Vous connaissez déjà la start-up, mais connaissez-vous sa suite logique, la scale-up ? Pour bien définir ce qu’est une scale-up, il faut tout d’abord définir une notion qui lui est intimement liée : la start-up. Un mot que tout le monde connaît, mais dont les délimitations exactes ne sont pas toujours claires. On considère généralement la start-up comme une entreprise nouvelle et innovante, avec un petit nombre d’employé, et avec un potentiel de croissance élevé. Quant à la scale-up, il s’agirait tout simplement d’une ancienne start-up qui aurait réussi. Mais tout n’est pas si simple. Premièrement parce que théoriquement, cette notion de petit nombre d’employé n’est pas présente dans la définition d’une start-up. Rien n’empêche théoriquement une start-up d’employer des milliers de personnes… Pourtant dans les faits, personne ne considèrerait une telle entreprise une start-up. Il y a donc une véritable dissonance entre la compréhension et l’usage du terme dans le langage courant, et sa définition « officielle ». Une autre frontière assez floue, c’est la notion d’entreprise nouvellement créée. Combien de temps faut-il avant qu’une start-up ne perde ce statut simplement parce qu’elle cesse d’être nouvelle ? Quant à l’innovation, c’est une définition, certes extrêmement subjectives, mais qui associe définitivement la start-up et la scale-up à un monde : celui des nouvelles technologies. Selon certaines définitions, une entreprise peut à la fois être une start-up et une scale-up en même temps, pour ne rien simplifier. Fort heureusement, contrairement à la définition de la start-up, celle de la scale-up répond à des règles assez claires. Comme le nom l’indique, la scale-up est avant tout une notion de « passer à l’échelle supérieure ». Et cette échelle supérieure commence étonnamment assez bas : dix employés, c’est la frontière en termes de personnel que l’on retient généralement pour séparer les deux concepts. Mais cela ne suffit pas, car ce qui définit le plus une scale-up, c’est sa capacité à maintenir sa croissance sur la durée : sur trois ans, l’entreprise doit ainsi afficher un rendement annuel de 20%. En termes de chiffre d’affaires, enfin, on considère généralement qu’une scale-up doit fournir un chiffre d’affaires d’au moins un million d’euros. Plus que des types d’entreprises, il faut voir les notions de start-up et de scale-up d’abord et avant tout comme des « phases de développement ». Dans cette vision téléologique, on attribue ainsi souvent à une scale-up un but final : devenir une licorne. Mais tout n’est pas si simple. Car si quelques rares entreprises élues parviennent au niveau de licorne, nombreuses sont aussi celles qui sont condamnées à plus ou moins long terme. C’est d’ailleurs un peu ce qui caractérise une start-up : une grosse prise de risque. À contrario, la scale-up se veut déjà plus fiable. Elle a atteint une certaine maturité économique qui devrait théoriquement la protéger des écueils que l’on retrouve chez les start-ups. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’elles sont immunisées contre l’échec. Mais elle encourt à son tour un autre risque : la stagnation. La notion de scale-up est une notion provenant du Forum Économique Mondial, qui voit dans la scale-up un gros potentiel de croissance économique, bien plus important que chez les start-ups. Ainsi, si cette dernière a un temps été la star des projecteurs, c’est peut-être bien au tour de la scale-up de briller de mille feux !