Sorti en 2022 sur PC, Black Skylands a finalement droit à un portage en bonne et due forme sur consoles. Le jeu d’Hungry Couch Games fait mouche. Vous vous souvenez peut-être de Black Skylands, un petit jeu indé sorti en accès anticipé en 2021 sur PC, et dans sa version finale en 2022. Le titre a peu fait parler de lui, il est vrai. Il s’agissait pourtant de l’une des vraies bonnes surprises de l’année. Black Skylands est un titre plutôt atypique qui prend la forme d’un twin-stick shooter dans un monde ouvert, qui mixe des séquences de jeu à pied et en vaisseau. Un concept original qui s’adaptait parfaitement aux commandes d’une manette. Il est donc logique de le voir aujourd’hui débarquer sur Switch, Xbox et PS4/5. Les séquences à pied sont très réussies. Nous évoluons dans un univers où les humains vivent sur tout un tas d’îles flottantes au-dessus d’une mer de nuage. Nous incarnons Eva, une jeune femme vivant sur un vaisseau qui fait office de village, le “vaisseau père”. Le peuple des nuages est en guerre depuis sept ans, après un incident lié à plusieurs personnalités importantes, dont le père d’Eva. Nous allons donc évoluer dans un univers hostile où de nombreux bandits occupent différentes îles. Mais une autre menace inquiète les humains, celle de créatures monstrueuses provenant de l’Orage Éternel, un phénomène originaire d’une région lointaine du ciel. L’aventure est rythmée par un scénario qui se révèle sympathique, mais il sera possible de s’éloigner de la quête principale pour explorer cet univers. Le titre est plutôt ambitieux puisqu’il propose de pouvoir explorer un monde ouvert à bord de notre vaisseau volant. Notre véhicule peut être amélioré et ne servira pas uniquement de moyen de déplacement puisqu’il est possible de se battre à son bord. Nous sommes souvent amenés à croiser des vaisseaux hostiles de différentes tailles que l’on devra descendre grâce aux armes de notre propre véhicule. Il faut aussi en prendre soin en le réparant lorsqu’il subit des dégâts, et gérer le carburant et ses munitions. Un peu à la manière de Zelda Wind Waker, cette mer de nuage est remplie de petites îles un peu partout. Nombreuses d’entre elles ne sont pas nécessaires pour compléter l’histoire, elles sont occupées par des bandits et notre tâche est alors de les libérer. Pour ce faire, Eva peut se servir de différentes armes à feu, et c’est à ce moment que le titre montre son visage de twin-stick shooter. Nous parcourons alors les différentes îles à la manière d’un Hotline Miami, dézinguant frénétiquement tout ce qui bouge. Notre héroïne possède également un grappin permettant de naviguer entre les îlots, mais qui est aussi utile en combat puisqu’il permet d’attirer les ennemis vers elle. Une attaque de mêlée permet de se défaire d’ennemis au corps-à-corps, et même si elle est beaucoup moins efficace que les armes, elle force les ennemis à laisser tomber des munitions si on leur porte le coup fatal avec. Le monde ouvert est assez vaste. Entre ces voyages et phases d’actions, on pourra se reposer sur le vaisseau père, dans lequel nous devons aménager différents bâtiments permettant de traiter les ressources trouvées dans les camps ennemis. Crafter des objets et équipements utiles, construire des bâtiments ou encore cultiver la terre, de quoi faire évoluer notre personnage. Quelques mécaniques de RPG viennent alors se greffer à l’aventure puisqu’il faut gérer notre équipement et nos armes, celles-ci peuvent être améliorées grâce à différentes parties trouvables dans ce vaste monde. Notre personnage possède deux nombres qui représentent sa force et celle du navire, des données qui peuvent être comparées avec celles des ennemis des différentes îles pour savoir quel endroit sera plus abordable que d’autres. La progression est donc balisée par notre niveau, mais le monde ouvert permet tout de même d’y passer du temps pour mieux s’équiper, ou au contraire, de foncer dans des camps trop dangereux à nos risques et périls. Nous allons ainsi alterner entre ces différentes phases de jeu, et le mélange est tout à fait réussi. La formule possède un côté addictif qui nous pousse à explorer les moindres petites îles de cet univers. Le gameplay est également une belle réussite, les sensations sont bonnes, à l’exception des combats en vaisseau qui sont beaucoup plus capricieux à cause d’une maniabilité un peu complexe. Il faut aussi admettre qu’explorer les îles est parfois redondant puisqu’elles n’offrent pas toujours des situations variées. Le titre propose aussi du multijoueur en local, un ajout sympathique, mais qui reste plutôt limité pour l’instant. Black Skylands propose une ambiance plutôt convaincante, avec des musiques sympathiques, mais qui laissent fréquemment place au silence et au travail réalisé sur les sons d’environnements et les bruitages. Le titre est aussi très réussi visuellement, avec un très beau pixel art et beaucoup de détails qui nous laissent apercevoir ce qui se cache en dessous des nuages. Bonne nouvelle toutefois, cette version consoles est moins buguée et plus solide que la version PC. Nous n’avons pas noté de ralentissement durant notre session de jeu. Autant vous dire qu’à 19,99€, il vaut largement son prix. Conclusion S’il avait déjà convaincu les amateurs de jeux indés sur PC, Black Skylands séduit davantage encore sur consoles. D’abord, parce que le gameplay est particulièrement adapté à l’usage du pad. Rien de tel qu’une manette pour progresser dans un twin stick shooter. Ensuite, parce que les développeurs ont pu corriger tous les bugs et ralentissements rencontrés à l’époque sur PC. Mélange unique de genres, entre action, RPG et shooter, Black Skylands propose une expérience dépaysante en mixant séquences d’exploration et de shoot au sol, et shoot them up à bord d’un vaisseau, le tout dans un open world qui ne demande qu’à être découvert. Assurément l’une des meilleures surprises indés de cet été.