Test – Operation Wolf Returns : le raté de Microids

Après avoir brillamment remis au goût du jour Arkanoid, Microids nous livre le reboot d’une autre licence culte de Taito. Operation Wolf a droit à un lifting intégral sur consoles, avec une nouvelle direction artistique qui risque de faire couler beaucoup d’encre…

Après l’excellent reboot d’Arkanoid, on était en droit de s’attendre à un autre jeu de qualité avec Operation Wolf Returns: 1st mission. Sorti en 1987 en arcade, Operation Wolf est un peu l’ancêtre de Time Crisis et de The House of the Dead. Un jeu de tir sur écran technique, fun et très orienté action, qui se démarque des autres titres du genre par l’arme utilisée par le joueur puisque celui-ci utilise une mitrailleuse pour semer la mort sur le champ de bataille.

Le jeu multiplie les séquences d’action à une vitesse impressionnante.

Mauvaise nouvelle pour les fans, avec 1st Mission, Microids ne livre pas un remake du jeu originel mais un reboot en prenant pas mal de libertés avec le matériau d’origine. S’il s’agit toujours d’un jeu de tir sur écran, celui-ci se joue au pad sur consoles. Une version VR est néanmoins disponible, laquelle devrait logiquement être beaucoup plus intéressante à jouer. Autre changement notable : la direction artistique a complètement changé. Microids a en effet opté pour un look cartoonesque qui semble destiner le jeu à un très jeune public… Un choix douteux dans la mesure où la licence s’adresse plutôt aux vétérans et où la difficulté réserve clairement le jeu aux plus de 18 ans…

Il n’y a pas beaucoup de diversité dans les ennemis.

Et il faut bien l’avouer, le premier contact avec 1st Mission a de quoi déboussoler. Visuellement, le jeu est très loin des standards actuels. Et si, étrangement, le style cartoonesque passe pour ce qui est des décors, le look des personnages a de quoi rebuter les joueurs. On a rarement vu des faciès si vilains dans l’industrie du jeu vidéo.

Pad en main, le jeu n’est pas déplaisant. On a le choix entre 4 armes (révolver, fusil, mitrailleuse et shotgun), on peut envoyer des grenades sur ses ennemis et occasionnellement, on a la possibilité de s’abriter derrière des décors. Les déplacements se font sur un “rail” – ce qui signifie que dans la pratique, on ne contrôle pas les déplacements du personnage, juste la visée. Tout est automatisé. Pour être efficace, il faudra toutefois obligatoirement modifier la réactivité du stick, sans quoi vous finirez vite à court de vies… Car même en facile, la barre de vie fond rapidement. Ce qui choque en revanche, c’est les animations d’un autre temps, la lenteur des ennemis qui prennent une plombe à vous tirer dessus, et le manque relatif de finition du jeu. En clair, les personnages sont moches, leurs animations datent d’il y une décennie, si pas plus, et on s’ennuie ferme dans le jeu. Les quelques boss, sans grande inspiration, viendront à peine pimenter la progression.

L’un des combats de boss les plus pénibles du jeu.

C’est d’autant plus dommage qu’il y avait dans ce jeu un paquet de bonnes idées : le sauvetage des otages, nous force à être prudent. En début d’aventure, on nous laisse également penser qu’il va falloir éviter de tirer sur les civiles en ville… Mais on n’en croisera pas beaucoup et clairement, cela aurait pu apporter un énorme plus au jeu. En tirant sur les animaux, le joueur fera également apparaître des gilets pare-balles et des soins, qui lui permettront de récupérer de la vie. Et puis bien sûr il y a la présence du mode coop et du mode VR, qui offre assez logiquement de bien meilleures sensations qu’au pad. Il y avait là le potentiel d’un excellent jeu.

Même à 29,99€, l’addition reste fort salée pour un jeu qu’on expédie en un peu plus d’une heure, et sur lequel on ne reviendra sans doute jamais. Clairement, ce sont les choix artistiques et le manque de finition qui plombent ce projet qui avait pourtant tout pour plaire aux joueurs nostalgiques.

Conclusion

Si l’annonce d’un reboot de la série avait de quoi faire fantasmer les fans d’Operation Wolf, le résultat final a de quoi faire déchanter n’importe quel joueur. Sur le papier, le jeu avait pourtant tout pour plaire avec un concept arcade, quelques excellentes idées côté gameplay, une compatibilité VR et un mode coopératif. L’ennui, c’est que les développeurs ont pris trop de liberté avec la direction artistique et nous livrent un jeu de tir au style cartoonesque qui semble s’adresser à des enfants… Alors que le public cible est justement un public mature. Visuellement, le jeu est d’une laideur sans nom, les animations sont pauvres et le character design fait partie des plus mauvais de ces 10 dernières années. C’est d’autant plus dommage que les bases du gameplay étaient solides et qu’une partie des promesses sont tenues. Au pad, le jeu n’est juste pas très fun à jouer, l’action est fade à cause du comportement des ennemis qui se traînent sur le champ de bataille comme des larves. Même les combats de boss sont pénibles. Définitivement, Operation Wolf méritait un meilleur traitement. Difficile, en définitive, de comprendre à qui pourrait bien plaire ce reboot bien peu inspiré. 

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Operation Wolf Returns: 1st mission

Gameplay 3.0/10
Contenu 3.0/10
Graphismes 1.5/10
Bande son 6.0/10
Finition 1.5/10
3.0

On aime :

Quelques bonnes idées

Une bande son correcte

On aime moins :

La pire direction artistique de ces 10 dernières années

Pauvre esthétiquement

Vraiment pas fun à jouer au pad

L'ennui, qui s'installe très vite

Des combats de boss ratés