Little Goody Two Shoes est le prequel de Pocket Mirror, par AstralShift et Square Enix. Et les amateurs du genre ont de quoi se régaler avec une aventure parfaite pour la saison d’Halloween. Little Goody Two Shoes est une légende britannique qui a donné naissance à l’expression du même nom, que l’on pourrait traduire par « petite sainte nitouche ». Avec le jeu du même nom, néanmoins, on est sur une histoire beaucoup moins parfaite et lisse, pleine d’horreur, de mystère et d’ambigüité morale. Le temps passe vite… qu’allez-vous en faire ? Dans un monde qui rappelle graphiquement les bons vieux animés des années 90, on incarne Élise, une jeune fille qui ne se sent pas à sa place dans une ville obsédée par la chasse aux sorcières… Un jour, elle découvre une paire de chaussures enterrées dans son jardin, et se laisse peu à peu entraîner dans une sombre histoire de pacte avec des forces démoniaques… Little Goody Two Shoes est un JRPG sans combat, mais avec plein d’occasions pour le personnage principal de décéder : papillons tueurs, chasse aux sorcières, mort de faim, etc. La principale caractéristique de gameplay de Little Goody Two Shoes est en effet la gestion du temps. Le jour se divise en plusieurs périodes distinctes : aube, matin, après-midi, crépuscule, soir et « l’heure de la sorcière ». De l’aube au soir, vous gérez votre temps entre travail, romance et éviter d’attirer les soupçons sur votre petite personne. Le souci ? Vous ne pouvez faire qu’une seule activité par période, et vous devez tout naturellement gérer votre faim ! Il va donc falloir faire des choix pour faire progresser l’aventure. Le jeu saura vous mettre aussi mal à l’aise qu’Élise dans sa découverte À « l’heure de la sorcière », en revanche, vous explorez la forêt la plus bizarre qu’on ait jamais vue, pleine des donjons étranges poussant Élise au bord de la folie (il existe un système de santé mentale) et la menant tous les jours un peu plus à faire un pacte démoniaque… Serez vous tenté, ou préférerez vous une petite vie simple et sans prétention ? L’ambiance créée à la fois par le style graphique nostalgique et par une bande son mine de rien assez magistrale ne manquera pas de vous séduire si vous n’êtes pas réfractaires à l’animation japonaise. Il y a même quelque chose d’assez fort à créer une ambiance parfois aussi malaisante dans les donjons horrifiques avec des éléments normalement aussi familiers et réconfortants, et le contraste entre la journée, où l’on pourrait presque se croire au beau milieu d’un film des studios Ghibli, et la nuit, où l’on parcourt des labyrinthes plus malsains les uns que les autres, ne fait que renforcer cette imagerie horrifique. Les donjons vous emmènent dans des univers psychédéliques… Les personnages sont agréables, mais c’est surtout Élise qui brille par son ambigüité morale et son caractère bien particulier. Et tant mieux, car c’est ce personnage que l’on contrôle ! Little Goody Two Shoes a dix fins, et à la manière de son prédécesseur, le jeu vous encourage à les explorer toutes, et comme le jeu vous invite à faire des choix dans votre gestion du temps, vous allez passer à côté de pas mal de contenu si vous vous limitez à une seule run. Il y a donc de la rejouabilité dans l’air ! Le jeu a une touche rétro très reconnaissable… Sur le plan technique, Little Goody Two Shoes est tout ce dont on peut s’attendre face à un jeu créé sur RPG Maker. Les graphismes rétros sont certes simples (sauf tout ce qui est dessiné dans un style de vieil anime Shôjo, soit une énorme partie du jeu pleine de dessins qui fourmillent de détails) mais ils sont efficaces, et on est là sur une formule bien pensée qui fait que l’on tombe sur un jeu franchement bien fignolé (en même temps, avec RPG Maker, le contraire aurait été un peu inquiétant…) Le jeu vaut franchement son prix de 19,99€. Néanmoins, une petite remarque : si vous jouez sur ordinateur, que vous n’avez pas de manette, et que vous vous refusez à utiliser le pavé directionnel à l’ancienne, alors sachez qu’il n’est pas possible de passer du QWERTY à l’AZERTY sur ordinateur, ni de changer les commandes. Et s’il existe bien deux dispositions (WASD et le pavé directionnel), vous ne pouvez plus en changer une fois celle-ci choisie… Conclusion Si vous n’êtes pas allergique à l’animation japonaise, et plus spécifiquement au style shôjo avec ses yeux énormes et son côté girly, alors nous ne pouvons que vous conseiller Little Goody Two Shoes. Le jeu est une petite pépite qui s’accorde parfaitement avec l’ambiance d’Halloween et une bonne tasse de chocolat chaud. Le côté rétro a quelque chose de très prenant qui fait que l’on se laisse emporter par une histoire où il ne faut jamais se fier aux apparences. Un jeu qui allie à la fois horreur et « good vibes » pour un contraste des plus saisissants ! Mélange de genre, le titre est une vraie curiosité. Après, il faudra adhérer au style graphique très particulier…