Après une année 2022 très pauvre, la Xbox inverse complètement la tendance en 2023 en multipliant les hits. Après Starfield et Hi-Fi Rush, Forza Motorsport est la troisième exclu à marquer les esprits cette année. Si les précédents épisodes de la franchise des Forza Motorsport s’étaient enchainés à un rythme relativement impressionnant, à raison d’un nouvel épisode tous les deux ou trois ans, ce “reboot” aura pris pas moins de six ans de développement avant d’enfin voir le jour. Une période de gestation très longue, même pour un jeu triple-A, qui témoigne de l’ambition du projet. Les courses se font jusqu’à 24 participants sur la grille de départ. Il faut dire que depuis une demi-douzaine d’années maintenant, Forza Motorsport s’est fait voler la vedette par son spin off, Forza Horizon, qui est lui développé chez un autre studio. Playground Games excelle désormais dans la construction de jeux open-world et a tout misé sur l’arcade pour sa série de jeux de course Horizon. A l’inverse, Forza Motorsport cible lui un public de passionnés avec une prise en main plus réaliste. Plus réaliste certes, mais pour autant loin d’être 100% simu. On est très loin d’un Asseto Corsa par exemple. Forza Motorsport joue dans la même cour qu’un Gran Turismo. Depuis quelques années d’ailleurs, l’élève avait dépassé le maître. Les derniers épisodes de Forza Motorsport s’étaient de facto imposés comme de bien meilleurs simcade que les dernies volets de la série des Gran Turismo. Avec le dernier épisode en date, sorti sur PS5, Polyphony Digital avait toutefois prouvé qu’il était encore capable de nous surprendre. Ce nouveau Forza Motorsport s’inscrit comme un tournant dans la franchise car il nous est de facto présenté comme un reboot. On ne parle d’ailleurs pas de Forza 8 mais d’un simple Forza Motorsport, la série ayant abandonné toute forme de numérotation. On dénombre au total plus de 500 bolides à conduire. Pour autant, les fans ne doivent pas s’attendre à une vraie révolution car ce Forza Motorsport s’inscrit dans la continuité directe de Forza 7. Il ne faut pas s’attendre de grosse surprise au niveau du contenu. Quelques nouveautés font toutefois leur apparition. Comme précisé plus tôt dans ce test, Forza Motorsport reste un simcade très accessible. C’est un jeu de course orienté simu pour sa conduite, qui offre une grande customisation de la difficulté et de la prise en main, pour permettre aussi bien aux mordus du volant qu’aux débutants de s’amuser. Comme Gran Turismo, le jeu se veut très austère dans sa présentation et la plupart des courses se déroulent sur un circuit. Les courses se jouent aussi de nuit. S’il y a bien un reproche qu’on pourra lui adresser, c’est son côté trop sérieux. Les précédents épisodes avaient pris soin d’introduire des courses plus originales sur des circuits en plein désert ou en montagne. Ce reboot fait 3 pas en arrière puisqu’il ne propose plus que des tracés officiels comme Spa Francorchamps ou Indianapolis. C’est un peu dommage au niveau de la diversité. Ceci étant dit, c’est également en raccord avec la direction du jeu. Côté contenu, on est également gâtés avec pas moins de 500 bolides à conduire dès le jour de sa sortie et 20 circuits. Si le chiffre de 20 peut paraître léger, sachez qu’il s’agit bien de circuits et pas de tronçons. La plupart du temps, vous parcourrez des tronçons de ces circuits. De surcroit, Forza met le paquet au niveau des conditions météorologiques. On en dénombre plus d’une quinzaine différentes, du crachin au soleil estival en passant par la drache nationale. Chaque condition météorologique nous donne l’impression de nous plonger dans un nouvel environnement. On notera au passage que ces conditions météorologiques sont susceptibles de changer au cours d’un championnat, et de considérablement impacter votre conduite. Admirez les détails sur le tableau de bord. Côté gameplay, Forza Motorsport reste l’un des jeux de course les plus généreux du marché. Le jeu offre beaucoup de customisation dans la prise en main en vous permettant de configurer dans les moindres détails la difficulté du jeu et la conduite. La grosse nouveauté, cette année, c’est le fait qu’en jouant, vous gagnerez de l’expérience, expérience de pilote et de véhicule, qui