France : une nouvelle loi pourrait sanctionner les parents qui affichent leurs enfants sur les réseaux sociaux

En France, l’affichage des enfants sur les réseaux sociaux pourrait bientôt être encadré par une nouvelle loi. L’objectif est de réguler les images des mineurs qui circulent sur le web.

Il est fréquent de voir des enfants mis en scène sur les réseaux sociaux par leurs parents, en train de déballer des cadeaux, de manger, de jouer, etc., avec tous les risques que cela implique. Ce phénomène s’appelle le sharenting, contraction de share (partager) et parenting (parentalité).

En France, la situation pourrait prochainement être davantage contrôlée. En effet, au cours d’un événement sur la cybersécurité baptisé le Cybermoi/s, Charlotte Caubel, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, a mis en lumière une nouvelle proposition de loi défendue par les députés du groupe Renaissance, ayant pour objectif de sanctionner les parents qui affichent trop leurs enfants sur les réseaux sociaux. Comme elle l’a exprimé : “Aujourd’hui, un parent ne peut plus ne pas concevoir le numérique dans l’exercice de l’autorité parentale“. Le non-respect de cette loi pourrait avoir comme conséquence une déchéance de l’autorité numérique des parents sur leurs enfants. Ce texte sera débattu prochainement à l’Assemblée nationale.

Les influenceurs sont concernés

Bien sûr, au premier plan de cette proposition de loi, ce sont les influenceurs qui sont visés, eux qui partagent parfois l’intimité de leurs enfants avec des milliers (voire des millions) d’abonnés. “À force d’afficher leurs enfants, les influenceurs ou influenceuses pourraient se voir retirer l’exercice spécifique de l’autorité parentale numérique, c’est-à-dire de ne plus pouvoir gérer l’image de leurs enfants en ligne“, explique Charlotte Caubel. “Lorsque la diffusion de l’image de l’enfant par ses parents porte gravement atteinte à la dignité ou à l’intégrité morale de celui‑ci, le particulier, l’établissement ou le service départemental de l’aide sociale à l’enfance qui a recueilli l’enfant ou un membre de la famille peut également saisir le juge aux fins de se faire déléguer l’exercice du droit à l’image de l’enfant“, peut-on notamment lire dans la proposition de loi.

À l’heure actuelle, certains influenceurs français n’hésitent pas à créer des comptes Instagram pour leurs enfants, parfois depuis leur naissance. C’est le cas notamment de Tiago Tanti, 5 ans, fils des stars de la télé-réalité Manon et Julien Tanti. Son compte Instagram rassemble 1,3 million d’abonnés. Celui-ci est géré par ses parents qui y partagent une grande partie de la vie du petit garçon avec leurs fans.

Un autre exemple concerne Maddy Burciaga et Benjamin Samat, eux aussi candidats de télé-réalité, qui ont diffusé cet été une vidéo de leur fils d’un an entièrement nu sur leurs réseaux sociaux. Cette proposition de loi vise à arrêter ces abus et à protéger les enfants.

Les parents doivent être responsabilisés

Cette nouvelle loi permettrait aux parents d’être plus responsabilisés par rapport à la place du numérique dans le quotidien de leurs enfants.

Il est également essentiel de noter que cette mesure ne concerne pas que les influenceurs mais bien tous les parents présents sur les réseaux sociaux. Comme le rappelle Bruno Struder, député Renaissance, la moitié des images qui se retrouvent sur les sites pédopornographiques ont d’abord été partagées par les parents eux-mêmes.

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