va falloir recruter les différentes créatures en les affrontant directement dans des zones ouvertes à explorer librement. Ces dernières sont assez grandes et proposent un système de saison qui change après plusieurs minutes de balade et qui change plusieurs paramètres. En plus des créatures trouvables qui varient selon le climat, certaines parties des zones seront explorables uniquement durant certaines saisons. L’hiver gèle les points d’eau, le printemps fait pousser des lierres sur certains murs… Si le jeu propose un gameplay au tour par tour comparable à ceux des épisodes principaux de la série, les monstres sont ici bien plus autonomes. S’il est tout de même possible de le faire, le jeu ne demande pas nécessairement de choisir quelles actions feront chaque monstre à chaque tour comme dans un Pokémon, les créatures peuvent agir par elles-mêmes de manière assez intelligente. Le titre nous propose plutôt de paramétrer plus généralement leur comportement (être agressif, servir de soutien, économiser les points de magie…). Les combats en arènes nous confrontent à d’autres meneurs de monstres. Les combats d’arène nous empêchent complètement de donner des ordres directement à notre équipe. Le titre nous encourage bien plus à la planification et à la création d’une équipe de monstres complémentaires que dans d’autres jeux du genre. Cet aspect se révèle vite très riche, en ajoutant par exemple un système de fusion de monstres qui héritent alors des capacités des créatures d’origines. Découvrir les différentes créatures et leurs compétences devient vite addictif et apporte de très nombreuses possibilités, ainsi que de la profondeur à l’expérience. Si le scénario en lui-même n’est pas très passionnant, l’aventure prend tout de même plusieurs dizaines d’heures et la durée de vie s’avère particulièrement grande si on accroche à son concept. En plus des 500 créatures, ce Dragon Quest Monsters propose aussi des combats en ligne contre d’autres joueurs, mais aussi des donjons générés aléatoirement qui rapportent différentes récompenses. Dragon Quest Monsters : Le Prince des ombres est un jeu avec une formule simple, mais efficace. Un Pokémon-like qui se révèle riche et profond si l’on est prêt à passer outre ses nombreux soucis techniques. Conclusion Cela commence à faire pas mal d’années que nous n’avons pas vu de jeu Dragon Quest Monsters par chez nous. Cette série de spin-offs de Dragon Quest s’inspire de Pokémon en utilisant les nombreuses créatures de la licence. Dragon Quest Monsters : Le Prince des ombres est un retour aux sources sympathique, mais qui n’a sans doute bénéficié que d’un budget limité. Cette aventure nous montre la jeunesse de Psaro, un antagoniste de Dragon Quest IV. Victime d’une malédiction l’empêchant de combattre, il est forcé de devenir un meneur de monstres. Le scénario est malheureusement décevant, de même que la présentation du jeu. Ce n’est pas très joli, ni très fluide, et les musiques sont largement composées de reprises d’anciens épisodes. Cependant, ce Dragon Quest Monsters est un titre qui convainc beaucoup plus par son gameplay. Véritable Pokémon-like, nous pouvons recruter 500 créatures uniques pour construire notre équipe. Si le système de combat est classique, les possibilités sont nombreuses et le jeu montre une richesse dans ses mécaniques. Il faut aussi explorer plusieurs zones ouvertes qui changent selon un système de saison. S’il est techniquement trop modeste, il propose beaucoup de contenu qui vaut le coup si on accroche à sa proposition.