Test – Assassin’s Creed Mirage : un retour aux sources pour la série d’Ubisoft

Trois ans après après Assassin’s Creed Valhalla, Ubisoft nous livre enfin le nouveau volet de sa franchise culte des Assassin’s Creed. Véritable retour aux sources pour la franchise, Mirage se veut un jeu moins ambitieux et plus orienté infiltration que ses prédécesseurs. Un choix audacieux de la part de l’éditeur, qui propose d’ailleurs son titre à un tarif au rabais. 49,99€ au lieu de 69,99€.

Il était certain que ce nouvel Assassin’s Creed ferait couler de l’encre. Il y aurait d’un côté, les mécontents, déçus de voir la formule “moderne” disparaître, et les anciens fans, qui applaudiraient la décision d’Ubisoft d’enfin revenir aux sources de la franchise. De facto, Mirage est probablement l’épisode qui divisera le plus. A partir du moment donné où vous acceptez le fait qu’il s’agit d’une sorte de spin-off de la franchise qui rend hommage au tout premier volet, la pilule est beaucoup plus facile à avaler toutefois.

Ubisoft nous avait prévenu très tôt : Mirage n’aurait jamais l’ambition de marcher sur les traces d’un Odyssey ou d’un Valhalla. Mirage est un jeu de beaucoup plus petite ampleur. La zone de jeu est beaucoup moins vaste que dans les précédents volets de la série, il y a beaucoup moins de quêtes secondaires et le jeu effectue quelques pas en arrière niveau gameplay pour se concentrer sur la partie infiltration.

Bienvenue à Bagdad

Pad en main, on a, dès la première minute, de se retrouver sur la génération Xbox 360/PS2, avec un gameplay beaucoup plus basique, calqué sur les trois premiers volets de la franchise. Exit l’aspect RPG, le vaste open world, l’action-aventure, Mirage est un Assassin’s Creed dans la plus pure tradition du genre : un monde ouvert de taille modeste, de l’infiltration, des assassinats et des enquêtes.

Et pour ce nouveau volet, direction le Moyen-Orient et plus particulièrement Bagdad et ses environs. Un choix pas surprenant en soi puisqu’il était avant tout question de faire un clin d’œil au premier volet de la série. Dans la peau de Basim, un assassin, le joueur devra réaliser diverses missions d’assassinat aux quatre coins de la ville. L’aventure prend toutefois son temps : il faudra, au début de chaque partie, partir enquêter, suivre des pistes, découvrir des indices en analysant des pièces. Puis, seulement une fois votre cible identifiée et localisée, il sera temps de l’éliminer.

Le cycle jour / nuit permet de redécouvrir la ville sous plusieurs angles.

Globalement, Mirage brille au niveau de son environnement et de son atmosphère médiévale. L’intrigue n’est pas franchement passionnante, mais l’univers a son charme et la ville du Bagdad brille de mille feux. L’histoire prend place en l’an de grâce 861. En plein Moyen-Age donc. Il ne faudra malheureusement pas s’attendre à explorer les beautés ancestrales de Babylone donc.

Si visuellement, le jeu est également plutôt réussi, il ne faut pas s’attendre à une claque graphique. On le sent, Mirage a été développé pour deux générations de consoles. Le jeu est joli, mais il est loin de tirer parti des capacités des consoles de dernière génération. Et c’est bien dommage.

