Test – Total War Pharaoh : la stratégie pour s’emparer du trône d’Egypte

Maintenant que Creative Assembly en a fini avec la licence Warhammer, la saga Total War peut revenir à ses premières amours : l’histoire. Direction le Nouvel Empire égyptien avec Pharaoh.

L’Illiade et la Guerre de Troie, la chute des Samouraïs, la lutte pour la survie de l’Angleterre face aux Vikings, l’Empire romain… La saga Total War a probablement exploré toutes les périodes les plus intéressantes de notre histoire. Toutes, sauf une. Jamais, en 23 ans d’existence, la franchise ne s’était attaquée à l’Égypte antique.

C’est donc en toute logique que Creative Assembly s’est intéressé à cette période de l’histoire. S’étendant de plus ou moins 1500 à 1000 avant Jésus-Christ, le Nouvel Empire égyptien a beaucoup à raconter et retrace l’histoire de personnages importants de la culture égyptienne. Ramsès, Toutânkhamon, Akhenaton sont ainsi autant de noms mythiques de cette période. Avec ce nouvel opus, c’est à un pan de l’histoire rarement conté dans le jeu vidéo que Creative Assembly s’attaque.

Comme expliqué ci-dessus, c’est près de 500 ans d’histoire qui sont explorés dans ce nouvel opus. Le règne du pharaon Mérenptah arrive à son terme, et les luttes de pouvoir pour la prise du trône sont intenses. La région est au bord de l’implosion, en proie à une crise sociale sans précédent ainsi qu’à des catastrophes naturelles et invasions barbares de grande ampleur. 

Visuellement, ce sont de splendides territoires égyptiens qui nous sont proposés. La carte de campagne est très colorée et vivante, à l’image du pourtour méditerranéen de l’époque. L’Égypte et les rives du Nil sont bien évidemment présentes, mais l’on regrettera l’absence de la Mésopotamie, the place to be à cette époque. Durant près de cinq siècles, soit l’époque couverte par le jeu, Babyloniens de Mésopotamie et Hittites d’Anatolie se sont affrontés. Des guerres cruciales pour l’avenir de la région qui auraient dû être proposées dans le jeu.

Après les sombres terres du Chaos dans Warhammer, Creative Assembly revient à l’histoire avec les déserts ensablés de l’Egypte antique.

Les équipes de Creative Assembly nous proposent d’incarner l’un des huit chefs des trois factions au programme : l’Égypte, Canaan et l’Anatolie. Ramsès, Amenmes, Tausret, Seti, Irsu, Bay, Suppiluliuma et Kurunta sont les huit leaders au programme de cet opus. Comme d’habitude, chaque chef de faction et chaque faction propose ses propres unités, ses propres lois en vigueur et ses propres politiques.

Si chacune des trois factions possède leur mode de fonctionnement propre, votre dirigeant peut choisir d’embrasser une voie totalement différente de celle qu’il est supposé suivre. Explications. Dans le jeu, à partir d’un certain moment, vous devrez choisir une tradition royale, c’est-à-dire soit participer à la course pour devenir le prochain pharaon d’Égypte, soit chercher à être le nouveau grand roi de Natti. À titre d’exemple, Ramsès, qui est devenu pharaon, peut choisir l’autre voie et chercher à devenir roi. Cela apporte beaucoup de personnalisation dans la campagne, nous laissant ainsi l’impression d’être seuls maîtres de notre destin.

À coup d’intrigues et de manigances, vous devrez alors vous faire un nom au sein de la cour royale et gravir peu à peu les différents échelons. Commandant en chef, vizir, trésorier ou encore vice-régent de Koush sont ainsi des postes de la cour égyptienne. Il vous sera alors demandé d’interagir avec les occupants de ces fonctions pour engranger de la légitimité ou encore fomenter des intrigues pour gagner en estime. Plus vous aurez de légitimité et d’estime, plus vous aurez de chance d’obtenir l’un de ces postes convoités lors des Suivants d’Horus, un événement qui survient tous les x tours. Une fois que vous aurez suffisamment de légitimité, vous pourrez même fomenter une guerre civile et prétendre au trône.

Egypte antique oblige, guerres de pouvoir pour le poste de pharaon sont de rigueur.

Tout au long de votre aventure, ce sont plusieurs choix cruciaux de la sorte que votre chef de faction devra prendre. On notera les ambitions, sorte de missions cruciales qui nous sont imposées dans un temps imparti et, si l’on réussit, nous confèrent récompenses et ressources. L’on a ainsi dû reconquérir certaines terres sacrées d’Égypte, détruire telle ou telle faction ennemie ou tout simplement construire un nouveau bâtiment. 

Égypte antique oblige, les dieux de la mythologie égyptienne, mais également cananéenne et hittite occupent une place très importante. C’était déjà le cas dans Troy, vous devrez choisir de vouer un culte à certains dieux, vous octroyant des bénéfices non négligeables pour la gestion de votre royaume. Certains augmentent votre production tandis que d’autres rendent vos terres plus fertiles ou améliorent le moral et la force de vos unités. 

