Meta pourrait bien opérer un virage à 180 degrés dans sa gestion des publicités ciblées. Face à l’hostilité des régulateurs de l’Union européenne, le géant propose de soumettre le ciblage publicitaire au consentement des utilisateurs. Une mesure qui pourrait s’appliquer en trois mois seulement. Meta capitule face à l’Union européenne (UE). Selon le Wall Street Journal, la firme vient de déposer une proposition concernant le ciblage publicitaire des utilisateurs de Facebook, Instagram et WhatsApp. L’idée ? Laisser aux internautes européens le choix d’accepter, ou non, les pratiques de Meta. D’après l’entreprise, il lui faudrait environ trois mois, peut-être plus, pour appliquer cette nouvelle politique. Si tant est que les régulateurs européens acceptent son offre. Pour rappel, la méthode actuelle permet à Meta d’étudier le comportement en ligne de ses utilisateurs pour le proposer des publicités personnalisées. Se conformer à la réglementation européenne Or, la pratique est totalement contraire aux dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Précisément parce que celui-ci exige des entreprises qu’elles obtiennent le consentement des internautes. Ne l’entendant pas de cette oreille, Meta contourne la mesure depuis 2018 grâce une simple modification de ses conditions générales d’utilisation. En clair, Facebook et Instagram vous obligent à accepter la publicité ciblée. Après cinq ans de batailles, l’UE a finalement pris le taureau par les cornes. En début d’année, la Commission irlandaise de protection des données (DPC) impose une amende de 390 millions d’euros au groupe américain. Meta plie, mais ne cède pas. L’entreprise introduit un formulaire de consentement dans ses applications Facebook et Instagram, encore faut-il le trouver. Toutefois, le geste est insuffisant, puisque le consentement est toujours donné par défaut. Pour se conformer aux règles européennes, Meta n’a qu’une seule option : soumettre directement le formulaire de consentement à l’ensemble de ses utilisateurs sur le Vieux Continent. À la manière de ce que propose Apple sur ses iPhone depuis 2021. Le manque à gagner est certain, mais le groupe n’a plus d’échappatoire.