S’il est globalement plaisant à parcourir, Mirage souffre toutefois d’un très gros défaut. Le jeu se révèle atrocement répétitif dans sa progression. Il faudra de facto reproduire le même schéma à quatre reprises avant de pouvoir abattre la cible principale du jeu. Et malheureusement, on se rend très vite compte que ce qui fonctionnait il y a 15 ans ne fonctionne plus aussi bien aujourd’hui. Le gameplay du jeu s’est beaucoup appauvri depuis Valhalla. On revient à une formule de jeu très standard basée sur l’infiltration pure et le parkour en ville. Basim franchit les obstacles à une vitesse impressionnante pour échapper à ses ennemis, qu’il laissera la plupart du temps dans le vent en quelques secondes. Et c’est là que l’on se rend compte que la formule a mal vieilli, car l’IA n’a pas du tout évolué en 15 ans. Les ennemis sont d’une stupidité abyssale. Ils reproduisent toujours les mêmes comportements, n’ont aucune mémoire et sont très faciles à berner. Vous bloquez face à un groupe d’adversaires ? Pas de soucis, il suffit de siffler pour les attirer un à un et les éliminer les uns après les autres… Pourchassé par des guerriers, Basim se retrouvera quelques secondes plus tard face à des combattants paisibles qui ont déjà oublié l’affrontement… Le pire dans tout ça, c’est la difficulté a été baissée par rapport aux anciens opus, avec l’ajout de features comme la concentration d’assassin qui permet d’apercevoir les ennemis à travers les murs ou de visualiser les objectifs. Extrêmement permissif, le jeu vous fait littéralement jouer avec vos proies. Les combats, eux, sont beaucoup moins satisfaisants. On se contentera en effet d’appuyer au bon moment sur la gâchette haute gauche pour parer un coup et finir l’ennemi, ou effectuer une roulade pour éviter un coup imparable… Et c’est à peu près tout. Ne cherchez pas de combos compliqués il n’y en a pas. Vous pourrez en revanche utiliser des poignards et d’autres accessoires pour vous faciliter encore un peu plus la tâche…

Comme dans les autres opus, il faudra toujours se synchroniser.

Pour le reste, on retrouve tout ce qui a fait le succès de la série, des nombreuses montures à l’équipement personnalisable en passant par l’arbre de compétences, et les éléments qui ont fait couler plus d’encre avec ses éternelles tours au sommet desquelles il faut grimper pour se synchroniser et voir apparaître les missions secondaires ou lesdites missions secondaires, toujours aussi peu intéressantes et répétitives. Il y a dans le jeu une myriade de missions secondaires et de lieux à visiter, et pourtant vous aurez la terrible impression d’avoir fait le tour complet du jeu après 17h environ. L’aventure principale se boucle quant à elle en environ 15h – 20h si vous prenez votre temps.

Le plus gros reproche que l’on pourrait adresser à Mirage, c’est finalement de n’être qu’une quasi réplique du Assassin’s Creed original, avec très peu de nouveautés, une zone de jeu petite et souvent très vide (à l’extérieur de Bagdad en tout cas), et de ne pas moderniser le moins du monde la formule si ce n’est avec quelques simplifications du gameplay. En 15 ans, l’IA n’a pas évolué ou presque et c’est très regrettable dans un jeu d’infiltration dans lequel l’IA est justement primordiale. Pire, au cours de notre aventure, les bugs étaient nombreux, très nombreux même pour un jeu qui était censé nous être livré dans un état irréprochable à sa sortie…

Reste une aventure qui n’est pas vraiment désagréable à parcourir, une ville intéressante à explorer et une bande son relativement solide. Qu’on se le dise toutefois, cet Assassin’s Creed est probablement l’un des moins marquants de la série toute entière…

Conclusion

Assassin’s Creed s’offre un retour aux sources avec Mirage, un épisode qui abandonne le côté action-RPG des trois derniers volets pour revenir à la formule 100% infiltration/parkour du tout premier volet. Si les fans des anciens opus apprécieront le côté nostalgique de cet épisode, il faut bien reconnaitre que la série fait trois grands pas en arrière, tant en terme d’ambition, avec une zone de jeu beaucoup plus petite et des missions secondaires nettement moins intéressantes, que de gameplay, avec une formule plus répétitive, qui n’a pratiquement pas évolué en 15 ans. S’il n’est pas déplaisant à parcourir, Mirage souffre de nombreuses tares, à commencer par des mécanismes qui ont mal vieillis et une IA d’un autre temps. Visuellement, il ne faut pas non plus s’attendre à une claque avec un jeu cross-gen encore très bugué à sa sortie. Même à 49€, Mirage a du mal à convaincre. Le jeu a toutefois quelques charmes, à commencer par sa ville de Bagdad admirablement reconstituée par les équipes d’Ubisoft, ou son atmosphère travaillée. 

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Assassin's Creed Mirage

Gameplay 7.0/10
Contenu 6.5/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 6.0/10
6.8

On aime :

Un retour aux sources pour le gameplay

La ville de Bagdad, splendide

Une bande originale solide

Le petit prix (49€)

On aime moins :

Pas mal de bugs

Un gameplay ultra-simplifié

Très répétitif dans sa progression

L'IA désastreuse des ennemis

Une réalisation décevante