La marque chinoise annonce un pari audacieux. Les smartphones qui embarqueront les prochaines versions de son système d’exploitation HarmonyOS, ne seront plus compatibles avec les applications Android. Forcé par les autorités américaines à prendre ses distances avec Google et Android, le géant des télécoms chinois avait pris le pari risqué de se séparer des services Google. Les acheteurs des derniers modèles de smartphones Huawei commercialisés ces trois dernières années n’avaient de ce fait plus accès à Google Maps, Gmail ou encore Youtube. Les apps Android restaient compatibles, même s’il fallait passer par une boutique tierce. Changement radical de ton en cette fin d’année 2023 avec le lancement de la dernière version d’HarmonyOS, le système d’exploitation de Huawei. Richard Yu, le PDG du groupe, annonce en effet qu’HarmonyOS ne supportera désormais plus les fichiers APK, le format d’applications Android. Concrètement, les nouveaux smartphones Huawei ne devraient donc plus permettre d’installer des applications Android, mais uniquement des applications natives au format HAP. Une mesure qui ne devrait en soi pas trop bousculer les consommateurs en Chine, où la marque reste très populaire, et qui n’utilisaient déjà pas beaucoup les services Google, comme le Play Store. En Europe et dans le reste du monde, tout cela pourrait avoir un énorme impact. Rappelons-le, le constructeur a choisi de bouder l’Europe pour son dernier porte-étendard, le Mate 60 Pro. Certains marchés, comme la Belgique, sont désormais complètement ignorés. Et il est peu probable que Huawei se risque à commercialiser des smartphones qui ne soient pas compatibles avec la plupart des services utilisés par les consommateurs européens. Faut-il s’attendre à un retrait complet des activités en Occident ou à un compromis ? La marque pourrait choisir de proposer des terminaux sous EMUI – surcouche Android utilisée jusqu’ici dans ses terminaux en Europe – sur le marché européen, mais cela a-t-il un sens si elle entend développer son propre écosystème ?