Cette année aura été l’occasion pour Disney de proposer quatre nouvelles superproductions au cinéma et sur Disney+. A priori rentables, elles ne le seraient finalement pas tant que ça, à tel point que les finances du groupe sont désormais en danger. Alors que le cinéma hollywoodien est plongé dans une profonde crise sociale avec la grève des scénaristes et des acteurs, les studios Disney tentent tant bien que mal de sortir la tête de l’eau, malgré le report de bon nombre de ses superproductions Marvel à venir. La firme aux grandes oreilles avait d’ailleurs plusieurs grosses sorties au cinéma prévues cette année. Ant-Man & La Guêpe: Quantumania, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée… L’année 2023 aura été riche en sorties du côté de la Walt Disney Company, pour qui les temps sont durs. Le parc DisneyLand Paris est en proie aux grèves, les employés réclamant de meilleurs salaires, et voilà maintenant que la “formule Disney” ne fait plus recette au cinéma. Cette année, Disney a produit plusieurs films et séries à gros budget, destinés soit au 7e art soit à Disney+. On reprendra notamment les deux films sus-cités, mais également La Petite Sirène, objet de nombreuses polémiques, ainsi que Secret Invasion, la nouvelle série-phare de Disney+, elle aussi sujette à controverses. Mais comme le rapportent nos confrères d’Hitek, Disney vient de dévoiler les résultats de ces grosses sorties. Et les chiffres ne sont vraiment pas bons. Au total, Disney a dépensé près d’1 milliard de dollars pour la production de ces quatre films et séries. Ant-Man & La Quêpe Quantumania : 193,2 millions de budget, a rapporté 470 millions au box-office ; La Petite Sirène : 265,2 millions de budget, a rapporté 503 millions au box-office ; Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : 294,7 millions de budget, a rapporté jusqu’ici 350 millions au box-office (toujours en salle) ; Secret Invasion (Disney+) : 211,6 millions de budget. À eux trois, les gros films de cette année remboursent déjà le budget alloué à l’ensemble des superproductions. Comme il s’agit d’une série disponible sur Disney+, Secret Invasion n’a pas de résultats au box-office. Toutefois, les critiques sont majoritairement négatives et il ne serait pas surprenant que Disney interrompe la série après une seule saison. L’autre grosse production à venir du côté des Studios Disney est le Manoir Hanté. Le budget est moindre (157 millions de dollars), et son casting alléchant pourrait, normalement, permettre à Disney de rentrer dans ses frais. Des films pas si rentables que ça Mais tout n’est pas si simple. Sur 1,323 milliard de dollars rapporté par les trois films, Disney n’en toucherait réellement que 50%, tandis que les 50% autres pourcents sont reversés aux cinémas qui diffusent. Ajoutez également à ces frais toutes les dépenses liées à la pré-production, à la post-production, aux salaires et aux coûts marketing. Malgré des critiques positives, Indiana Jones réalise le deuxième pire score au box-office de la franchise après “Le Temple maudit”. Enfin, ces films ont été en partie tournés au Royaume-Uni, et ce, afin de “rembourser à hauteur de 25% les coûts de production d’une œuvre impactée par le Covid”, précise Hitek. Le budget nécessaire pour ces films est donc plus important de 50% à 80%. Pour être rentable, un film comme Indiana Jones aurait dû atteindre les 800 millions de dollars au box-office, soit un montant qui est près de trois fois plus important que son budget, ce qui risque d’être compliqué à atteindre pour Disney. Il manquerait enfin plus de 200 millions de dollars à La Petite Sirène pour être rentable. La facture est donc très salée pour la Walt Disney Company, qui va devoir impérativement revoir sa formule pour espérer être à nouveau rentable au cinéma. Pour l’instant, la firme se concentre sur des adaptations de ses longs-métrages d’animation les plus populaires en prise de vues réelles, comme La Petite Sirène, Le Roi Lion, ou prochainement Blanche-Neige et Lilio & Stitch. Pas certain que cela lui permettra de sortir de la tourmente.