débloquera de nouveaux éléments qui vous permettront de customiser votre véhicule pour en augmenter les performances. Vous pourrez ainsi choisir de davantage mettre l’accent sur la vitesse, le freinage, la direction ou l’accélération. Un système automatisé permettra par ailleurs aux débutants de se lancer dans l’aventure sans se prendre la tête. Et il faut bien avouer que ça fonctionne plutôt bien puisqu’on sent réellement l’évolution du véhicule de course en course. On ne s’éternisera pas trop sur le gameplay qui est parfaitement maîtrisé par les développeurs. Certes, on pourra reprocher à ce Forza Motorsport d’être un peu trop arcade – et à priori quasiment injouable au volant, selon les experts -, mais c’est un fait, la conduite est un véritable plaisir et on ressent vraiment des sensations différentes au volant de différents véhicules. Turn10 a réalisé un travail d’exception en nous proposant un titre d’une profondeur incroyable, où tout ou presque est customisable dans les moindres détails. On pourra reprocher au jeu d’être un peu terne… On adressera toutefois au jeu de Turn10 deux reproches principaux. Le premier concerne l’esthétique du jeu. Forza Motorsport est certes très joli, il paraît très terne à l’image, même sur un écran HDR. Beaucoup plus terne qu’un Gran Turismo, qui pourrait paraître aux yeux de certains comme plus joli, du coup. Il s’agit toutefois d’un jugement grossier puisque dans la pratique, le nombre de détails affiché à l’écran est beaucoup plus élevé sur le nouveau Forza, avec des gradins remplis de spectateurs, des décors qui fourmillent de détails, des effets visuels splendides… Mais, ce côté très terne affecte forcément le jugement et c’est bien dommage. De facto, on n’a pas l’effet wow qu’on attendait sur une console new-gen. On le sent aussi, le jeu a soit souffert d’un développement sur deux générations de consoles, soit de sa sortie sur la Series S, moins puissante. Second regret : son mode solo, très banal lui aussi. On joue à des successions de tournois au volant d’un nouveau véhicule à chaque fois, sans aucune narration, playlist sonore durant les parties et – cerise sur le gâteau – il faudra supporter avant chaque course trois tours d’essai qu’il n’est pas possible de passer. En solitaire, le jeu n’est vraiment pas prenant et c’est vraiment dommage au vu de son contenu généreux. La vue cockpit est de loin la plus réussie. Dernier reproche que l’on pourrait adresser au jeu, le fait que dans la vue cockpit on ne puisse pas orienter son regard, il faudra se contenter de regarder tout droit ou de passer à une caméra latérale ou dorsale. En terme d’immersion, on a vu mieux. Pour le reste, soyez rassurés, Forza Motorsport frappe fort. Très fort même. Le nouveau système de progression sur base d’XP est une réussite, l’IA est très solide (bien qu’assez agressive), le mode multi est costaud et entièrement personnalisable, la bande son est pratiquement irréprochable et le mode Performance en 60 FPS est une totale réussite. Vous pourrez également vous essayer au mode Performance RT qui ajoute des effets visuels comme le ray tracing et est plutôt réussi. En revanche, évitez le mode Affichage en 30 FPS, pratiquement injouable. Conclusion Avec ce nouvel épisode de la série des Forza Motorsport, le studio Turn10 signe un retour fracassant sous le feu des projecteurs et nous livre le meilleur simcade de l’année. S’il se veut réaliste dans sa conduite, Forza Motorsport reste un jeu de course sur circuits “accessible” à tous, à l’image de Gran Turismo. Il offre un contenu plus généreux et un gameplay plus pointu que son rival, mais son mode solo n’est guère très passionnant. Comme à Gran Turismo, on lui reprochera son austérité globale. Techniquement, le jeu est plutôt joli mais un peu terne. Il ne semble pas non plus exploiter à son plein potentiel la console et c’est bien dommage car on loupe l’effet wow. Ceci étant dit, s’il ne parvient pas à impressionner, ce “reboot” de la franchise reste une valeur sûre. Il offre un contenu très généreux et est très agréable à prendre en main. Il y a de surcroit beaucoup de chances que le titre continuera à s’améliorer au fil des mises à jour, cet épisode étant plus orienté serviciel que ses prédécesseurs.