La capture carbone est une des solutions envisagées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et les États-Unis ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Une décision contestée. La géo-ingénierie a toujours fait polémique. Entre les potentiels dangers liés à l’utilisation de méthodes telles que la diffusion de souffre de l’atmosphère, ou encore le risque que celle-ci ne soit dommageable à la volonté de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, les experts, le grand public et les gouvernements se sont toujours méfié du rêve d’une solution technologique au réchauffement climatique. Mais parmi les méthodes qui sont considérées comme faisant partie de la géo-ingénierie, il en est une beaucoup moins controversée : la capture carbone. À tel point que celle-ci était même préconisée dans le dernier rapport du GIEC, alors même que le panel d’experts avait toujours été frileux quant à la question. Il semblerait bien que les États-Unis aient décidé de se lancer de plein pied dans la capture carbone en investissant dans un projet titanesque qui devrait être déployé dans le sud des États-Unis, au Texas et en Louisianne. Au programme : deux gigantesques aspirateurs qui vont capturer le CO2 présent dans l’atmosphère. Celui-ci sera ensuite enterré dans des réserves souterraines, comme l’explique le Washington Post. En tout et pour tout, ce serait l’équivalent des émissions de 450.000 voitures qui devraient être capturées par ce système. Une quantité certes beaucoup plus importante que ce qui se fait déjà, par exemple en Suisse et en Scandinavie, mais qui reste une bagatelle par rapport aux émissions mondiales. Mais tout le monde n’est pas d’accord avec ce projet, et surtout, avec les conséquences que celui-ci pourrait avoir sur l’industrie. En effet, on peut s’inquiéter de ce projet, qui ne promet pas des résultats spectaculaires, soit suffisant pour convaincre les gros pollueurs américains (pour rappel, les États-Unis sont le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre dans le monde) qu’ils peuvent continuer à polluer en toute impunité, comme le rapporte le journal britannique The Guardian. Une crainte qui n’est peut-être pas complètement injustifiée quand on sait que le projet devrait être en partie construit par l’entreprise pétrolière Occidental Petroleum, et qu’il devrait permettre aux grands pollueurs de « s’acheter une conscience », en diminuant artificiellement leur bilan carbone. Une pratique de greenwashing incontestable et qui semble bien confirmer les plus grandes peurs des experts.