Tout comme Mario, Sonic propose également une nouvelle aventure en 2D durant ce mois d’octobre. Le plombier de Nintendo s’en est sorti avec honneur, mais qu’en est-il du hérisson de Sega ? Comme souvent, la mascotte nous livre un épisode en demi-teinte. Si vous êtes familier avec la licence Sonic The Hedgehog, vous devez sans doute aussi connaître les fluctuations de qualité qui caractérisent les titres de la série depuis ses débuts en 1991. Le hérisson ne se porte pourtant pas trop mal ces dernières années grâce au sympathique Sonic Frontiers sorti en 2022, et n’oublions pas l’excellent Sonic Mania de 2017. Annoncé lors du Summer Game Fest au début du mois de juin, ce Sonic Superstars est justement le successeur de l’épisode Mania puisqu’il est un retour aux sources, un épisode 2D modernisé avec des visuels en 3D. Un titre alors prometteur, mais réalisé en collaboration entre la Sonic Team et Arzest, un studio qui a travaillé auparavant sur des titres sympathiques au mieux, et parfois plutôt décrié comme le fameux Balan Wonderworld. Reste à savoir si le studio a réussi à faire un bon successeur à Sonic Mania, ou est-ce plutôt un successeur spirituel du catastrophique Sonic 4 ? C’est compliqué. Cette nouvelle aventure se déroule à l’époque “classique”, celle des jeux des années 90. Nous retrouvons Sonic, Tails, Knuckles et Amy qui arrivent sur les Northstar Islands. Ces îles sont attaquées par le Dr. Eggman qui, comme à son habitude, transforme les animaux en robots. Le docteur n’est cependant pas seul, puisqu’il est cette fois accompagné par Fang, un antagoniste que nous n’avions plus vraiment vu depuis 1996, ainsi qu’un mystérieux nouveau personnage nommé Trip. Un épisode très léger en scénario qui nous lance dans une aventure aux multiples zones, pour une vingtaine de niveaux. Sonic Superstars se déroule donc plus ou moins comme les épisodes en 2D précédents, et nous permet de jouer les quatre personnages principaux. Le gameplay varie en fonction de notre choix. Sonic possède son Drop Dash lui permettant de prendre de la vitesse à l’atterrissage, Tails peut voler, Knuckles peut planer et grimper aux murs, tandis que Amy peut utiliser son marteau et possède un double saut. Point positif, le gameplay du jeu est assez proche des sensations des épisodes Megadrive. La vitesse et la physique du jeu paraissent similaires à celles des meilleurs jeux en 2D, et les personnages se contrôlent comme l’on pourrait s’y attendre. Cette prise en main efficace permet à la fois de réaliser des phases de plateforme demandant une certaine précision tout en offrant de bonnes sensations de vitesse lors de passages plus automatisés. Certains niveaux sont uniquement jouables avec un personnage précis, permettant de mettre ses capacités à profit. Certains passages offrent de bonnes sensations de vitesse. Le souci vient peut-être plutôt du level design qui paraît particulièrement inconstant. Certaines zones proposent des idées très sympathiques et sont agréables à parcourir, d’autres le sont beaucoup moins en nous tendant des pièges particulièrement fourbes, en particulier vers la fin de l’aventure. Ce n’est pas inhabituel pour la série, et le plaisir d’un jeu Sonic en 2D provient également de la maîtrise du gameplay et des niveaux, mais Superstars pousse certainement le curseur de la frustration un petit peu trop loin. La faute aussi à une caméra parfois trop proche de notre personnage qui rend les obstacles très difficiles à anticiper. Certains actes paraissent aussi très longs, de même que les boss qui durent souvent plusieurs minutes et qui représentent parfois de très gros pics de difficulté. Certaines zones possèdent des anneaux géants permettant de tenter notre chance dans un stage spécial, avec à la clé une émeraude du chaos. Ces dernières ne servent plus seulement à jouer les versions “super” des différents personnages, mais chacune des émeraudes nous permet d’utiliser un nouveau pouvoir inédit. Faire apparaître des éléments cachés, nous propulser dans une direction, ou encore invoquer une horde de clones de notre personnage font partie de ces nouvelles capacités aux utilisations limitées. Si c’est une nouveauté sympathique, ces pouvoirs sont malheureusement utiles dans très peu de cas de figures, et on se surprend souvent à oublier leur existence pour jouer plus classiquement. Les personnages