L’industrie du jeu mobile est saturée de titres, mais ceux-ci n’ont pas une vie très longue… C’est en tout cas ce que prouve une étude d’Atomik Research. Quand on pense jeux vidéo, ce n’est typiquement pas aux jeux mobiles que l’on pense, mais plutôt aux titres qui sortent sur PC ou sur consoles. Pourtant, force est de constater qu’en termes financiers, le marché du jeu sur smartphones domine complètement le reste du secteur avec près de 93 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais contrairement aux jeux plus « conventionnels », ceux sur téléphones ne jouissent pas d’une espérance de vie de plus de trois ans, enfin pour la plupart… Ainsi, comme le révèle une étude réalisée par Atomik Research pour SuperScale, 80% des jeux mobiles ne survivent pas plus de trois ans. Une durée étonnamment courte qui s’explique surtout par le fait que le plus gros des revenus générés par un titre sur mobiles est réalisé sur la première année (et provient majoritairement des microtransactions in-game, face à des joueurs de plus en plus réticents à sortir le portefeuille), mais aussi par une industrie plus que saturée. Ainsi, 43% des projets de jeux ne tiennent même pas le coup jusqu’à la sortie… Une fois un jeu sorti,75% des développeurs préfèrent se concentrer sur de nouveaux titres plutôt que de maintenir un suivi et des mises à jour régulières. Seule la moitié des studios réalisent des mises à jour mensuelles, et après sept ans, seul 5% des jeux bénéficient encore d’un suivi régulier. Et un jeu qui ne se renouvelle pas ne va pas maintenir l’intérêt des joueurs sur le long terme. Cette courte longévité n’est pas pour autant sans conséquence sur les développeurs. Les taux de licenciement dans les studios de jeux mobiles sont élevés, et il en est de même pour le recours à des sous-traitants. Bien entendu, il existe quelques exceptions qui se détachent dans la masse des jeux mobiles, parfois jusqu’à développer une certaine notoriété en dehors du secteur et toucher un plus large public. C’est par exemple le cas des jeux du développeur chinois MiHoYo, dont l’exemple le plus fameux est probablement Genshin Impact. La question que se pose SuperScale est donc de savoir si ces « legacy titles », ces titres devenus de véritable classiques du jeu mobile, peuvent sauver l’industrie dans son ensemble. Partant du principe que « les bons jeux ne meurent jamais », qui est par ailleurs le titre du rapport, SuperScale part du principe qu’il est possible de monétiser un jeu sur le long terme, et que c’est en partie ce qui fait d’un jeu un bon jeu. Un constat qui ne tient cependant pas complètement compte de la question de la qualité intrinsèque du gameplay, qui est une constante difficile à intégrer.