Après quatre longues années de développement, le nouveau Mortal Kombat est enfin là. Et s’il s’agit de la suite directe de Mortal Kombat 11, le jeu est en réalité un reboot complet pour l’univers d’Ed Boon. Explications. Acclamés par les critiques, Mortal Kombat 9, X et Mortal Kombat 11 étaient parvenus à redresser une série qui avait depuis des années perdu son aura. Beaucoup s’interrogeaient donc sur les raisons qui avaient bien pu pousser NetherRealm à prendre des risques avec sa franchise en nous livrant un reboot de la saga. Que les fans se rassurent toutefois, Mortal Kombat 1 n’est pas un reboot complet de Mortal Kombat mais davantage un “soft reboot”. La narration est soignée avec de nombreuses cinématiques dignes d’un film à gros budget. Sur le plan narratif, le jeu prend place juste après les événements de Mortal Kombat 11. Liu Kang, le gardien du temps, a refaçonné un univers dans lequel il espère voir prospérer les différentes factions en parfaite harmonie. Les habitudes ont toutefois la dent dure. Et si dans ce nouveau monde, la paix règne entre la Terre et l’Outre Monde, cela n’empêche pas les deux mondes de se livrer régulièrement des combats à travers un tournoi régulièrement organisé entre les deux factions. Liu Kang recrute donc quatre combattants pour aller affronter les armées de l’Outre Monde. Un seul d’entre eux aura la possibilité d’affronter les quatre champions de la faction adverse. S’il remporte le défi, la victoire devrait dissuader les commandes de l’Outre Monde à lancer une offensive contre la Terre. Très vite, il apparait toutefois qu’un bug s’est infiltré dans la matrice… Visuellement, le jeu est une totale réussite. On le sent dès les premières minutes du jeu, NetherRealm a mis le paquet pour ce “reboot” sur le plan narratif avec un mode solo costaud (comptez 6 à 7h pour en venir à bout), très joliment mis en scène avec de nombreuses cinématiques de grande qualité et un scénario vraiment accrocheur (pour les 2 premiers tiers de l’aventure tout du moins). On sent que des moyens considérables ont été déployés, au point qu’on a souvent l’impression d’être littéralement face à un film interactif. On aurait frôlé la perfection si le studio ne s’était pas raccroché à une intrigue du multivers qui part totalement en cacahuète dans son dernier tiers… Et c’est bien dommage car le potentiel d’un excellent jeu était là. NetherRealm ne s’est d’ailleurs pas contenté de repartir d’une feuille blanche pour ce scénario, qui prend soin de réintroduire chacun des personnages principaux de la saga. Ceux-ci ont eu droit à un lifting intégrale, globalement très réussi. On le sent, le studio n’a pas hésité à prendre des risques, quitte à s’embrouiller avec ses fans. Et cela fait plutôt plaisir à voir car la série s’offre une véritable cure de jouvence. Au niveau du casting, il y aura forcément des déceptions. Ce nouvel épisode n’intègre qu’une vingtaine de personnages jouables à la sortie, ce qui est assez léger tout de même. On pourra par exemple lui reprocher de ne pas permettre de jouer Sonya Blade ou Jaxx, deux personnages pourtant cultes de la saga. Les invités arriveront eux plus tard avec le Season Pass… Les décors surprennent avec des environnements très colorés. Autre énorme prise de risque du studio : MK1 n’est pas un jeu cross-gen contrairement à la plupart des grosses productions encore commercialisées aujourd’hui. Ce qui signifie que sur consoles, vous ne pourrez y jouer que sur Xbox Series et PS5. Pas sur Xbox One et PS4. Et autant vous dire que ça se ressent car techniquement, le jeu nous met une claque intégrale. Il tourne non seulement en 60 FPS sans sourciller mais en plus offre un niveau de détails jamais vu dans un jeu de combat. Les panoramas sont à couper le souffle, les effets visuels splendides et les modélisations des personnages fourmillent de détails (jusqu’aux grains de la barbe!). MK 1 est tout simplement le plus beau jeu de baston créé à ce jour. Le jeu est toujours sanglant, mais peut-être un peu moins que ses prédécesseurs… Enfin, les fans de Mortal Kombat seront également surpris de découvrir un univers beaucoup plus coloré que dans les précédents volets. Les décors sombres des précédents volets ont été remplacés par des décors féériques de l’outre-Monde. Et même si on ne s’y attendait pas vraiment, il faut bien reconnaitre que le résultat est très convaincant. D’autant plus qu’on dénombre en tout près d’une vingtaine d’arènes tout de même. Tout cela, c’est bien beau, mais quid des défauts? C’est cette fois plutôt au niveau du contenu, du gameplay et des modes de jeu que le bas blesse. Si on n’a pas grand chose à reprocher au mode solo, si ce n’est sa fin – qui ne laisse