sont fidèles à leurs dernières représentations en 2D. Superstars propose également différentes sortes de stages bonus qui permettent souvent de gagner des médailles. Ces dernières servent de monnaie à dépenser dans un magasin dédié à un tout nouveau mode multijoueur. Il est en effet possible d’acheter et d’assembler différentes parties pour créer notre propre robot inspiré des inventions du docteur. Ces robots peuvent ensuite être contrôlés dans un mode multijoueur en ligne qui nous demande de réaliser de petits objectifs. L’on se rend cependant vite compte que la création de robot n’a pas beaucoup d’intérêt puisque les épreuves proposées sont très limitées et peu intéressantes. Dommage qu’il soit impossible de jouer avec nos créations dans les niveaux classiques du jeu. L’une des grosses nouveautés de cet épisode est aussi la possibilité de jouer jusqu’à quatre simultanément, et ce, uniquement en local. Une idée sympathique sur le papier qui se révèle peu fonctionnelle en l’état. Ce mode multijoueur ne semble pas bien adapté au concept de Sonic, un jeu dans lequel le but est d’aller vite. Pas d’écran splitté ici, cela veut dire que les coéquipiers à la traîne disparaissent tout simplement de l’écran, et reviennent après quelques secondes. Impossible de prendre des chemins différents dans ces niveaux pourtant plutôt grands, il faut impérativement rester groupé sous peine de disparaître de l’action. Comme d’habitude, obtenir les émeraudes du chaos demande de réaliser des stages spéciaux psychédéliques. Côté visuels, le titre fait un travail correct sans pour autant être impressionnant. Les personnages ne manquent pas d’expressivité, mais les décors sont parfois peu détaillés, et la direction artistique manque d’un petit quelque chose pour qu’elle se démarque. Le constat est similaire pour la bande-son qui, si elle n’est pas particulièrement mauvaise et propose quelques morceaux assez mémorables, manque d’un style qui se démarque des autres jeux en 2D du hérisson. Les thèmes des niveaux essayent souvent de reproduire les sonorités de la Megadrive, ce qui n’est pas toujours très efficace. Il faut aussi souligner que le jeu est très court et que l’aventure se termine en quatre ou cinq heures. Une durée qui est facilement doublée par le contenu bonus qui se débloque après avoir vu le générique de fin pour la première fois, mais qui reste assez légère pour un titre vendu à 59,99€, ce qui est tout de même 30 euros de plus que Sonic Mania et son extension qui proposent plus ou moins la même durée de vie. Sonic Superstars est un titre qui sait pourtant se montrer convaincant, mais la qualité du projet se révèle particulièrement inconstante. Grâce à son gameplay réussi et ses idées intéressantes, les fans trouveront sans doute de quoi se satisfaire, mais ce nouveau Sonic ne convaincra pas les plus réfractaires aux aventures du hérisson. Conclusion Six ans après le très bon Sonic Mania, la mascotte de Sega est de retour dans un nouvel épisode en 2D. Sonic Superstars est un projet confié à la fois à la Sonic Team ainsi qu’à un studio nommé Arzest, une équipe derrière plusieurs jeux de plateforme ces dernières années, mais plus récemment derrière le très décrié Balan Wonderworld. Le studio s’en sort bien mieux sur ce nouveau Sonic en livrant une copie convenable, mais pas dénuée de défauts. Cette nouvelle aventure nous donne la possibilité d’incarner Sonic, Tails, Knuckles ou Amy avec un gameplay très proche des épisodes de l’époque Megadrive. Les grands niveaux du titre proposent à la fois de la plateforme précise ainsi que des phases plus automatisées pour nous faire ressentir un véritable sentiment de vitesse. Si le level design se montre convaincant, certains niveaux proposent quelque chose de bien plus frustrant à parcourir. Les boss sont également particulièrement longs et peu engageants. Les nouvelles idées introduites par Superstars sont sympathiques, mais parfois peu intéressantes, à l’image des modes multijoueurs qui ne s’adaptent pas vraiment à la formule Sonic. La direction artistique reste sympathique sans pour autant être mémorable. Malgré une bonne rejouabilité, le titre reste particulièrement court, et ne viendra pas convaincre les plus allergiques aux aventures du hérisson. Sonic Superstars est un épisode efficace, mais qui ne restera malheureusement pas dans les esprits.