Bandai Namco nous propose des versions remasterisées de l’un des premiers jeux de Monolith Soft, accompagné de sa préquelle. Alors restée sur Gamecube, l’intégralité de la licence Baten Kaitos est désormais disponible sur Switch dans cette compilation “Baten Kaitos I & II HD Remaster”. Souvent cité parmi les très bonnes exclusivités de la Gamecube, Baten Kaitos est une licence peu connue qui refait surface en ce mois de septembre. Les deux jeux qui composent cette série ont été développés par tri-Crescendo en collaboration avec Monolith Soft, les développeurs japonais à qui on doit aujourd’hui les jeux Xenoblade. Le premier Baten Kaitos fêtera bientôt les 20 ans de sa sortie originale au Japon. L’occasion pour Bandai Namco de proposer une collection de remaster en exclusivité sur Switch qui regroupe les deux épisodes de la licence. “Baten Kaitos : Les Ailes éternelles et l’Océan perdu” est ainsi proposé avec sa préquelle “Baten Kaitos Origins”, cette dernière est disponible pour la première fois en Europe. Les décors que l’on traverse sont très charmants. La série se déroule dans un univers où les humains possèdent des ailes et habitent sur des îles flottantes. Dans le premier jeu, nous suivons les aventures d’un jeune homme nommé Kalas qui est à la poursuite de l’Empire dans une quête de vengeance. Ce dernier va rencontrer tout un tas de personnages et l’aventure va impliquer un dieu maléfique scellé 1000 ans avant les évènements de cet épisode. Baten Kaitos Origins, lui, se déroule 20 ans avant et démarre par notre protagoniste, Sagi, prenant part à une mission pour assassiner l’empereur. Chose originale, dans les deux titres, nous incarnons en réalité un esprit qui suit les protagonistes, l’occasion de briser le quatrième mur et de nous impliquer un peu plus directement puisque nos choix ont un impact sur le gameplay. Si la structure des jeux est très classique et fait penser à la majorité des JRPG de l’époque, plusieurs mécaniques sont exploitées de manière plus originale. Leurs systèmes de combat se démarquent aussi drastiquement de leurs concurrents. Les deux titres proposent des combats au tour par tour où nos actions sont effectuées grâce à des cartes : les “Magnus”. Ces dernières doivent être organisées dans un deck avant de combattre et couvrent de nombreux cas de figure. Certaines cartes permettent d’attaquer, d’autres de se défendre, de lancer des sorts magiques, mais certaines sont aussi des objets aux effets divers. Il faut alors les utiliser au mieux durant les combats en priant pour que la chance nous donne ce dont on a besoin. Le système de combat est complexe et original. Cet aspect Deckbuilder est de retour dans le second jeu qui propose une approche un peu plus dynamique puisque les combats sont plus proches du temps réel. Les deux systèmes de combat sont riches et originaux, mais malheureusement très difficiles à cerner sans aide extérieure. Le titre propose des tutoriels écrits à aller chercher dans les dialogues des personnages non-joueurs ou dans les menus des jeux, mais dans les deux cas, il est difficile de comprendre toutes les subtilités. Les deux titres restent des jeux qui datent d’une vingtaine d’années et qui n’avaient probablement pas le budget de ce qui se faisait de mieux à l’époque. La mise en scène est particulièrement vieillotte, les environnements se traversent avec une caméra fixe et les dialogues entre les personnages sont rarement mis en scène. Évidemment pas à la hauteur des standards actuels, ces remasters parviennent cependant à faire briller la direction artistique très particulière du jeu. Il est cependant dommage de voir que les deux titres ne parviennent pas à garder une fluidité parfaite. Certaines petites zones affichent un 60fps parfait, mais elles se font trop rares. Les combats du deuxième jeu se déroulent un peu plus en temps réel. En plus d’un travail visuel et d’un passage en 16:9, cette remasterisation embarque de toutes nouvelles options pour rendre l’expérience plus agréable et qui sont les bienvenues. Il est alors possible d’accélérer la vitesse du jeu, de ne pas déclencher de combat au contact des ennemis, de laisser l’ordinateur gérer entièrement les combats ou encore de tuer nos adversaires en un coup. Des ajouts qui peuvent fluidifier une expérience qui est parfois un peu lente et un peu corsée. Certes, il y a eu du travail, mais il n’est pas difficile de remarquer que d’autres ajouts essentiels manquent à ces versions HD. À commencer par l’absence de traduction française des textes de Baten Kaitos Origins. Le premier jeu, lui, est bel et bien traduit dans la langue de Molière, mais pas le second qui se contente sans doute de nous resservir la version américaine de l’époque. Nous pensons également aux interfaces qui ont pourtant été retravaillées, mais qui ne sont pas toujours très pratiques. Les deux jeux sont doublés en japonais uniquement, et proposent des musiques très mémorables. On doit ces bandes sons à Motoi Sakuraba, le compositeur derrière les musiques de nombreux jeux Tales of, Dark Souls et bien d’autres JRPG. Malgré plusieurs soucis, Baten Kaitos I & II HD Remaster propose tout de même de retrouver deux titres de qualité qui n’avaient jamais été réédités. Deux aventures prenantes et particulièrement longues qui demandent une bonne cinquantaine d’heures chacune pour en faire correctement le tour. Le résultat manque de finition, mais cette version permettra à de nombreuses personnes de découvrir ces pépites méconnues. Conclusion Presque 20 ans après la sortie originale du premier jeu, la licence Baten Kaitos refait surface dans une compilation contenant les deux jeux. Baten Kaitos I & II HD Remaster propose de revivre les deux aventures de tri-Crescendo et Monolith Soft. Seule la Switch a le droit à cette compilation dont les jeux originaux étaient des exclusivités Gamecube (sans compter que le studio Monolith Soft appartient à Nintendo depuis plusieurs années). “Baten Kaitos : Les Ailes éternelles et l’Océan perdu” ainsi que sa préquelle “Baten Kaitos Origins” se déroulent tous deux dans un univers où les humains possèdent des ailes et habitent sur des îles flottantes. Les deux titres ont des scénarios prenants et particulièrement longs qui sont accompagnés d’une très belle direction artistique et de bandes sons excellentes. Les titres ont cependant vieilli et possèdent une structure et une présentation assez similaires à ce que les JRPG proposaient au début des années 2000. Leur gameplay est, cependant, plutôt original puisqu’il mélange tour par tour et deckbuilder. Dommage que ces mécaniques ne soient pas expliquées plus clairement par les jeux, les systèmes de combat sont difficiles à comprendre, mais possèdent plusieurs subtilités intéressantes. Ces nouvelles versions possèdent également plusieurs aides permettant de rendre l’expérience plus fluide et rapide. Nous aurions aimé un peu plus d’ajouts de ce genre, et une véritable traduction française pour le second jeu n’aurait pas été du luxe. Cette compilation est perfectible, mais permet au moins à ces deux pépites de la Gamecube d’être redécouvertes à notre époque.