pas beaucoup de possibilités pour une suite… – on déplore la disparition de la Crypte. Le mode de jeu qui le remplace se nomme “Invasion”. Il se présente comme une sorte de jeu de plateau à la Mario Party. Le joueur évolue dans un univers graphique de case en case et enchaine défis et combats. Entre les combats, il a la possibilité de dépenser ses crédits pour des buffs ou des objets qui lui seront utiles dans les combats. Le concept est original, mais atrocement répétitif. Le mode Invasion est la grosse déception du jeu. Ajoutez à cela trois monnaies ingame, des tas de paywall et du grinding à outrance pour l’acquisition de skins, et vous comprendrez que la formule de ce nouveau Mortal Kombat ne plaira certainement pas à tous. Beaucoup de joueurs lui reprocheront d’ailleurs aussi son manque d’inspiration au niveau des modes alternatifs avec un mode Tour qui s’apparente à un mode Arcade, un matchmaking douteux, et des tas de fonctions manquantes. Impossible par exemple de changer le style vestimentaire de son personnage dans le menu de sélection du personnage. Dans le même ordre d’idée, MK1 intègre un paquet de nouveautés qui n’arriveront pas vraiment à convaincre les joueurs, à l’image par exemple des Kaméos. Concrètement, MK1 permet aux joueurs de faire appel à un coéquipier en cours de partie pour lancer des attaques qui déstabiliseront l’adversaire. Particularité des personnages kaméos : ils ne sont à notre grand regret pas jouables directement, mais ils ont en revanche une véritable incidence sur le cours des parties puisque leurs interventions peuvent renverser le cours d’un combat. Le système est intéressante sur le papier. Dans la pratique, on remarque toutefois que compte tenu de la rapidité des personnages, il est souvent difficile d’éviter ces attaques dévastatrices et que les joueurs ont tendance à spammer le bouton RB en multi… Il y avait un réel intérêt tactique, mais la surutilisation de cette fonction de kaméo a tendance à rendre plus bourrin le jeu. Côté gameplay, on reste en revanche très proche de ce qu’on connaissait déjà avec Mortal Kombat 11. La prise en main reste globalement très rigide, avec des enchainements assez lents et un système qui est clairement axé sur la défense et la contre-attaque. MK1 fait toutefois quelques pas en avant en terme d’accessibilité avec des combos plus faciles à enchainer, des tutoriels concis et un gameplay plus accessible. Les fans purs et durs de la franchise l’auront toutefois vite remarqué : le jeu est un peu moins brutal et sanglant que ses prédécesseurs. L’utilisation à outrance du X-Ray masque les séquences les plus brutales du jeu, le match se termine désormais sur une courte animation et non plus sur la fatalité, et le sang a tendance à un peu moins couler. Pas sûr que ça fera l’unanimité. Les fatalities sont toujours au programme. Si, en définitive, pas mal de choses changent par rapport à Mortal Kombat 11, MK1 reste une valeur sûre pour les amateurs de jeux de baston. Le gameplay du jeu reste solide, même s’il a tendance à faire quelques petits pas en arrière, le contenu est généreux – si vous accrochez au concept du mode Invasion -, et surtout techniquement, le jeu réalise presqu’un sans faute. Certes, on en attendait sans doute un peu plus après l’excellent MK11, mais ce “soft reboot” n’en reste pas moins une bonne pioche. Conclusion Attendu au tournant par les fans de la franchise, ce reboot de Mortal Kombat impressionne avant tout par sa réalisation technique et sa nouvelle direction artistique. Il s’agit ni plus ni moins que du plus beau jeu de baston créé à ce jour. Et on le sent, c’est également le seul jeu de combat à exploiter pleinement le potentiel des consoles de nouvelles générations avec ses décors à couper le souffle et son affichage en 60 images par seconde. Côté gameplay, le jeu conserve presque tout ce qui a fait la renommée des trois derniers volets, tout en rendant la prise en main un peu plus accessible. Tous les choix de NetherRealm ne plairont pas forcément aux fans. MK1 adopte un modèle économique proche du “live service” qui ne plaira pas à tous les publics. Le studio américaine a également opéré quelques choix douteux avec ses kaméos, qui sont censés apporter une touche de stratégie au combat mais qui dans la pratique rendent les affrontements plus brouillons encore. S’il est beaucoup plus joli que son prédécesseur et affiche un mode solo ambitieux, MK1 manque un peu le coche au niveau du contenu avec son mode Invasion très répétitif et du gameplay, avec quelques ajouts qui ne parviennent pas totalement à convaincre. Que les fans se rassurent toutefois : MK1 reste une excellente pioche et devrait les occuper un bon moment.