Un autre choix important et non réversible de votre aventure sera l’héritage que suivra votre faction. Thoutmôssis le Conquérant, Hatchepsout la Marchande, Akhénaton l’Hérétique et Khéops le Bâtisseur sont quatre pharaons ô combien importants de l’histoire de l’Égypte antique qui ont marqué l’histoire de leur pays par les conquêtes qu’ils ont menées ou la prospérité économique qu’ils lui ont apportée. Il s’agit là, probablement, du choix le plus important de votre campagne, car c’est lui qui va en dessiner les contours. Si vous choisissez l’héritage de Khéops, alors vous devrez marquer l’histoire de votre empreinte par les grands monuments que vous édifierez. Une fois l’héritage atteint, vous obtiendrez énormément de légitimité et octroierez des bonus non négligeables à votre faction.

Tout au long du jeu, les influences de nos ancêtres jouent un rôle prépondérant.

Toutes ces nouveautés mises de côté, Pharaoh est un pur jeu Total War comme seuls Creative Assembly et Sega savent les concocter. L’immense carte de campagne, quoiqu’un peu plus petite dans cet opus, propose de déplacer ses unités et de gérer diplomatie, cités et avant-postes au tour par tour. C’est là aussi que vous pourrez construire vos nouveaux édifices et tenter de récolter le plus de ressources pour faire prospérer votre faction.

Les ressources, justement, parlons-en. Chaque cité est spécialisée dans la production de l’une ou l’autre ressource. On retrouve la nourriture, le bois, le bronze, la pierre et l’or. L’inconvénient est qu’en fonction de votre situation de départ, vous vous retrouverez très vite en pénurie de l’une ou l’autre ressource si vous ne conquérez pas d’autres terres ou ne faites pas d’échanges avec vos alliés. Si vous avez la malchance de débuter au bord de la Méditerranée, avec uniquement des cités spécialisées dans l’agriculture et le bois, alors vous tomberez extrêmement vite en pénurie des trois autres ressources. Le problème, c’est qu’une fois en manque de ressources, il devient dès lors très difficile de sortir la tête de l’eau.

Les unités ne peuvent plus êtres formées ou entretenues, et tombent donc en usure et il est presque impossible de construire de nouveaux bâtiments ou d’améliorer les bâtiments producteurs de ressources existants pour améliorer votre production. Le seul conseil que l’on peut vous donner est, en début de partie, de faire un état des lieux des différentes ressources dont vous disposez et de voir où se situent les cités voisines les plus proches productrices des ressources dont vous manquez, pour ensuite les conquérir.

Le champ de bataille reste inchangé, pour le plus grand bonheur des férus de guéguerre.

Si la carte de campagne est vraiment très bien fichue et que les cinématiques, en CGI, sont à couper le souffle, la carte du champ de bataille est moins glorieuse. Depuis des années, le moteur de Creative Assembly fait du surplace, avec les animations des soldats qui sont datées et des environnements jolis sans plus. On apprécie toutefois les passages dans les cités, magnifiquement reproduites, mais c’est bien trop faible par rapport à ce que Sega et Creative Assembly sont en mesure de réaliser. C’est le même moteur de jeu depuis des années, et il serait enfin temps que les développeurs haussent le niveau des graphismes.

Conclusion

L’adage “c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes” semble bien connu des équipes de Creative Assembly. Épisode après épisode, la franchise Total War explore différentes époques historiques et nous propose le même jeu de stratégie agrémenté de quelques nouveautés propres à chaque épisode. Avec Pharaoh, les développeurs nous proposent ici de nous emparer du trône d’Égypte à coup d’intrigues et de vénérations des dieux égyptiens, cananéens ou encore hittites. Encore une fois, les développeurs ont pris soin de respecter la culture et les traditions égyptiennes, ce qui se ressent absolument dans toutes les décisions que l’on peut prendre à la tête de notre état. Ramsès, Amenmes, Suppiluliuma sont autant de grands noms qu’il est possible d’incarner, à la tête des huit factions proposées. L’aspect stratégie, lui, n’a pas changé. Les batailles sont toujours autant exigeantes et requièrent la plus grande dextérité. Intrinsèquement, si vous êtes habitué aux jeux de la saga, Pharaoh ne va clairement pas vous dépayser et est une très belle nouvelle entrée dans la franchise.

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Total War Pharaoh

Gameplay 8.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.0/10
8.0

On aime :

Un lore de l'Egypte antique ultra bien respecté

Les intrigues pour le trône de pharaon

L'interaction avec les Dieux

Des batailles toujours aussi prenantes

Enfin une météo dynamique lors des batailles

On aime moins :

Les ressources sont pratiquement introuvables

Des graphismes inchangés depuis Warhammer III

L'absence de la Mésopotamie