L’IPTV et le torrent ne sont pas particulièrement appréciés des ayants-droits. Et souvent, pour trouver les sites pirates, les utilisateurs se tournent vers Google. Il est donc logique que le moteur de recherche cherche à combattre ce fléau… Dans une lettre ouverte (relayée par le site spécialisé Torrentfreak) envoyée à l’Office américain des brevets et des marques, Google dévoile sa stratégie afin de lutter contre l’IPTV et le piratage de films, de séries, ou d’événements en direct. Une stratégie qui contient de l’ancien… et du nouveau. Dans l’ancien, on compte bien entendu la stratégie visant à retirer les contenus signalés par les ayants-droits. Ceux-ci ont en effet la possibilité de simplement signaler les URLs suspects et d’exiger leur suppression par le géant du Web. Une stratégie classique, mais pas toujours très efficace. En effet, non seulement les sites finissent-ils toujours par ressusciter autre part, mais ceux-ci auront déjà été consultés des milliers voire des millions de fois avant d’être supprimé. Et c’est donc autant de manque à gagner pour les ayants-droits. Pour cette raison, Google a dévoilé une nouvelle stratégie, qui se veut beaucoup plus efficace, et qui serait déjà en partie appliquée : rétrograder les URLs préventivement. Si un site fait l’annonce qu’il va diffuser un contenu à l’avance, il est ainsi possible de déjà le faire presque totalement disparaître des résultats de recherche même si le contenu en question n’est pas encore sur le site. Efficace ? Pour Google, oui. La firme de Mountain View affirme ainsi qu’elle peut réduire le nombre de clics sur les liens incriminés par pas moins de 89%, et cela concernerait jusqu’à 40% des URLs signalés. On serait donc face à un impressionnant travail de sape. Il faut toutefois tempérer ces affirmations. En effet, on parle toujours bien du blocage d’URLs directement sur Google, les sites pirates en question, dans l’une ou l’autre stratégie, continuent bel et bien d’exister, et il est donc toujours possible d’y accéder via un système de liens qui peut parfois être complexe et tromper les pistes de Google. La situation dans laquelle se situe le piratage à l’heure actuelle est plutôt paradoxale, il faut le dire. Si de nombreuses enquêtes européennes notent une diminution de la pratique du piratage chez les citoyens européens, y compris chez les plus jeunes, le site Presse-Citron rappelle l’existence d’un rapport de la société MUSO qui donnait les chiffres d’audience des sites de piratage et d’IPTV notait une augmentation de l’audience de 18% entre 2021 et 2022. Des affirmations contradictoires… Ce qui est sûr, c’est que la lutte contre le piratage n’est pas une activité de tout repos. Comme on le dit souvent, les pirates ont souvent une longueur d’avance, et la capacité de réapparaître quelque part sur Internet s’ils sont supprimés ailleurs. Qui plus est, comme ceux-ci opèrent le plus souvent depuis des pays aux réglementations plus laxistes, ce qui les met souvent à l’abris des compétences les plus graves… Et si le torrent semble effectivement se porter plutôt mal, ce n’est pas le cas de l’IPTV qui continue de cartonner…